samedi 14 septembre 2013

Oscar de la meilleure actrice 1987

Attention, année... extrêmement excitante! Au programme:

* Cher - Moonstruck
* Glenn Close - Fatal Attraction
* Holly Hunter - Broadcast News
* Sally Kirkland - Anna
* Meryl Streep - Ironweed

Et c'est finalement Cher qui remporta le prix... de popularité : après une campagne menée de main de maître l'ayant vu faire la une de tous les magazines, participer à bon nombre d'émissions et sortir un album étrangement intitulé... Cher, on ne pouvait certainement pas la manquer en cette saison de remises de prix, et ce d'autant plus que Moonstruck avait été un gigantesque succès. De surcroît, Cher avait déjà été remarquée chez Altman, déjà nommée aux Oscars chez Mike Nichols, et injustement snobée deux ans plus tôt pour Mask, qui lui avait valu un prix d'interprétation à Cannes, soit autant de facteurs ayant énormément joué en sa faveur cette année là. D'ailleurs, sa victoire aux Globes, devant Holly Hunter, alors favorite des critiques, acheva de lui donner une longueur d'avance, sachant que Sally Kirkland ne pouvait faire le poids bien qu'ayant remporté le Globe le plus prestigieux, dans la catégorie drame. Dès lors, cet Oscar 1987 fut un prix somme toute assez peu surprenant, mais les trois principales concurrentes de Cher lui donnèrent néanmoins du fil à retordre: Sally Kirkland avait elle aussi mené une campagne effrénée, avec le soutien d'une certaine Shelley Winters, Holly Hunter venait quant à elle de faire une percée monumentale avec deux grands succès la même année, tandis que Glenn Close en était alors à sa quatrième nomination en six ans, la première en premier rôle, de quoi souligner sa grande popularité chez les votants. Sans compter que Fatal Attraction fut un énorme succès et que le rôle d'Alex Forrest fit couler beaucoup d'encre, révélant au passage le caractère "maléfique" bien connu chez l'actrice de nos jours. Ainsi, ce n'est sans doute pas un hasard si tout le monde s'accorde à faire gagner Glenn aujourd'hui, mais même ses plus ardents supporters ne peuvent nier à quel point la concurrence fut rude. Étrangement, le spot le moins sûr fut celui de Meryl Streep, qui a prouvé que déjà à cette époque elle pouvait être nommée tout le temps, pour n'importe quel rôle. Pourtant, elle n'avait reçu aucun prix précurseur et sa nomination n'était pas du tout attendue, ce qui coûta sans doute une place à Lillian Gish.

Pour ma part, je précise qu'il me manque plusieurs performances attendues pour cette année, notamment Holly Hunter dans Raising Arizona, ainsi que Maggie Smith dans The Lonely Passion of Judith Hearne, dont j'ai du mal à déterminer la date d'éligibilité pour les Oscars. Ceci dit, ma sélection me convient tellement que je n'ai absolument pas envie d'en changer. Voyez plutôt.

Je retire:

Meryl Streep - Ironweed: Ironweed fait partie de cette cohorte de films qui étaient tous disponibles sur Youtube à l'été 2010 et qui coûtent à présent une fortune en DVD, aussi me faudra-t-il faire avec de lointains souvenirs pour vous parler d'une performance dont... j'ai hélas presque tout oublié dans le détail. Oups. Je peux néanmoins vous dire qu'il s'agit tout d'abord d'un bon rôle : le film a beau être franchement oubliable, les acteurs parviennent heureusement à s'élever bien au-dessus de ce matériel assez médiocre (mais comment en douter quand on parle de Meryl Streep et Jack Nicholson?), et Helen finit par être déchirante grâce au talent d'une actrice qui adopte très facilement le langage corporel d'une clocharde, tout en conservant une charge émotionnelle très forte dans ses yeux rougis. Néanmoins, ce (bon) travail n'est pas du tout ce qui m'intéresse lorsque j'ai envie de voir Meryl Streep, ce qui semble être confirmé par le fait que j'ai tout oublié d'elle aussitôt le film terminé. Peut-être le rôle manque-t-il de complexité (sous réserve d'un nouveau visionnage, il me semble qu'elle fait la même chose du début à la fin), peut-être cette performance manque-t-elle de subtilité, ou peut-être cela vient-il du caractère vraiment terne de l'oeuvre, mais l'évidence demeure : je n'ai jamais vraiment réussi à m'intéresser à tout ça, en dépit d'une agréable scène chantée. Et puis, dans le genre "femme paumée qui écume les bouges sordides", j'aime autant me tourner vers une autre actrice mythique cette même année. 


