Sur la vingtaine de films vus actuellement, 1972 s'annonce comme une année riche en chef-d’œuvres, et c'est tant mieux! Qu'en est-il dans le détail?
Butterflies Are Free: de Milton Katselas, produit par Mitchell Frankovich, avec Goldie Hawn, Edward Albert et Eileen Heckart. Scénario de Leonard Gershe d'après sa propre pièce.
Nominations possibles: un gros coup de cœur pas du tout prévu pour ce petit film aussi drôle que touchant, mais peut-être un peu trop théâtral pour prétendre être nommé dans la catégorie la plus prestigieuse, bien que le réalisateur sache absolument comment utiliser l'espace étroit de l'appartement. En tout cas, le scénario me plaît énormément et l'adaptation semble vraiment fraîche, alors nomination plus que probable dans cette catégorie. De même, citations assurées pour les actrices, toutes deux excellentes, entre une Goldie Hawn lumineuse et dynamique et une Eileen Heckart envahissante mais capable d'autodérision (la pomme!), les deux étant d'ailleurs en mesure d'éclipser Edward Albert, pourtant bon de son côté. Enfin, je suis d'accord avec la nomination pour la meilleure photographie, Charles Lang ayant su comment sublimer les lignes du toit ou la couleur des graffitis. Et je soutiens également la nomination pour le meilleur son, essentiel pour profiter pleinement des jolies chansons à la guitare.
Cabaret: de Bob Fosse, produit par Cy Feuer, avec Liza Minnelli et Michael York. Scénario de Jay Presson Allen d'après des pièces et histoires de Joe Masteroff, John Van Druten et Christopher Isherwood.
Nominations possibles: le grand chef-d’œuvre américain de l'année, et l'une des plus grandes comédies musicales jamais filmées, qui éblouit aussi bien sur le plan du divertissement que sur le plan politico-historique, à nommer impérativement comme meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario adapté. Les acteurs sont tous très bons, en particulier Liza Minnelli qui domine le film et donne l'une des plus grandes performances de l'histoire du cinéma, alors que je ne suis pas son plus grand fan en général; mais j'envisage également une nomination pour Michael York, vraiment naturel et touchant dans un rôle sympathique, et pour Marisa Berenson, qui me fait hurler de rire tellement on dirait moi à seize ans, quand j'étais aussi insupportable qu'évaporé. Par contre, pour les seconds rôles masculins, ma préférence va à Fritz Wepper, n'ayant jamais trop compris l'Oscar pour Joel Grey, tout dynamique soit-il. Enfin, Cabaret étant absolument parfait, j'ai réellement envie de le nommer partout: montage, photographie, décors, costumes, maquillage, son, musique adaptée et meilleures chansons originales, le film en comptant deux: "Mein Herr" et "Maybe This Time", deux airs essentiels qui passent leurs temps à repasser l'un devant l'autre dans ma liste.
Le Charme discret de la bourgeoisie: écrit et réalisé par Luis Buñuel, produit par Serge Silberman, avec Delphine Seyrig, Fernando Rey et Stéphane Audran. Coécrit par Jean-Claude Carrière.
Nominations possibles: et hop, un deuxième chef-d’œuvre prodigieux pour cette année, qui a bien mérité son Oscar du meilleur film étranger et aurait même mérité de remporter le prix du scénario original pour ces jeux délicieux sur l'absurde (la séquence du théâtre est sans doute la plus jouissive de toutes!), et ce portrait incroyablement véridique de la bourgeoisie à la française. Les acteurs sont quant à eux très bien distribués, et si Fernando Rey et Julien Bertheau héritent des personnages les plus croustillants, on se félicitera de retrouver une Stéphane Audran superbement odieuse et une Delphine Seyrig à la voix divine. Malgré tout, je ne pense pas que les performances soient essentielles dans un film qui brille avant tout pour son histoire et sa mise en scène, aussi mes autres nominations iraient-elles davantage vers le montage, la photographie, les décors et costumes, et peut-être vers d'autres catégories techniques.
The Effects of Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds: produit et réalisé par Paul Newman, avec Joanne Woodward et Nell Potts. Scénario d'Alvin Sargent d'après une pièce de Paul Zindel.
