Généralement considérée comme une année particulièrement pâlichonne, 1949 ne fut certes pas vraiment fastueuse pour les performances d'actrices dans la mesure où même les grandes stars de la décennie décidèrent de livrer des interprétations très problématiques. De même, les Oscars ne parvinrent pas à sélectionner un bon cru, aussi reste-t-il difficile de s'enthousiasmer pour la plupart des rôles suivants:
* Jeanne Crain - Pinky
* Olivia de Havilland - The Heiress
* Susan Hayward - My Foolish Heart
* Deborah Kerr - Edward, My Son
* Loretta Young - Come to the Stable
A mon avis, la seconde victoire d'Olivia de Havilland fut extrêmement facile: son film était l'un des meilleurs de l'année et lui permettait d'esquisser les multiples facettes d'un personnage connaissant une grande évolution. En face, Loretta Young avait déjà gagné deux ans plus tôt à la surprise générale, sans bénéficier pour autant de l'étiquette grande actrice dramatique à la différence d'Olivia, aussi ne fut-elle probablement pas une concurrente sérieuse. Ce qui ne l'empêcha pas de surfer à la fois sur le succès d'un film empreint de bons sentiments religieux, et de son extraordinaire capacité à s'entendre avec tout le monde à Hollywood, sauf Marlene Dietrich. De son côté, Jeanne Crain s'imposait comme une actrice incontournable cette année là, en figurant dans trois films prestigieux, Pinky, The Fan et A Letter to Three Wives. Néanmoins, il est possible qu'on l'ait jugée trop nouvelle aux Oscars pour lui en donner un du premier coup. A l'inverse, Susan Hayward alors à sa deuxième nomination eut peut-être plus de chances, surtout grâce à son personnage fort de femme alcoolique. De même, Deborah Kerr connaissait elle aussi les affres de l'alcoolisme sous la direction de Cukor, mais son rôle fut sans doute considéré comme trop secondaire pour pousser jusqu'à la victoire. Dès lors, la voie était amplement dégagée pour Olivia de Havilland. Mais constitue-t-elle un bon choix pour autant? La réponse ci-dessous!
A mon avis, la seconde victoire d'Olivia de Havilland fut extrêmement facile: son film était l'un des meilleurs de l'année et lui permettait d'esquisser les multiples facettes d'un personnage connaissant une grande évolution. En face, Loretta Young avait déjà gagné deux ans plus tôt à la surprise générale, sans bénéficier pour autant de l'étiquette grande actrice dramatique à la différence d'Olivia, aussi ne fut-elle probablement pas une concurrente sérieuse. Ce qui ne l'empêcha pas de surfer à la fois sur le succès d'un film empreint de bons sentiments religieux, et de son extraordinaire capacité à s'entendre avec tout le monde à Hollywood, sauf Marlene Dietrich. De son côté, Jeanne Crain s'imposait comme une actrice incontournable cette année là, en figurant dans trois films prestigieux, Pinky, The Fan et A Letter to Three Wives. Néanmoins, il est possible qu'on l'ait jugée trop nouvelle aux Oscars pour lui en donner un du premier coup. A l'inverse, Susan Hayward alors à sa deuxième nomination eut peut-être plus de chances, surtout grâce à son personnage fort de femme alcoolique. De même, Deborah Kerr connaissait elle aussi les affres de l'alcoolisme sous la direction de Cukor, mais son rôle fut sans doute considéré comme trop secondaire pour pousser jusqu'à la victoire. Dès lors, la voie était amplement dégagée pour Olivia de Havilland. Mais constitue-t-elle un bon choix pour autant? La réponse ci-dessous!
Je retire:
Jeanne Crain dans Pinky: Un problème pour commencer : Jeanne Crain ne peut en aucun cas être Pinky Johnson, une jeune fille noire à la peau claire et la petite-fille d'Ethel Waters, étant donné son visage plus caucasien que jamais. L'argument physique n'est donc pas du tout crédible, à la différence de Fredi Washington ou Susan Kohner dans les deux versions d'Imitation of Life, ce qui est déjà une mauvaise entrée en matière. Malheureusement, ce n'est pas tout, car Jeanne Crain n'arrive pas à donner vie à ce personnage qui la met manifestement mal à l'aise : ainsi, elle arbore pendant tout le film le même visage figé, et parle jusqu'à la fin de la même voix sèche, mais on ne sent presque jamais poindre l'émotion derrière cette façade. A la réflexion, ce n'est peut-être pas plus mal car lorsqu'elle tente de jouer, l'actrice grince des dents puis se fige à nouveau dans la seconde qui suit (voir notamment la chute d'Ethel Barrymore). Alors, je veux bien croire que les difficultés qui affectent Pinky en fassent un personnage assez froid, mais vu la façon dont l'interprète Jeanne Crain, ça n'a hélas aucune crédibilité. Disons que l'actrice était encore trop inexpérimentée à l'époque, bien qu'ayant déjà à son actif quelques rôles intéressants, dont Leave Her to Heaven, et le rôle était manifestement trop difficile pour elle. A sa décharge, elle n'est absolument pas aidée par le scénario, ni par le film en général qui se révèle un désastre d'ennui et de tâtonnements aberrants, dont l'erreur de casting principale n'est que le reflet le plus évident.