Cher - Moonstruck: Oui, je sais, sacrilège. Et pourtant, je n'ai que du bien à dire de Cher dans cette charmante comédie : elle est excellente, ne fait aucun faux pas, et l'on sent constamment la veuve un brin désabusée dans son jeu sérieux et chaleureux. Cher est ainsi en parfaite adéquation avec le ton du film, elle est idéale pour incarner Loretta, au point qu'on ne voudrait pas qu'une autre actrice ait eu le rôle, mais... cette performance n'est pas un véritable challenge, et n'importe quelle actrice à peu près talentueuse aurait pu faire ce qu'elle fait ici. Par exemple, elle a beau avoir une présence imposante à l'écran, elle n'a jamais de vrai grand moment pour faire tourner les têtes, si bien qu'à l'image du film, elle finit par vaguement ennuyer au fur et à mesure de l'histoire, et son seul charisme ne suffit pas à me connecter au personnage, comme peuvent le faire d'autres actrices qui parviennent à m'électriser en ne faisant rien. C'est pourquoi tout en ayant pris beaucoup de plaisir devant cette performance, je n'ai pas le désir de lui laisser sa nomination, comme s'il manquait le je-ne-sais-quoi nécessaire pour emporter totalement l'adhésion. Or, Cher ne va pas assez en profondeur à mon goût : un regard amusant par-ci, deux ou trois larmes par-là, mais ça ne va pas plus loin, et la comparaison avec la très drôle Olympia Dukakis joue clairement en défaveur de la star. Cependant, que les fans se rassurent, la dame a également fait Come Back to the Five, Silkwood et Mask la même décennie, aussi n'est-ce qu'une question de temps avant de la voir passer la barre de...


... ma sélection:

Glenn Close - Fatal Attraction: Je vous avoue d'emblée que j'ai un énorme problème avec Fatal Attraction, un film que j'apprécie et déteste d'un visionnage à l'autre, et qui n'a même pas eu le mérite de me surprendre tant on voit les rebondissements arriver à des kilomètres à la ronde. En outre, le scénario a d'énormes problèmes, de telle sorte que sur le papier, on comprend mal le personnage, qui passe de tout à fait normal quoiqu'un peu dépressif à un monstre déshumanisé. Heureusement, impossible de nier, malgré toutes mes réserves, à quel point Glenn Close est iconique dans ce rôle, sachant qu'il faut être une immense actrice pour parvenir à rendre toute cette histoire cohérente. Or, Glenn ne faillit jamais à la tâche, puisqu'en humanisant constamment Alex, et préférant présenter celle-ci plus comme une femme malade que comme une psychopathe ambulante, elle s'élève très nettement au-dessus du matériel, à l'exception de la dernière scène où elle semble robotisée qui ne passe vraiment pas. En fait, tout est préparé de main de maître par l'actrice, puisque même lorsque Alex est encore à peu près normale, Glenn sait comment la rendre effrayante, y compris en phase de séduction avec ses sourires ambigus, et lorsque l'héroïne sombre définitivement dans la folie meurtrière, on entrevoit toujours les névroses qui l'ont conduite à cette situation. En somme, Glenn injecte tout ce qu'il faut au bon moment, si bien qu'on comprend totalement les changements du personnage, et il faut vraiment distinguer le film de la performance d'actrice pour comprendre à quel point Glenn est digne d'un Oscar dans ce rôle.