Nominations possibles: un film qui m'avait laissé un sentiment mitigé après le fascinant Rachel, Rachel, et je voudrais lui redonner une chance pour vérifier si des nominations sont effectivement possibles, outre pour Joanne Woodward, vraiment bien dans un rôle fort peu séduisant. Nell Potts est quant à elle vraiment mignonne, mais c'est peut-être assez facile de l'être quand on est filmé par ses propres parents. Je pose la question.
The Effects of Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds: produit et réalisé par Paul Newman, avec Joanne Woodward et Nell Potts. Scénario d'Alvin Sargent d'après une pièce de Paul Zindel.
Nominations possibles: un film qui m'avait laissé un sentiment mitigé après le fascinant Rachel, Rachel, et je voudrais lui redonner une chance pour vérifier si des nominations sont effectivement possibles, outre pour Joanne Woodward, vraiment bien dans un rôle fort peu séduisant. Nell Potts est quant à elle vraiment mignonne, mais c'est peut-être assez facile de l'être quand on est filmé par ses propres parents. Je pose la question.
Frogs: de George McCowan, produit par George Edwards et Peter Thomas, avec Ray Milland. Scénario de Robert Hutchison et Robert Blees.
Nominations possibles: euh... prix de la meilleure affiche avec une main qui sort de la bouche d'une grenouille? Prix de la meilleure idiote en dentelle rose qui se promène avec un filet à papillons au milieu de reptiles?
The Godfather: réalisé par Francis Ford Coppola, produit par Albert Ruddy, avec Al Pacino et Marlon Brando. Scénario de Mario Puzo et Francis Ford Coppola, d'après un roman de Puzo.
Nominations possibles: je reconnais que c'est un très bon film, mais je n'en aime que certaines parties, et suis de toute façon assez insensible aux histoires exclusivement masculines, a fortiori quand elles se passent dans la mafia et sont mises en scène de façon quelque peu mafieuse par un réalisateur prêt à utiliser jusqu'à son vingt-cinquième cousin par alliance pour le créditer quelque part dans le générique, méthode néanmoins fortement efficace pour un tel sujet. Cependant, il faut savoir être objectif, et j'admets que si The Godfather ne mérite pas, à mon sens, d'être continuellement considéré comme le meilleur film de tous les temps par la moitié des internautes (dans des listes qui en disent long sur la priorité systématique donnée aux "films d'hommes"), ça mérite pourtant bel et bien des nominations à peu près partout: film, réalisateur, scénario adapté, montage, photographie, costumes, son, musique et bien entendu dans les catégories interprétatives. Dans celles-ci, il me faudrait revoir tout ça pour me refaire une idée des seconds rôles, mais je suis absolument certain que chez les meilleurs acteurs, Al Pacino méritait absolument l'Oscar cette année-là pour sa brillante manière de faire évoluer le personnage, et ce loin devant Marlon Brando que je trouve juste bon, mais pas exceptionnel. La fraude intervenue aux Oscar pour le placement de Pacino reste à juste titre l'une des plus injustes de l'histoire du palmarès.
The Heartbreak Kid: réalisé par Elaine May, produit par Edgar Scherick, avec Charles Grodin, Cybill Shepherd et Jeannie Berlin. Scénario de Neil Simon d'après A Change of Plan de Bruce Jay Friedman.
Nominations possibles: un film qu'on suit sans déplaisir aucun mais qui a du mal à me séduire autant que d'autres. J'aimerais le revoir car peut-être y aura-t-il une place à prendre du côté du scénario, et j'aurai également besoin de me rafraîchir la mémoire concernant Eddie Albert, ayant surtout regardé cette comédie pour Jeannie Berlin, laquelle s'acquitte assez bien d'un rôle ingrat mais que j'ai du mal à trouver drôle, d'autant que le personnage est si peu distingué qu'elle m'angoisse plus qu'autre chose. Quant à Cybill Shepherd, sa beauté est hélas inversement proportionnelle à son talent, mais elle se rattrape si bien dans la première catégorie qu'elle me donne toujours envie d'être indulgent. Je suis faible.