Deborah Kerr dans Edward, My Son: A ce stade de mes publications gretalluliennes, je n'ai pas encore eu l'occasion de parler en bien de Deborah Kerr... et ce n'est malheureusement pas en 1949 que je vais commencer (ça finira néanmoins par arriver, qu'on se rassure). Pour commencer, elle a du mal à s'imposer face à Spencer Tracy vers qui tous les regards sont tournés, la faute à un personnage d'épouse endurante pas franchement passionnant et à des choix de jeu qui me laissent perplexe. Elle a notamment des difficultés à jouer les alcooliques et, bien que mon souvenir du film se soit très rapidement estompé, je me souviens avoir trouvé son sur-jeu à la fois grotesque et crispant, et pas que dans les moments d'ivresse d'ailleurs. En effet, elle se révèle notoirement désastreuse dès son entrée en scène, où elle choisit de présenter une palette de tics et de gestes exagérément maniérés qui lui ôtent toute sa crédibilité en un clin d’œil, au point qu'on se demande vraiment comment la brillante interprète de Colonel Blimp et Black Narcissus a pu se retrouver au niveau d'une débutante après neuf ans d'une carrière plus qu'enviable. Disons qu'une erreur de jugement aussi prononcée étonne et détonne de la part de Deborah Kerr, ce qui nuit d'ailleurs gravement au côté émotionnel de sa performance, puisque l'actrice en fait beaucoup trop pour qu'on puisse se laisser toucher par les déboires de l'héroïne. Malheureusement, il faut bien se rendre à l'évidence, elle est clairement mauvaise, et il reste fort dommage que cette nomination oblige à se rappeler du seul faux-pas de la carrière de la star.
Loretta Young dans Come to the Stable: Allez savoir pourquoi mais, moi qui ne suis pas du tout porté sur le religieux, j'ai vraiment accroché à ce personnage de nonne charismatique auquel Young ajoute un charme incontestable qui conquiert totalement, quand bien même le rôle n'est pas des plus ambitieux. L'actrice y est donc très sympathique et cadre bien avec le côté "miracle de Noël" du film, mais concrètement, elle ne fait pas grand chose : elle a du charisme à revendre, elle dépasse allègrement les limites de vitesse quand Celeste Holm déchire les PV qu'on leur colle, et... les deux cherchent à bâtir un hôpital à tout prix. C'est mignon tout plein, mais construire un film sur cette unique intrigue n'est pas excessivement palpitant, quoiqu'on passe un bon moment via des séquences comiques destinées à montrer que oui, les religieuses peuvent se comporter comme de vrais êtres humains. Par ailleurs, j'ai un problème avec la forte dissonance des accents entre les deux actrices: si Holm a au moins le mérite d'essayer un phrasé étranger, qui n'est cependant pas du tout un accent français s'essayant à l'anglais, Loretta ne fait aucun effort à ce niveau là, ce qui tranche quelque peu après son accent suédois à peu près réussi dans The Farmer's Daughter deux ans plus tôt. En somme, un rôle sympathique non dénué de qualités mais pas assez développé pour mériter sa nomination, et tant qu'on reste dans la comparaison, autant revoir le film pour lequel Loretta a gagné son Oscar, où elle bénéficie d'enjeux plus intéressants et se montre d'ailleurs plus drôle par elle-même que dans Come to the Stable. Néanmoins, le charme extrême de cette performance rehausse colossalement le niveau de cette sélection oscarienne après les trois désastres précédents.
Olivia de Havilland dans The Heiress: Peut-être la performance la plus bizarre qu'il m'a été donné de juger, la faute à une actrice qui force tellement son jeu dans chaque facette du personnage qu'on a plus l'impression d'avoir deux femmes diamétralement opposées que de voir une seule et même héroïne subir une évolution. Mais dans le même temps, Olivia parvient à réussir sa transition en connectant in extremis les deux parties, d'où le sentiment que sa composition n'est pas ratée pour autant. Mon principal problème, c'est clairement la première partie: quelle crédibilité donner à un rôle caricaturé de façon aussi grotesque où Catherine semble plus attardée que traumatisée par une figure paternelle imposante? Certes, je veux bien admettre que l'héroïne se sente mal à l'aise devant un père qui l'a toujours regardée avec condescendance, mais est-ce une raison pour l'actrice de grimacer à tout bout de champ sans crier gare? Quand on connaît le film, on a dès lors du mal à croire que la sotte du début soit la même que la femme forte et intelligente de la seconde partie. D'où le rôle essentiel joué par la transition entre les deux états, après que Catherine réalise que son père n'a pour elle que mépris. Or, l'actrice ajoute progressivement des touches d'assurance à son personnage qui rendent crédible la transformation, à mesure que Catherine s'enthousiasme par une éventuelle fuite avec son prétendant. Le déclic se poursuit encore avec une déception sentimentale, si bien que les nouveaux rapports de l'héroïne avec son père paraissent à peu près logiques. Voilà qui pose les bases d'une meilleure seconde partie où Olivia compose un personnage endurci que nuancent des blessures pas encore cicatrisées: cet épisode laisse finalement une bonne impression qui efface presque entièrement le souvenir de la jeune fille initiale, encore qu'il faille noter qu'elle force là encore dans les extrêmes, en usant d'une voix dure et sèche un peu trop appuyée qui finit par détonner voire agacer au bout de plusieurs visionnages. A la fin, la dernière demi-heure est tout de même plus intéressante, et la transition, peut-être trop rapide, permet de croire que la forte personnalité de la seconde Catherine pouvait être refoulée chez l'héroïne depuis le départ, mais non, entre une première partie outrageusement excessive et une seconde pas entièrement maîtrisée, impossible de trouver qu'il s'agit là d'une bonne interprétation, même parmi les codes de jeu hollywoodiens d'alors. L'avantage, c'est que le rôle donne matière à réflexion.