Holly Hunter - Broadcast News: Je ne peux pas vous dire "énorme surprise" puisque tout être ayant vu The Piano sait à quoi s'en tenir sur le talent d'Holly Hunter, mais quoique très confiant avant de lancer le film, je ne m'attendais pas à être autant conquis par cette délicieuse performance comique où sérieux et drôlerie sont savamment dosés. Pour commencer, j'ai beaucoup aimé son portrait de jeune femme talentueuse et ambitieuse, et inutile de dire qu'Holly est extrêmement crédible à ce niveau là : elle a le charisme nécessaire pour ne jamais faire douter qu'elle est l'une des valeurs les plus sûres de l'univers impitoyable dans lequel elle travaille, et elle semble tellement faite pour le rôle qu'on est sans cesse en train de reconnaître que "c'est exactement ça". Mais ce qui frappe davantage dans cette performance, c'est bien entendu le côté émotionnel, de quoi lui permettre de s'imposer comme le personnage le plus touchant du film, à égalité avec Albert Brooks. Ainsi, son agacement notoire devant William Hurt, ses doutes sentimentaux, son impression de tomber amoureuse de la mauvaise personne, sa compassion sincère face à ses collègues licenciés, et surtout cette poignante scène finale, le tout à travers une interprétation d'une incomparable fraîcheur et d'un humour non feint, constituent autant d'éblouissements à chaque nouvelle étape de l'histoire. A part ça, je ne sais qu'ajouter, puisque j'ai une fois de plus du mal à décrire en détail les performances que j'ai aimé et auxquelles je n'ai rien à reprocher, mais quoi qu'il en soit, c'est un rôle à voir de toute urgence.


Sally Kirkland - Anna: Comme le film a longtemps été difficilement trouvable et que ça n'a de toute façon pas l'air d'intéresser grand monde, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en lançant le DVD, et... je n'ai pas été déçu. J'avoue cependant que l'oeuvre n'est pas entièrement formidable, la trame générale n'offrant pas de réelles surprises pour les cinéphiles, mais il n'empêche que j'ai été totalement conquis par la performance de Sally Kirkland, qui mériterait d'être plus largement évoquée sur internet. En effet, l'actrice parvient à s'emparer de l'histoire pour en faire un hymne tout entier à son talent, tout en offrant une dimension universelle à travers ce portrait de star déchue qui perd pied dans un monde impitoyable. Or, Kirkland ne se repose pas sur ses lauriers et, loin d'imiter ses innombrables aînées ayant tenu des rôles similaires, elle livre une vision toute personnelle de ce type de personnages, à travers une profusion d'émotions bouleversantes. Ainsi, elle reproduit très bien les expressions de diva rappelant qui fut Anna au pic de sa carrière, mais cette star sur le déclin reste terriblement humaine, comme en témoignent tous ces regards émouvants et cette frustration qui perce de plus en plus. En outre, Sally parvient à être très drôle via ce rire très communicatif quoique jaune, ce qui prouve qu'elle a parfaitement saisi l'équilibre fragile entre admiration et jalousie envers cette élève qui tend à lui prendre peu à peu sa place. Par ailleurs, comme il n'est pas un regard qui soit laissé au hasard, on se laisse finalement prendre au piège avec le personnage, et la façon qu'a l'actrice de vous connecter à ses déboires, qu'elle a dû puiser dans sa propre expérience, est tout particulièrement saisissante. Tentez d'imaginer une Margo Channing plus aimable et plus fragile, et vous verrez que Sally soutient très bien la comparaison.