Heat: de Paul Morrissey, produit par Andy Warhol, avec Sylvia Miles. Scénario de John Hallowell et Paul Morrissey.
Nominations possibles: une seule et unique, ayant déjà parlé de cet océan de néant artistique ailleurs, et ce sera bien sûr pour Sylvia Miles, absolument éblouissante de charisme dans une performance qui fait le film à elle seule. C'est aussi l'occasion de la voir autrement que dans des caméos, ce qui fait plaisir vu que sa personnalité larger than life ne demandait que ça.
Heat: de Paul Morrissey, produit par Andy Warhol, avec Sylvia Miles. Scénario de John Hallowell et Paul Morrissey.
Nominations possibles: une seule et unique, ayant déjà parlé de cet océan de néant artistique ailleurs, et ce sera bien sûr pour Sylvia Miles, absolument éblouissante de charisme dans une performance qui fait le film à elle seule. C'est aussi l'occasion de la voir autrement que dans des caméos, ce qui fait plaisir vu que sa personnalité larger than life ne demandait que ça.
Jeremiah Johnson: de Sydney Pollack, produit par Joe Wizan, avec Robert Redford. Scénario d'Edward Anhalt et John Milius, d'après Mountain Man de Vardis Fisher.
Nominations possibles: un western joliment filmé qui ne m'a toutefois pas marqué outre mesure. Par contre, la nomination est assurée du côté de la photographie, tout simplement splendide.
Lady Sings the Blues: réalisé par Sidney Furie, produit par James White, Brad Dexter et Jay Weston, avec Diana Ross. Scénario de Chris Clark, Suzanne de Passe et Terence McCloy d'après l'autobiographie de Billie Holiday, coécrite par William Dufty.
Nominations possibles: l'archétype du mauvais biopic musical qui s'éternise en longueur pour raconter des choses de façon linéaire, mais qui aura ses chances avec les costumes, les décors et la musique adaptée. Par contre, je pose mon veto pour le scénario, inintéressant au possible, et pour Diana Ross, que je ne déteste pas autant que tout le monde dans cette performance, mais qui alterne beaucoup trop souvent entre des moments solides et des passages très maladroits pour être considérée comme l'une des meilleures actrices de l'année.
Ludwig: de Luchino Visconti, produit par Dieter Geissler et Ugo Santalucia, avec Helmut Berger et Romy Schneider. Scénario original de Luchino Visconti, Enrico Medioli et Suso Cecchi D'Amico.
Nominations possibles: un chef-d’œuvre, éligible pour les Oscar 1973 et qu'on retrouvera certainement comme meilleur film étranger tant ça resplendit de beauté sans jamais ennuyer, malgré ses quatre ou cinq heures de film. A cela, il faut évidemment ajouter des citations pour la photographie (!), les décors, coiffures et costumes, ainsi que pour certains acteurs, vraisemblablement Helmut Berger qui souligne bien le refoulement du personnage jusqu'à une sorte de folie décadente. Trevor Howard et Silvana Mangano ont également des rôles croustillants mais pour moi, la lumière du film reste Romy Schneider, éclatante de charisme et de mélancolie dans ce qui reste sans mauvais jeu de mots le rôle de sa vie, aussi bien du point de vue de sa carrière après la version saccharose des années 1950, que d'un point de vue personnel connaissant les drames qui l'ont affectée. Et je pense vraiment qu'il s'agit d'une très bonne interprétation avec tout ce qu'il faut de suggestion et de colère contenue.
Madame Sin: réalisé par David Greene, produit par Lew Grade, Lou Morheim, Robert Wagner et Julian Wintle, avec Bette Davis. Scénario de David Greene et Barry Oringer.
Nominations possibles: euh... prix du meilleur hélicoptère qui tente de noyer le poisson en filmant des routes désertes pendant dix minutes quand l'histoire ne sait plus quoi raconter?
Nybyggarna: réalisé par Jan Troell, produit par Bengt Forslund, avec Liv Ullmann et Max von Sydow. Scénario de Jan Troell et Bengt Forslund d'après un roman de Vilhelm Moberg.