Ma sélection:
Ma sélection:
Susan Hayward dans My Foolish Heart: J'ai finalement revu My Foolish Heart, dont j'avais en fait une vision erronée, tant j'avais le souvenir d'une performance "alcoolique" comme les affectionnait l'actrice. Il n'en est rien, et si l'alcool occupe certes une place importante dans l'histoire, ça n'a rien à voir avec le déchaînement majestueux de films comme Smash-Up et I'll Cry Tomorrow. En fait, on découvre ici les périodes ante et post-alcool, mais seule l'une des séquences finales montre réellement l'héroïne en train de sombrer, si bien que la performance d'actrice sort des sentiers battus, et frappe par une grande sobriété qu'on ne lui a pas toujours connu, et un aspect romantique s'inscrivant sur le long terme, au risque de friser parfois l'ennui lors de longs dialogues amoureux. Quoi qu'il en soit, l'actrice me paraît, après redécouverte, extrêmement bonne à chaque instant: elle fait notamment une entrée en scène fabuleusement charismatique, clin d’œil et sourire à l'appui, et sa voix rauque dans le temps présent souligne, sans rien de forcé, qu'Eloise a vécu avant d'en arriver là. Dans cette entrée en matière, la nostalgie est aussi jouée de façon très inspirée lorsqu'elle se souvient de l'homme aimé, et l'on apprécie d'autant plus sa capacité à passer très facilement à la mélancolie après une dispute intense avec son époux. Les changements d'expressions sont encore très bien esquissés dans le long flashback central, en particulier lorsque l'actrice passe de méfiance à désir en rallumant une lampe éteinte par son soupirant, ou lorsqu'elle fait naître du regret après avoir accueilli son père en souriant à l'aéroport. Par ailleurs, le contraste entre la dureté du présent et le charme cerné de timidité du passé est incarné avec tout le liant nécessaire pour qu'on ne doute jamais de l'évolution de l'héroïne, et le flashback frappe d'autant plus qu'on a rarement vu Susan Hayward aussi réservée dans ses sentiments, à tel point qu'on ressent vraiment la solitude qui a dû peser sur l'héroïne avant une rencontre salvatrice: le "hyyyyouhou" qu'elle lance, excitée, en recevant enfin un appel à l'internat illustre à merveille la situation, et montre également que l'actrice évite constamment toute mièvrerie, faisant au contraire preuve de beaucoup de charme et d'humour, voire d'autodérision lorsqu'elle relate son renvoi de l'école "I thought that, too!" Enfin, Hayward évite tout pathos, principalement lorsqu'elle joue le choc qui bouleverse Eloise, ou lorsqu'elle serre sa fille dans ses bras en jetant un dernier regard inquiet à la fenêtre en entendant une voiture démarrer. En somme, c'est une performance qui gagne vraiment à être redécouverte et qui s'en tire avec tous les honneurs, je m'étonne même de ne pas l'avoir aimée davantage la première fois.
Madeleine Carroll dans The Fan: Ouf! Je viens de revoir le film, et me voilà ravi de lui avoir redonné une chance. En effet, si j'avais été très sévère avec car déçu que ça ne ressemble pas à la pièce d'origine, ou à la merveilleuse adaptation par Lubitsch dans les années 1920, cette réinterprétation d'un texte mythique reste tout de même fort plaisante, bien soignée sur la forme et plutôt bien soutenue par des effets de mise en scène intéressants (le placement des personnages dans la boutique). Et dans le détail, Madeleine Carroll vient de faire une remontée considérable dans mon estime, puisque là où je gardais le souvenir d'une performance seulement digne d'intérêt se niche en fait un grand travail d'actrice qui donne vie au personnage le plus touchant de l'histoire. Ici, Mrs. Erlynne apparaît de prime abord dans ses vieux jours avant de se remémorer son passé, et force est de reconnaître que Madeleine Carroll s'acquitte au mieux de ce vieillissement imposé, à grand renfort d'une voix âgée dont elle sent qu'elle a vécu, et d'une démarche toujours gracieuse malgré la lenteur des pas et l'appui d'une canne. Le plus intéressant reste néanmoins la grande partie centrale où Mrs. Erlynne entre dans la maturité, et qui se décompose à peu de choses près en trois actes. Dans le premier, l'actrice y est pétillante à souhait, avec quelque chose de presque "dunnien" dans le sourire, tant elle est prête à jouer de sa séduction auprès de Lord Windermere afin d'en obtenir quelque avantage, avec toujours ce même esprit mordant déjà entrevu chez la vieille dame. Dans le second, elle passe fort bien de l'inquiétude de voir ses manigances sociales ébranlées par son gendre secret à une forme de dépit menaçant, quitte à accentuer un peu trop son jeu sur les regards, ce qui ne gêne pas au demeurant. Dans le troisième, elle devient enfin quasi maternelle avec une lady qu'elle tente de protéger, en faisant bien sentir tout le poids de ses erreurs passées et le désir de s'amender une bonne fois pour toutes. La dernière séquence avec Lady Windermere en devient alors particulièrement émouvante, d'où un très beau plan final sur l'héroïne jeune qui clôt définitivement la réminiscence. En somme, c'est léger et tragique à la fois, et cette petite merveille interprétative s'impose de loin comme le meilleur atout du film.