Faye Dunaway - Barfly: Partons d'un principe tout simple: à chaque fois que Faye Dunaway hérite d'un bon rôle, elle devrait être systématiquement nommée aux Oscars (et elle le mériterait bien plus que Meryl Streep, à mon pas humble avis). Parce que bon, c'est quand même Faye Dunaway, possiblement la plus grande actrice du monde, et elle fait à nouveau de telles étincelles qu'il m'est totalement impossible de ne pas la distinguer pour Barfly. Pour commencer, son personnage complètement largué m'a bien plus intéressé que celui de Meryl Streep la même année, car Wanda n'attire pas exclusivement la sympathie : elle peut être violente, faire mal y compris à ceux qu'elle aime, et entraîner davantage ses proches dans un cercle vicieux d'alcool et de dépression... tout cela en conservant la classe folle qu'on lui connaît. En fait, elle ne recule devant rien pour se mettre au service du personnage, et parvient à être une fois encore sublime dans un environnement sordide. D'un côté, elle rend très bien les manières brusques du personnage, sa vulgarité et son érotisme de bas étage, mais dans le même temps, on ne perd jamais de vue qu'on est en train de regarder Faye Dunaway, si bien que chacune de ses expressions devient l'une des choses les plus éblouissantes à regarder tant elle est absolument géniale. Elle crève donc totalement l'écran, donne au passage une énorme épaisseur humaine à un rôle en soi assez caricatural, et montre finalement de quel bois elle se chauffe après une série de films médiocres qui ont écorné son image après son heure de gloire la décennie précédente.


Lillian Gish - The Whales of August: Sorry Bette, mais incontestablement, le standout de cette délicieuse collaboration de deux monstres sacrés est bel et bien Lillian, qui devient à 94 ans l'actrice la plus âgée à être distinguée dans ma liste. Alors, vous me direz qu'effectivement, les énormes problèmes de santé de Bette ont pu l'empêcher d'être aussi mémorable que par le passé, mais il n'empêche que pour cette fois, la force tranquille de Lillian Gish est ce qui m'a le plus marqué dans le film. Mais là encore, comment vous parler en bien d'une performance qui m'a inconditionnellement ébloui et qui ne présente aucun défaut? Disons que Lillian réussit l'exploit d'être sublime sans aucun effort, et ses regards intenses sont bouleversants tant ils laissent transparaître un florilège d'émotions. Tout au long du film, l'actrice est absolument géniale quant à exprimer de l'humour ou des regrets, tout en parvenant avec beaucoup d'aisance à mêler à la fois de la compassion et de la déception devant sa partenaire. En fait, Lillian est en tout point adorable, et ce n'est pas un hasard si tout le monde s'accorde à lui trouver une ressemblance avec sa ou ses grands-mères. Mais bien qu'âgée, Lillian ne fait pas du tout son âge, faisant au contraire preuve d'une telle fraîcheur qu'elle semble plus intemporelle qu'autre chose.  En somme, un rôle absolument poignant dans toute sa simplicité, et qui ne devrait pas manquer de faire chavirer même les cœurs les plus endurcis.

Donc, une année très forte, et qui m'aurait tout autant plu si Cher, voire Meryl Streep, étaient restées dans ma sélection. Cependant, si mes cinq candidates méritent toutes le trophée, l'une d'entre elles se détache très nettement du peloton de tête, et c'est avec un immense plaisir que je vous annonce qu'il s'agit de...


Sally Kirkland - Anna

Oh My God! J'ai essayé de ne pas trop en révéler tout à l'heure pour le suspense, mais de fait, la claque est immense. Sincèrement, cette performance a beau ne plus être évoquée car le film se fait rare dans le commerce, mais... What an experience! Sans mentir, le personnage est bouleversant, on se sent pris au piège avec l'actrice, et l'on en ressort avec une boule au ventre devant tant d'insécurité et de solitude. Non seulement Sally Kirkland est le standout de l'année, mais c'est aussi l'un des plus beaux rôles de la décennie, sans doute ma numéro 2 dans le classement de mes lauréates des années 1980. Donc, à partir de maintenant, vous arrêtez tout, et vous allez acheter le DVD séance tenante : je peux vous garantir que même si le film n'est pas fondamentalement exceptionnel, vous en ressortirez ravis devant une telle performance d'actrice. Et au passage, diffusez le message à toutes vos connaissances : il est profondément injuste que ce rôle soit aujourd'hui oublié! Et n'hésitez pas à faire remonter le score de Sally ici, elle le mérite amplement!