Nominations possibles: à l'image du premier opus, un chef-d’œuvre qui à mon avis le surpasse, à nommer comme meilleur film étranger, meilleure photographie avec cette nature sublimée, et comme meilleure actrice pour Liv Ullmann, peut-être encore plus inspirée ici que dans l'épisode précédent. A revoir, néanmoins, pour me refaire une idée de Max von Sydow et des autres catégories.
Pete 'n' Tillie: de Martin Ritt, écrit et produit par Julius Epstein, avec Walter Matthau, Carol Burnett et Geraldine Page. D'après Witch's Milk de Peter De Vries.
Nominations possibles: honnêtement, c'est plus sinistre que drôle, et Geraldine Page en fait des tonnes, mais pas dans le bon sens...
Ludwig: de Luchino Visconti, produit par Dieter Geissler et Ugo Santalucia, avec Helmut Berger et Romy Schneider. Scénario original de Luchino Visconti, Enrico Medioli et Suso Cecchi D'Amico.
Nominations possibles: un chef-d’œuvre, éligible pour les Oscar 1973 et qu'on retrouvera certainement comme meilleur film étranger tant ça resplendit de beauté sans jamais ennuyer, malgré ses quatre ou cinq heures de film. A cela, il faut évidemment ajouter des citations pour la photographie (!), les décors, coiffures et costumes, ainsi que pour certains acteurs, vraisemblablement Helmut Berger qui souligne bien le refoulement du personnage jusqu'à une sorte de folie décadente. Trevor Howard et Silvana Mangano ont également des rôles croustillants mais pour moi, la lumière du film reste Romy Schneider, éclatante de charisme et de mélancolie dans ce qui reste sans mauvais jeu de mots le rôle de sa vie, aussi bien du point de vue de sa carrière après la version saccharose des années 1950, que d'un point de vue personnel connaissant les drames qui l'ont affectée. Et je pense vraiment qu'il s'agit d'une très bonne interprétation avec tout ce qu'il faut de suggestion et de colère contenue.
Madame Sin: réalisé par David Greene, produit par Lew Grade, Lou Morheim, Robert Wagner et Julian Wintle, avec Bette Davis. Scénario de David Greene et Barry Oringer.
Nominations possibles: euh... prix du meilleur hélicoptère qui tente de noyer le poisson en filmant des routes désertes pendant dix minutes quand l'histoire ne sait plus quoi raconter?
Nybyggarna: réalisé par Jan Troell, produit par Bengt Forslund, avec Liv Ullmann et Max von Sydow. Scénario de Jan Troell et Bengt Forslund d'après un roman de Vilhelm Moberg.
Nominations possibles: à l'image du premier opus, un chef-d’œuvre qui à mon avis le surpasse, à nommer comme meilleur film étranger, meilleure photographie avec cette nature sublimée, et comme meilleure actrice pour Liv Ullmann, peut-être encore plus inspirée ici que dans l'épisode précédent. A revoir, néanmoins, pour me refaire une idée de Max von Sydow et des autres catégories.
Pete 'n' Tillie: de Martin Ritt, écrit et produit par Julius Epstein, avec Walter Matthau, Carol Burnett et Geraldine Page. D'après Witch's Milk de Peter De Vries.
Nominations possibles: honnêtement, c'est plus sinistre que drôle, et Geraldine Page en fait des tonnes, mais pas dans le bon sens...
Play It Again, Sam: réalisé par Herbert Ross, produit par Arthur Jacobs, écrit et interprété par Woody Allen, avec Diane Keaton.
Nominations possibles: une comédie qui accuse son temps mais qui reste éminemment sympathique, et qu'il me faudrait revoir pour savoir si ça peut être nommable dans des catégories mineures. Peut-être meilleur scénario? Je ne sais plus.
The Ruling Class: de Peter Medak, produit par Jules Buck et Jack Hawkins, avec Peter O'Toole. Scénario de Peter Barnes d'après sa propre pièce.
Nominations possibles: une autre comédie sympathique mais qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Une deuxième chance serait la moindre des choses, mais a priori, on garde Peter O'Toole dans ma liste, ne serait-ce que pour son dynamisme et son exubérance.
The Ruling Class: de Peter Medak, produit par Jules Buck et Jack Hawkins, avec Peter O'Toole. Scénario de Peter Barnes d'après sa propre pièce.