Madeleine Carroll dans The Fan: Ouf! Je viens de revoir le film, et me voilà ravi de lui avoir redonné une chance. En effet, si j'avais été très sévère avec car déçu que ça ne ressemble pas à la pièce d'origine, ou à la merveilleuse adaptation par Lubitsch dans les années 1920, cette réinterprétation d'un texte mythique reste tout de même fort plaisante, bien soignée sur la forme et plutôt bien soutenue par des effets de mise en scène intéressants (le placement des personnages dans la boutique). Et dans le détail, Madeleine Carroll vient de faire une remontée considérable dans mon estime, puisque là où je gardais le souvenir d'une performance seulement digne d'intérêt se niche en fait un grand travail d'actrice qui donne vie au personnage le plus touchant de l'histoire. Ici, Mrs. Erlynne apparaît de prime abord dans ses vieux jours avant de se remémorer son passé, et force est de reconnaître que Madeleine Carroll s'acquitte au mieux de ce vieillissement imposé, à grand renfort d'une voix âgée dont elle sent qu'elle a vécu, et d'une démarche toujours gracieuse malgré la lenteur des pas et l'appui d'une canne. Le plus intéressant reste néanmoins la grande partie centrale où Mrs. Erlynne entre dans la maturité, et qui se décompose à peu de choses près en trois actes. Dans le premier, l'actrice y est pétillante à souhait, avec quelque chose de presque "dunnien" dans le sourire, tant elle est prête à jouer de sa séduction auprès de Lord Windermere afin d'en obtenir quelque avantage, avec toujours ce même esprit mordant déjà entrevu chez la vieille dame. Dans le second, elle passe fort bien de l'inquiétude de voir ses manigances sociales ébranlées par son gendre secret à une forme de dépit menaçant, quitte à accentuer un peu trop son jeu sur les regards, ce qui ne gêne pas au demeurant. Dans le troisième, elle devient enfin quasi maternelle avec une lady qu'elle tente de protéger, en faisant bien sentir tout le poids de ses erreurs passées et le désir de s'amender une bonne fois pour toutes. La dernière séquence avec Lady Windermere en devient alors particulièrement émouvante, d'où un très beau plan final sur l'héroïne jeune qui clôt définitivement la réminiscence. En somme, c'est léger et tragique à la fois, et cette petite merveille interprétative s'impose de loin comme le meilleur atout du film.
Linda Darnell dans A Letter to Three Wives: J'ai longtemps aimé cette performance avant qu'une récente visite aux trois épouses du titre m'ait légèrement laissé sur ma faim la concernant. Ça tient essentiellement à son jeu du chat et de la souris avec Paul Douglas, qui dure bien plus longtemps que dans mon souvenir et qui se met à tourner en rond trop vite: on a bien compris que Lora Mae ne ménage pas ses effets pour mettre le grappin sur son patron, mais voir la même scène répétée pendant une demi-heure entre personnalité entreprenante et refus coquet a fini par m'agacer. L'ennui, c'est que ça affecte la performance d'actrice qui reste sur la même note de désabusement pendant les trois quarts du film, ce qui ajouté à la relative antipathie que m'évoque Lora Mae depuis ma redécouverte, m'empêche de me laisser émouvoir par elle depuis. Pourtant, Linda n'a jamais été mieux utilisée, elle fait d'ailleurs preuve d'un charisme qu'on ne lui a pas toujours connu, et elle fait très bien monter les larmes aux yeux quand il le faut. Mais voilà, le caractère même du personnage m'énerve un peu, et je préfère finalement Paul Douglas dans leur histoire commune, celui-ci se révélant plus touchant que son statut l'aurait laissé supposer au départ. En me relisant, je note encore avoir vu de l'humour dans cette performance, son sourire de satisfaction alors qu'elle fait attendre son soupirant m'ayant apparemment amusé la première fois. Honnêtement, ce n'est plus le cas, puisque ça participe de ces tentatives de séduction agaçantes qui me sont trop exotiques pour pouvoir les apprécier réellement. Je reste donc plus déçu qu'à l'origine et n'arrive plus du tout à être touché par cette interprétation, mais je la nomme tout de même car je suis toujours content de voir ce qu'une actrice généralement médiocre peut faire quand on se décide à lui placer un bon rôle entre les mains. Et puis Darnell est plus intéressante à suivre que Jeanne Crain dans le même film, quand bien même c'est surtout
Ann Sothern dans A Letter to Three Wives qui s'impose parmi les trois épouses du titre dans l'excellent film de Mankiewicz. Ça tient principalement à la personnalité truculente d'une actrice jamais inintéressante, mais qui avait toujours été mal utilisée jusqu'alors, en particulier dans la médiocre série des Maisie. Mais ici, tout fonctionne à merveille: la réussite du film est au service de la performance et inversement, et on ne pouvait imaginer meilleure réussite de casting, puisque Ann Sothern est idéale pour illustrer le quotidien d'un couple de classe moyenne qui lorgne, au moins elle, vers les beaux quartiers, tout en pouvant se permettre de donner des conseils aux autres dames issues de milieux moins favorisés. A ce titre, la complicité que l'actrice noue avec ses partenaires est excellente, en particulier dans le cas de Jeanne Crain qu'elle est plus en mesure de prendre sous son aile sans jamais la juger, ce qui donne d'ores et déjà envie de s'intéresser à Rita avant même que le scénario ne se focalise sur elle. Cependant, c'est évidemment dans sa grande séquence que l'actrice est le plus à même de briller, et non contente d'avoir une bonne alchimie avec Kirk Douglas, elle montre surtout l'étendue de ses talents comiques en n'ayant jamais peur du ridicule à mesure que Rita se met à faire des courbettes à ses employeurs. On sent alors très bien la gêne que la comédienne suggère quand la tension monte devant les invités, et elle fait toujours en sorte de ne jamais s'écraser devant son principal partenaire, même lorsqu'il lui faut entendre la vérité. Son jeu calculé dont on ne voit jamais les ficelles lui permet ainsi d’électriser le centre du film, probablement la meilleure partie des trois, ou tout du moins celle qui me touche le plus, ce qui vaut à la dame une place bien méritée dans ma sélection officielle.