Cependant, ne nions pas que sa concurrence est également très forte. Personnellement, je classe Glenn Close seconde pour son formidable travail devant un rôle impossible, Faye Dunaway troisième parce que rien ne me fait plus palpiter que la voir dans un grand rôle, Holly Hunter quatrième pour sa performance touchante et délicate, et Lillian Gish cinquième parce qu'elle est absolument sublime en se contentant juste d'être Lillian Gish, cette dernière place n'étant que le fait d'une concurrence très rude cette année-là. Mais Glenn Close ou pas, Sally reste bien loin devant à mes yeux. \o/ Sally! Sally! Sally! \o/

Et la conclusion fowlerienne selon les performances...

dignes d'un OscarGlenn Close (Fatal Attraction), Sally Kirkland (Anna)





dignes d'une nomination: Faye Dunaway (Barfly), Lillian Gish (The Whales of August), Holly Hunter (Broadcast News): voir ci-dessus. Anne Bancroft (84, Charing Cross Road): évidemment, le seul nom de l'actrice est gage d'une grande qualité, et comme toujours elle crève l'écran pour notre plus grand plaisir. Anjelica Huston (The Dead): elle est vraiment sublime, depuis son apparition au réveillon jusqu'à sa narration finale. Le film étant choral, on peut éventuellement envisager de la classer en second rôle, à méditer.


dignes d'intérêtCher (Moonstruck), Meryl Streep (Ironweed): voir ci-dessus. Bette Davis (The Whales of August): c'est Bette Davis, et vu le contexte on ne peut qu'admirer ce qu'elle fait, bien qu'elle n'ait pas la force de Lillian Gish. Barbara Hershey (Shy People): un bon rôle, porté par le visage serré d'une actrice qui sait faire transparaître l'émotion derrière cette façade dure. Diane Keaton (Baby Boom): elle est à nouveau géniale, émouvante et drôle, mais toute sympathique soit-elle cette performance n'est pas sa meilleure. Joanne Woodward (The Glass Menagerie): d'un point de vue cinématographique, j'ai l'impression que le jeu d'actrice détonne quelque peu devant une caméra, malgré une plutôt bonne performance dans l'ensemble. Robin Wright (The Princess Bride): elle est vraiment sympathique et a de la personnalité derrière son physique de blondinette passe-partout.


sans saveur: Rachel Chagall (Gaby: A True Story): le genre de performances qui me laissent totalement de marbre. Oui, l'actrice est émouvante, mais le rôle reste trop technique pour emporter l'adhésion. Sans compter que le film est une purge. Jill Clayburgh (Shy People): un personnage ni sympathique ni antipathique pour lequel je n'ai rien ressenti, même si dans les faits c'est une plutôt bonne performance. Avouons que dans cette catégorie je suis sans doute un peu biaisé par mon profond ennui devant les films en question. En même temps, j'ai bien aimé Barbara Hershey, donc... Goldie Hawn (Overboard): sincèrement, miss Hawn ne me fait pas rire du tout ici, ni dans la première partie snob, ni dans la seconde moitié amnésique. Et puis le film laisse vraiment à désirer, ce qui m'empêche sans doute de goûter plus avant à sa performance. Barbra Streisand (Nuts): une performance impossible à juger, oscillant entre de bons moments sobres comme l'expression de frayeur avant l'agression, et des passages surjoués parfois jusqu'à saturation, poing en avant et doigt levé à l'appui. Un type de jeu qui serait sans doute mieux passé dans une comédie, mais pas dans une histoire qui se prend si au sérieux.