Nominations possibles: une autre comédie sympathique mais qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Une deuxième chance serait la moindre des choses, mais a priori, on garde Peter O'Toole dans ma liste, ne serait-ce que pour son dynamisme et son exubérance.
Sleuth: de Joseph L. Mankiewicz, produit par Morton Gottlieb, avec Michael Caine et Laurence Olivier. Scénario d'Anthony Shaffer d'après sa propre pièce.
Nominations possibles: un grand duel d'acteurs, mais aussi une histoire captivante fort bien mise en scène, qui pourrait être envisageable comme meilleur film en fonction des places disponibles, meilleur réalisateur, meilleurs acteurs pour les deux héros qui se défient de façon fort jouissive, meilleur scénario pour cette histoire excitante à souhait, et meilleurs décors, en particulier pour les intérieurs. Peut-être meilleure musique, également, qu'il me faudrait réécouter pour mieux en juger.
Sounder: réalisé par Martin Ritt, produit par Robert Radnitz, avec Paul Winfield et Cicely Tyson. Scénario de Lonne Elder III d'après un roman de William Armstrong.
Nominations possibles: honnêtement pas un film que j'ai particulièrement aimé encore que ce soit bien filmé, et bien que je sois de ceux qui trouvent de l'intensité à Cicely Tyson, je ne suis tout de même pas convaincu qu'elle méritait nomination pour une caractérisation aussi mince. L'ennui, c'est que je ne me souviens plus de la performance de Paul Winfield, pourtant doté d'un rôle bien plus étoffé, alors à revoir de toute manière, pour voir si l'ensemble peut-être nommé quelque part. Peut-être scénario ou photographie, me semblait-il à l'époque.
Travels with My Aunt: de George Cukor, produit par James Cresson et Robert Fryer, avec Maggie Smith. Scénario de Jay Presson Allen et Hugh Wheeler d'après un roman de Graham Greene.
Nominations possibles: j'avais détesté jadis, et ne l'ai pas revu depuis, mais je me souviens que les décors et costumes méritaient quand même distinction. De mémoire, je n'ai jamais rien eu contre la performance de Maggie Smith, bien adaptée au registre concerné, mais ce n'est pas pour autant un type de jeu ou de personnage que j'aurais eu envie de nommer.
Sounder: réalisé par Martin Ritt, produit par Robert Radnitz, avec Paul Winfield et Cicely Tyson. Scénario de Lonne Elder III d'après un roman de William Armstrong.
Nominations possibles: honnêtement pas un film que j'ai particulièrement aimé encore que ce soit bien filmé, et bien que je sois de ceux qui trouvent de l'intensité à Cicely Tyson, je ne suis tout de même pas convaincu qu'elle méritait nomination pour une caractérisation aussi mince. L'ennui, c'est que je ne me souviens plus de la performance de Paul Winfield, pourtant doté d'un rôle bien plus étoffé, alors à revoir de toute manière, pour voir si l'ensemble peut-être nommé quelque part. Peut-être scénario ou photographie, me semblait-il à l'époque.
Travels with My Aunt: de George Cukor, produit par James Cresson et Robert Fryer, avec Maggie Smith. Scénario de Jay Presson Allen et Hugh Wheeler d'après un roman de Graham Greene.
Nominations possibles: j'avais détesté jadis, et ne l'ai pas revu depuis, mais je me souviens que les décors et costumes méritaient quand même distinction. De mémoire, je n'ai jamais rien eu contre la performance de Maggie Smith, bien adaptée au registre concerné, mais ce n'est pas pour autant un type de jeu ou de personnage que j'aurais eu envie de nommer.
Viskningar och rop: écrit, produit et réalisé par Ingmar Bergman, coproduit par Lars-Owe Carlberg, avec Liv Ullmann, Ingrid Thulin, Harriet Andersson et Kari Sylwan.