Jennifer Jones dans Madame Bovary: C'est vraiment une performance qui gagne des points en laissant le temps agir en sa faveur. En effet, si elle ne m'avait pas paru plus mémorable que ça la première fois, l'actrice s'avère après revisite hors de tout reproche, en soulignant très bien, entre autres, la gêne occasionnée par la société où l'héroïne est forcée d'évoluer. Son apparition immaculée dans une cuisine rustique donne d'ailleurs le ton, puisque Jennifer nous présente une Emma fraîche et vive qui désire plus que tout sortir du monde médiocre où il lui faut habiter, et qui a déjà cent fois plus de distinction que la moitié de la Normandie réunie. Les graines de son parcours étant ainsi semées, c'est tout naturellement que l'actrice fait naître la déception et la mélancolie dans son langage corporel, choses qu'elle sait nuancer en s'exaltant comme la jeune fille romanesque qu'elle fut avant son mariage, en recevant notamment l'invitation au bal qu'elle attendait depuis toujours. C'est d'ailleurs dans cette séquence qu'intervient le clou du spectacle, alors qu'Emma se regarde entourée d'hommes dans le miroir et où son expression a juste ce qu'il faut de hauteur et de satisfaction pour résumer à merveille le personnage. L'aigreur et le dépit qui la rongent dans le dernier acte sont également très bien joués, et seule la scène du voyage avorté est interprétée de façon un peu trop excessive pour convaincre, mais c'est là le moindre défaut d'une performance parfaitement comprise, dans laquelle Jennifer surprend par une maturité étonnante après ses héroïnes plus juvéniles du début de la décennie. Je n'étais pas sûr de la nommer de prime abord, mais en y repensant, elle me touche énormément dans ce rôle, et la redécouverte du film fut si plaisante que j'ai à présent très envie de distinguer ce personnage littéraire de légende fort bien incarné. Dommage, néanmoins, que la narration trop descriptive donne constamment l'impression que l'actrice se fait dicter sa performance dans la première partie, mais ça n'efface nullement son mérite.
Bon! J'ai envie de crier: enfin! Me voilà finalement sûr et totalement satisfait de mon top 5 de 1949, une année a priori peu enthousiasmante du côté des actrices, dont mes cinq candidates émergent toutefois joliment. Mais laquelle va gagner? Pour le moment, la réponse est...
dignes d'un Oscar: Susan Hayward (My Foolish Heart): voir ci-dessus.
dignes d'une nomination : Madeleine Carroll (The Fan): voir ci-dessus, et je me demande si elle ne va pas passer dans la catégorie supérieure sous peu. Susan Hayward (House of Strangers): comme je le disais, une performance d'un charisme et d'une élégance sans bornes, et qui aide très nettement son interprète à se hisser au sommet de cette année. Jennifer Jones (Madame Bovary): voir ci-dessus. Ann Sothern & Linda Darnell (A Letter to Three Wives): voir ci-dessus.
séduisantes : June Allyson (Little Women): nécessairement sympathique, mais pas au point d'éclipser d'autres versions de Jo. Joan Bennett (The Reckless Moment): une actrice qui parvient à vous emporter dans la détresse du personnage, sans pour autant faire vibrer comme on aurait pu l'espérer. Jeanne Crain (The Fan): c'est finalement le rôle où Crain m'a le plus marqué cette année, mais c'est évidemment Carroll qui fait le film. Joan Crawford (Flamingo Road): émotionnellement, elle est excellente, mais en 1949, ce n'est plus une performance vraiment surprenante de sa part. Katharine Hepburn (Adam's Rib): voir ci-dessus. Patricia Neal (The Fountainhead): elle surprend par son extrême sécheresse au début, et son timbre agressif. Mais au fur et à mesure de l'intrigue, on se pique vraiment d'intérêt pour son personnage, en partie grâce à l'énorme charisme de l'actrice. Margaret O'Brien (The Secret Garden): elle n'y est pas aussi mémorable que dans Meet Me in St. Louis, mais son charisme d'actrice précoce est toujours bien prégnant. Ann Sheridan (I Was a Male War Bride): une performance assez amusante, et une jolie alchimie avec Cary Grant, même si je reste loin de m'enthousiasmer plus que ça pour ce travail. Loretta Young (Come to the Stable): voir ci-dessus.