à fuir: Jennifer Grey (Dirty Dancing): pas vu en entier (encore heureux!), mais je haïssais ce film avant même de l'avoir vu, et ce début de tentative n'a fait que confirmer l'impression initiale. En effet, il s'agit du film préféré de... ma Némésis de licence, aka "la fille qui disait du mal de tout le monde avec un air affecté de première de la classe", mais aussi de la greluche capable de s'enfermer dans sa valise pour un pot de beurre d'arachide, et qui croyait bon de nous mimer toutes les chorégraphies en soirée, avec arrêt sur images à la 53e minute! Inutile de vous dire que tout cela m'a traumatisé au plus haut point! Et si l'on ajoute que pour ce que j'en ai vu, l'actrice a un surnom débile et joue aussi bien que le bouledogue de mes voisins, vous comprenez pourquoi j'ai involontairement laissé tomber le DVD dans ma corbeille à recycler... Emily Lloyd (Wish You Were Here): alors, elle ne sait pas pleurer, ne sait pas mimer la joie, ne sait pas parler sans passer pour une gigantesque idiote et par conséquence ne sait pas jouer du tout. Que reste-t-il à admirer? Madonna (Who's That Girl?): certes, on m'avait mis en garde, mais j'aime tellement la chanson-titre que je tenais à l'entendre dans son contexte coûte que coûte. Misère!


à découvrir: Jodie Foster (Five Corners), Holly Hunter (Raising Arizona), Christine Lahti (Housekeeping), Bette Midler (Outrageous Fortune), Mary Steenburgen (Dead of Winter), Chloe Webb (The Belly of an Architect)




grande performance en langue étrangère: Stéphane Audran (Babettes gaestebud): je ne sais pas si elle aurait été éligible pour 1987 ou 1988, mais quoi qu'il en soit, énorme choc émotionnel devant ce rôle.



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6 commentaires:

  1. Ton visionnage de Dirty Dancing t'a-t-il amené jusqu'à cette fabuleuse réplique?
    http://www.youtube.com/watch?v=IJHqR_hdjg0

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    1. Non, j'ai regardé le film en diagonale, et j'ai malheureusement zappé ça... Cette réplique est fabuleuse, c'est digne d'un "oeuf laissant écouler son fluide doré sur un jupon de tomates au resto de la rue Nougatine". Je vais me suicider de désespoir, je reviens.

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    2. Ah, je viens de capter qu'elle dit un truc très légèrement moins débile en anglais, ce pourquoi cette mirifique exclamation ne m'avait pas frappé dans cette scène que je me suis pourtant farci... Mais traduction ou pas, ça n'excuse en rien cette chose infâme qui revendique le nom de "film" d'avoir influencé 50% des gens de ma génération, et d'avoir par-là même pourri mes plus beaux moments à la cantine scolaire. Ô rage, ô désespoir, ô jeunesse ennemie...

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    3. C'est fort possible. Je crois me souvenir que les traducteurs français prenaient beaucoup de liberté dans les 80's. Il y a une réplique de Working Girl qui est beaucoup plus drôle en VF qu'en VO.
      Mais ça n'explique pas comment des gens ont pu être influencé par une fille qui te conseille de ne pas courir après ton destin comme un cheval sauvage. Rien que de l'écrire, je pouffe.

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  2. Je crois que le scénario pour lequel Close avait signé était légèrement différent et se se terminait sur son suicide, on évitait le lapin et tout ça. Donc on n'avait plutôt une dépressive instable sombrant dans la folie plus que dans folie meurtrière.

    J'ai vu Nuts, et je suis un fan de Streisand, mais, si le film est plutôt sympa, j'ai un peu de mal à la prendre totalement au sérieux dans ce rôle, qui est quand même légèrement grotesque. Je ne suis pas sûr que tu aurais apprécié.

    J'ai acheté il y a plusieurs mois Anna, je vais sérieusement me pencher dessus cette semaine.

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    1. Une fois encore, merci pour les précisions. En même temps, j'ai beau critiquer le script de Fatal Attraction, c'est tellement plus fun avec un lapin bouilli!

      Et j'espère que tu aimeras autant Sally que moi, c'est mon gros coup de cœur du moment.

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