Nominations possibles: chef-d’œuvre incontestable, et peut-être mon Bergman préféré avec les Fraises sauvages. Indispensable comme meilleur film étranger, meilleur scénario original, et meilleurs montage, photographie, décors, costumes et coiffures. Quant à l'interprétation, c'est un feu d'artifice et le quatuor d'actrices mériterait absolument d'être cité. Mais dans quelles catégories? En général, j'ai plutôt Sylwan et Andersson comme seconds rôles, mais c'est assez contestable pour la seconde. La structure du film est telle qu'il est difficile de trancher, et j'hésite quant à savoir quel personnage me plaît le plus parmi les deux sœurs bien portantes, entre Liv Ullmann et sa perversité refoulée et Ingrid Thulin et son verre pilé. Quoi qu'il en soit, ce film est absolument parfait et j'ai presque envie de décerner un prix d'interprétation spécial pour les quatre actrices.
Encore une année que je connais mal : jamais vu ... le Parrain !!! (J'ai vu le 2, pour Talia Shire et sa nomination mais je me suis ennuyé). Je note surtout ce que tu dis de Butterfly et même de Heartbread Kid, parce que j'ai un faible pour Neil Simon.
RépondreSupprimerDe mon côté, j'assume être assez impressionné par le cabotinage de Ross (qui simplement n'est pas à la hauteur dans le chant, je pense que c'est trop lisse, trop "disco") pour la nommer ... voire ... la faire gagner ! Comment dis-tu ? Ah oui : allez-y, lynchez moi ! Mais c'est pareil, j'assume aussi le fait de bien aimer Voyage avec ma Tante, en fait, sur le plan de la réalisation et de l'interprétation.
J'ai découvert il y a peu de temps Rayons Gamma et j'ai été, comme toi, un peu déçu par le film, après Rachel, Rachel. J'ajoute que j'ai même été déçu par Joanne Wooward (que j'adore). J'ai eu l'impression qu'elle avait exactement le même ton du début à la fin du film. La petite est mignonne et a un beau rôle et une belle voix, mais comme elle doit surtout afficher une expression triste (toujours la même), je ne sais pas si elle mérite une nomination.
A voir (selon moi) surtout Quoi de neuf, Docteur ? que je trouve sympa, drôle et bien joué (mais un peu fatiguant) et sans doute Avanti (pas vu depuis longtemps). Pete "n" Tillie m'avait vraiment semblé déprimant et j'avais été peu impressionné par Carol Burnett (Walter Mathau était très bien).
Voilà, CTPM (en attendant les oscars 56, qui viendront bien un jour !)
Remarque : sur youtube, pour rester dans les années 70, je viens de voir La Luna de Bertolucci, comme c'est un film super rare avec nomination au GG pour Jill Clayburgh, il ne faudrait pas que tu le loupes. C'est ... très spécial mais beau à regarder.
L'AACF
Hiiii! Merci pour La Luna auquel je n'aurais vraiment pas pensé. J'ai aussi Pete 'n' Tillie qui me tend les bras depuis un an, tu vas voir que le temps de me décider, ce sera effacé! Madeline Kahn est-elle drôle dans What's Up Doc? Je cherche à l'apprécier mais les essais n'ont pas été concluants dans l'immédiat...
SupprimerQuant à Joanne Woodward, je ne me souviens plus de sa performance dans le détail, mais j'avais dû assez apprécier à l'époque pour la considérer sur mon brouillon. Mais je la préfère dans WUSA pour cette décennie, et je pense qu'elle a fait bien mieux l'année suivante dans Summer Wishes.
De son côté, Le Parrain est parfait mais ça m'ennuie. J'avais préféré le 2 mais sans grand enthousiasme non plus. Ce n'est tout simplement pas pour moi et je n'aime qu'un personnage par film.
Et concernant Diana Ross, je l'avais quand même trouvée charismatique malgré d'évidentes maladresses, mais pas au point de me divertir pendant les deux trop longues heures et demi de film. De la sélection officielle, Liza méritait selon moi son Oscar, et je me rattraperai pour Ross en lui décernant des Grammy. Oui, je m'amuse à ça aussi... J'aimerais également voir Images pour Susannah York, qui sur le papier a l'air d'un rôle juteux.
Quant à 1956, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas publié d'articles "Orfeoscar" que j'ai peur de ne plus savoir comment faire! Mais j'ai quand même trouvé mes deux gagnantes, faut juste que je me décide entre deux actrices restantes pour la cinquième place en lead!