sans saveur : Barbara Bel Geddes (Caught): elle prend une voix de petite fille très agaçante et manque parfois d'énergie, sans être cependant mauvaise avec ses expressions faciales. Jeanne Crain (A Letter to Three Wives): un potentiel rapidement éclipsé par le reste du casting, mais c'est aussi parce que le personnage est le plus réservé du lot. L'actrice dégage en tout cas un certain charme et sa performance n'est jamais mauvaise. Mais elle peine vraiment à marquer les esprits. Olivia de Havilland (The Heiress): je suis gêné de la mettre ici, mais je ne sais vraiment plus où la classer. Elle ne me convainc finalement dans aucun des deux actes, mais elle a tout de même cent fois plus à faire que les trois quarts des performances listées dans cet article. Une occasion manquée je suppose, un peu plus de subtilité aurait davantage marché. Ava Gardner (The Great Sinner): une actrice diablement belle qui ne passe pas inaperçue. Mais sur le strict plan de l'interprétation, elle ne fait rien pour rester assez mémorable. Janet Leigh (Holiday Affair): elle apporte la petite dose de fraîcheur dont ce film sans relief avait besoin, mais on l'oublie en un rien de temps. Gene Tierney (Whirlpool): j'ai décroché trop vite mais je lui redonnerai une chance. De mémoire, elle n'y compose pas un personnage très intéressant, d'autant que les séances d'hypnose transforment davantage l'héroïne en objet qu'en sujet.
ratées : Bette Davis (Beyond the Forest): heureusement que "What a dump!" a acquis un statut légendaire, car le reste de la performance montre bien à quel point l'actrice n'avait pas envie d'être là.
atroces : Ingrid Bergman (Under Capricorn): Paula Alquist en pire et en moins bien filmée. Jeanne Crain (Pinky): ceci est un film, on commence à jouer, maintenant. Deborah Kerr (Edward, My Son): une approche par trop geignarde qui frise le ridicule.
à découvrir : Barbara Hale (The Window), Marjorie Main (Ma and Pa Kettle), Virginia Mayo (White Heat), Ginger Rogers (The Barkleys of Broadway).
Jennifer Jones dans Madame Bovary: C'est vraiment une performance qui gagne des points en laissant le temps agir en sa faveur. En effet, si elle ne m'avait pas paru plus mémorable que ça la première fois, l'actrice s'avère après revisite hors de tout reproche, en soulignant très bien, entre autres, la gêne occasionnée par la société où l'héroïne est forcée d'évoluer. Son apparition immaculée dans une cuisine rustique donne d'ailleurs le ton, puisque Jennifer nous présente une Emma fraîche et vive qui désire plus que tout sortir du monde médiocre où il lui faut habiter, et qui a déjà cent fois plus de distinction que la moitié de la Normandie réunie. Les graines de son parcours étant ainsi semées, c'est tout naturellement que l'actrice fait naître la déception et la mélancolie dans son langage corporel, choses qu'elle sait nuancer en s'exaltant comme la jeune fille romanesque qu'elle fut avant son mariage, en recevant notamment l'invitation au bal qu'elle attendait depuis toujours. C'est d'ailleurs dans cette séquence qu'intervient le clou du spectacle, alors qu'Emma se regarde entourée d'hommes dans le miroir et où son expression a juste ce qu'il faut de hauteur et de satisfaction pour résumer à merveille le personnage. L'aigreur et le dépit qui la rongent dans le dernier acte sont également très bien joués, et seule la scène du voyage avorté est interprétée de façon un peu trop excessive pour convaincre, mais c'est là le moindre défaut d'une performance parfaitement comprise, dans laquelle Jennifer surprend par une maturité étonnante après ses héroïnes plus juvéniles du début de la décennie. Je n'étais pas sûr de la nommer de prime abord, mais en y repensant, elle me touche énormément dans ce rôle, et la redécouverte du film fut si plaisante que j'ai à présent très envie de distinguer ce personnage littéraire de légende fort bien incarné. Dommage, néanmoins, que la narration trop descriptive donne constamment l'impression que l'actrice se fait dicter sa performance dans la première partie, mais ça n'efface nullement son mérite.
Bon! J'ai envie de crier: enfin! Me voilà finalement sûr et totalement satisfait de mon top 5 de 1949, une année a priori peu enthousiasmante du côté des actrices, dont mes cinq candidates émergent toutefois joliment. Mais laquelle va gagner? Pour le moment, la réponse est...
Susan Hayward - My Foolish Heart
Mais j'hésite toujours entre elle et Madeleine Carroll! Je reste dans l'immédiat sur Susan Hayward, qui non contente d'être excellente de sobriété dans My Foolish Heart ruisselle également de charisme dans House of Strangers, mais si elle venait à l'emporter en 1947, la place serait libre pour la divine et pétillante Britannique. Sur ce, Jennifer Jones se classe troisième, et les deux épouses de Mankiewicz se partagent les dernières marches, l'avantage à Ann Sothern et sa personnalité plus truculente. Pour finir, la liste de performances:dignes d'un Oscar: Susan Hayward (My Foolish Heart): voir ci-dessus.
dignes d'une nomination : Madeleine Carroll (The Fan): voir ci-dessus, et je me demande si elle ne va pas passer dans la catégorie supérieure sous peu. Susan Hayward (House of Strangers): comme je le disais, une performance d'un charisme et d'une élégance sans bornes, et qui aide très nettement son interprète à se hisser au sommet de cette année. Jennifer Jones (Madame Bovary): voir ci-dessus. Ann Sothern & Linda Darnell (A Letter to Three Wives): voir ci-dessus.
séduisantes : June Allyson (Little Women): nécessairement sympathique, mais pas au point d'éclipser d'autres versions de Jo. Joan Bennett (The Reckless Moment): une actrice qui parvient à vous emporter dans la détresse du personnage, sans pour autant faire vibrer comme on aurait pu l'espérer. Jeanne Crain (The Fan): c'est finalement le rôle où Crain m'a le plus marqué cette année, mais c'est évidemment Carroll qui fait le film. Joan Crawford (Flamingo Road): émotionnellement, elle est excellente, mais en 1949, ce n'est plus une performance vraiment surprenante de sa part. Katharine Hepburn (Adam's Rib): voir ci-dessus. Patricia Neal (The Fountainhead): elle surprend par son extrême sécheresse au début, et son timbre agressif. Mais au fur et à mesure de l'intrigue, on se pique vraiment d'intérêt pour son personnage, en partie grâce à l'énorme charisme de l'actrice. Margaret O'Brien (The Secret Garden): elle n'y est pas aussi mémorable que dans Meet Me in St. Louis, mais son charisme d'actrice précoce est toujours bien prégnant. Ann Sheridan (I Was a Male War Bride): une performance assez amusante, et une jolie alchimie avec Cary Grant, même si je reste loin de m'enthousiasmer plus que ça pour ce travail. Loretta Young (Come to the Stable): voir ci-dessus.
sans saveur : Barbara Bel Geddes (Caught): elle prend une voix de petite fille très agaçante et manque parfois d'énergie, sans être cependant mauvaise avec ses expressions faciales. Jeanne Crain (A Letter to Three Wives): un potentiel rapidement éclipsé par le reste du casting, mais c'est aussi parce que le personnage est le plus réservé du lot. L'actrice dégage en tout cas un certain charme et sa performance n'est jamais mauvaise. Mais elle peine vraiment à marquer les esprits. Olivia de Havilland (The Heiress): je suis gêné de la mettre ici, mais je ne sais vraiment plus où la classer. Elle ne me convainc finalement dans aucun des deux actes, mais elle a tout de même cent fois plus à faire que les trois quarts des performances listées dans cet article. Une occasion manquée je suppose, un peu plus de subtilité aurait davantage marché. Ava Gardner (The Great Sinner): une actrice diablement belle qui ne passe pas inaperçue. Mais sur le strict plan de l'interprétation, elle ne fait rien pour rester assez mémorable. Janet Leigh (Holiday Affair): elle apporte la petite dose de fraîcheur dont ce film sans relief avait besoin, mais on l'oublie en un rien de temps. Gene Tierney (Whirlpool): j'ai décroché trop vite mais je lui redonnerai une chance. De mémoire, elle n'y compose pas un personnage très intéressant, d'autant que les séances d'hypnose transforment davantage l'héroïne en objet qu'en sujet.
ratées : Bette Davis (Beyond the Forest): heureusement que "What a dump!" a acquis un statut légendaire, car le reste de la performance montre bien à quel point l'actrice n'avait pas envie d'être là.
atroces : Ingrid Bergman (Under Capricorn): Paula Alquist en pire et en moins bien filmée. Jeanne Crain (Pinky): ceci est un film, on commence à jouer, maintenant. Deborah Kerr (Edward, My Son): une approche par trop geignarde qui frise le ridicule.
à découvrir : Barbara Hale (The Window), Marjorie Main (Ma and Pa Kettle), Virginia Mayo (White Heat), Ginger Rogers (The Barkleys of Broadway).
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Ah, je ne me souvenais plus que tu nommais Hayward pour son "autre" rôle de l'année. Elle est incroyablement charismatique et élégante dans la Maison des Étrangers, c'est peut-être pour ça (tu dis ailleurs que tu ne te rappelles plus la raison de la nomination).
RépondreSupprimerParmi les interprétations "à découvrir", je pense que tu devrais aimer le personnage et l'interprétation de Madeleine Carroll. Peut-être même qu'elle pourrait remporter la partie ! Et Sheridan est très, très bien, très drôle et brillante dans I Was a Male War Bride.
Rogers a la scène la plus ridicule de l'histoire de l'interprétation au cinéma (surtout pour des Français) ... c'est impossible de la faire gagner avec .... cette chose.
Et Crawford est parfaite mais elle se fait voler la vedette, alors bon ....
Peut-être qu'il faudrait revoir My Foolish Heart et Madame Bovary ? Ou alors c'est déjà fait ?
L'AACF
Ouh. Je n'ai pas mis cet article à jour depuis des lustres. Alors, j'ai vu The Fan où Madeleine Carroll est bien sympathique, mais je n'ai pas envisagé de la laisser entrer dans ma liste. Sans doute parce que je n'ai pas vraiment aimé le film. Dans Flamingo Road, Crawford est très bien mais ne surprend guère. Dommage que dans le même film, Gladys George ait une apparition aussi succincte, car elle aurait pu être tout à fait nommable comme second rôle.
SupprimerTu me donnes envie de voir Ann Sheridan du coup, même si en toute honnêteté je ne l'ai jamais considérée jusqu'à présent comme une actrice oscarisable, mais je ne l'ai vue que dans de petits rôles, je l'assimile, sans doute à tort, à une starlette Warner nommable à l'occasion. Quant à Rogers, j'ai toujours entendu dire du bien d'elle, tu m'intrigues énormément! Mais j'ai peur de la voir se ridiculiser! Pas Ginger!
Il me faudrait effectivement revoir My Foolish Heart et surtout Madame Bovary qui ne m'a, pour sa part, laissé aucun souvenir. Dans House of Strangers, Hayward m'avait en effet marqué par son énorme charisme, et la surprise de ne pas la voir jouer une alcoolique m'avait réellement séduit à l'époque. Mais un rafraîchissement serait plus que bienvenu, histoire de rejuger son interprétation plus en détails.
Par ailleurs, j'ai récemment revu The Reckless Moment et je n'aime toujours pas outre mesure... 1949 ne m'inspire vraiment pas du côté des actrices. A vrai dire, la seule et unique performance féminine que j'aime cette année-là est à chercher du côté des seconds rôles. Devine qui.
J'ai droit à des indice ? A-t-elle tourné en fin de carrière dans un film plus ou moins érotique inspiré par un classique anglais du roman libertin ?
RépondreSupprimerJ'ai eu quelques une de mes plus belles suprises en me penchant du côté d'actrice de série B ou de starlette, du coup je suis toujours partant pour en découvrir. Exemples : Jayne Mansfield que je ne nomme pour The Butler/Les Naufragés de l'autocar (1957), en second rôle ou encore cette bonne vieille Raquel, dont on parlait l'autre jour. Bon, certains cas sont désespérés ...
Pour Gingembre (sauf si tu ne veux pas gacher ton plaisir) :
https://www.youtube.com/watch?v=LaCs79dAFSI
(il ne faut pas croire : ce n'est pas censé faire rire).
Bon. Ça y est. Ginger m'a tué. Non mais c'était quoi ça??? C'est le pire accent de toute l'histoire des accents!!! Et le pire c'est le jury qui la sélectionne à l'unanimité! N'en jetez plus, dès la fin de mon contrat, je tente directement la Marseillaise sauce gingembre pour ma prochaine audition!
SupprimerAutrement, je n'ai toujours pas vu Fanny Hill... C'est un gros navet où ce n'est pas si horrible que c'en a l'air? Quoi qu'il en soit, j'ai Splendor sous la main pour ce soir, ce sera une découverte, je suis tout excité!
Et qui sont les cas désespérés d'actrices de série B? Ça m'intrigue!
Mais vraiment: plus j'étudie la "performance" de Ginger, plus j'ai l'impression d'avoir affaire à une cantinière bavaroise qui voudrait me priver de dessert dans un pensionnat! Sauvez-moi!
SupprimerSusan Hayward va-t-elle résister longtemps au sommet de la hiérarchie dans cette "année maudite" des Orféoscars ? Je l'espère pour elle !
RépondreSupprimerPour ma part, après avoir longtemps désespéré de ne rien sacrer, je viens de découvrir deux candidates qui, si elle n'auraient pas eu de chance une année "pleine", n'en restent pas moins séduisantes chacune à sa manière : Jennifer Jones dans Madame Bovary, qui bénéficie d'un personnage assez bouleversant, et surtout Madeleine Carroll, que j'ai vraiment adorée dans The Fan. Elle a donc (pour l'instant) l'avantage dans ma propre liste.
Il me faut vraiment revoir Madame Bovary, que je n'avais pas trouvé exceptionnel sur le coup mais dont j'ai tout oublié depuis un visionnage assez lointain, et j'ai juste bien apprécié, mais pas adoré, Madeleine Carroll dans The Fan. Mais là encore, je n'ai vu le film qu'une fois, et j'essaie toujours de redonner une seconde chance aux œuvres qui me semblent importantes. Affaire à suivre, donc, mais Susan Hayward reste ma favorite dans l'immédiat!
SupprimerMadame Bovary n'est effectivement pas exceptionnel, mais ça reste un bon film, d'autant qu'à la base je ne suis pas du tout porté sur ce type de scénario... Et Jennifer Jones dépeint Emma Bovary d'une manière assez nuancée, ce que j'apprécie beaucoup.
SupprimerQuant à Madeleine Carroll, c'est un coup de coeur pour son personnage. Là encore le film n'est pas un chef d'oeuvre, quoique plaisant, mais il est porté par ses acteurs principaux. N'ayant pas lu de bonnes critiques du film, j'ai été agréablement surpris.
Cela dit, j'aime beaucoup ton appréciation de la performance de Susan Hayward dans My Foolish Heart... Et c'est toujours intéressant de voir tes choix évoluer au cours du temps (et en même temps que les miens, d'ailleurs).