"Madeline Kahn est-elle drôle dans What's Up Doc? " Moi, elle me fait hurler de rie mais l'humour c'est tellement compliqué ... mais si tu vois le film, tu seras fixé sur tes chances d'être réceptif à son art (;-)), puisqu'au moins ça n'est pas un Mel Brooks (remarque, tu as peut-être déjà vu La Barbe à Papa).
RépondreSupprimerMinelli est vraiment très bien, je la nomme d'ailleurs et alors que c'est vraiment une actrice qui me laisse en général de marbre (même si sa personnalité m'est sympathique). J'hésite à m'acheter (en Espagne avec sous-titres espagnols) la première version de Cabaret, pour laquelle Julie Harris fut nommer aux Bafta. Tu l'as vu ? ("I was a camera").
Je n'ai pas vu I Was a Camera, dont j'ai effectivement entendu parler. Mais je note que l'Espagne a l'air d'être un bon plan niveau DVD, vu que tu y as fait plusieurs fois référence. Ne connaissant pas plus de trois mots espagnols, je me contenterai de le voir sur Youtube sans sous-titres.
SupprimerPour Madeline Kahn, j'ai effectivement découvert La Barbe à Papa le mois dernier. J'ai adoré le film, j'y ai trouvé Ryan O'Neal vraiment bon alors que je n'aurais jamais pensé faire grand cas de lui comme acteur jusqu'alors, et Tatum y est... bien dirigée, mais faut pas pousser non plus, ça reste une performance d'enfant, rien qui méritait récompense. Se pose alors la question de Madeline: son monologue sur la colline est brillant, puisqu'elle arrive à faire ressentir de la sympathie pour son personnage tout en restant insupportable, mais dans tout le reste, sa recette comique me laisse hélas de marbre (idem dans Frankenstein). Elle ne me fait pas rire du tout! Comme 99,9% des cinéphiles font des génuflexions devant elle, j'attends de découvrir le rôle qui pourrait me donner le déclic.
Pour finir, je n'accroche pas des masses à Liza Minnelli en général (j'aime bien ce qu'elle fait dans Cuckoo et New York mais c'est tout, et je suis insensible à ses chansons), mais elle est bluffante dans Cabaret. La magie des 70's - débuts 80's, c'est que je me retrouve à donner des Orfeoscar (dans l'immédiat) à des actrices qui ne me sont pas particulièrement sympathiques (Minnelli, Fonda, Burstyn, Spacek), voire que je n'aime pas du tout (Streisand), et c'est donc un signe que les stars de l'époque me touchent moins que leurs aînées.
Bon, si tu n'as pas aimé Kahn dans La Barbe à Papa (en tant qu'actrice comique je veux dire) pas sûr, malheureusement, que tu aies un déclic ... et puis bon, ça n'a pas la moindre importance de ne pas être en adoration devant ce que tout le monde adore (et l'inverse est vrai aussi) sinon, je ne sais pas ce que je serais devenu !
RépondreSupprimerMerci pour I Was a Camera, je n'avais pas cherché, youtube va me faire faire des économies (et puis j'ai vu sur la même page "Who Killed Teddy Bear ?" qui est, semble-t-il un classique du film crypto gay des années 60, avec Sal Mineo.
Dans ta liste, je ne suis fan ni de Minelli, ni de Fonda, ni de Burstyn, ni de Spaceck (je respecte beaucoup les deux dernières et j'aime bien Fonda dans Julia, cela dit)... mais j'adore Streisand. A méditer, sur nos personnalités respectives, je pense.
"[...] j'aime bien Fonda dans Julia, cela dit [...]" Idem! Elle ne m'inspire pas tellement ailleurs, mais je l'adore dans Julia. Elle est ma grande favorite pour l'Oscar précisément pour ce rôle, pourtant pas le plus populaire parmi ses nominations, d'après ce que je lis un peu partout.
SupprimerAutrement, Barbra et moi avons un rapport particulier. Toute ma famille aime beaucoup et c'est l'une des premières stars que j'ai identifiées en regardant les 33 tours du salon, mais je n'ai jamais été vraiment fan de ses chansons. En fait, je n'en aime que trois: People, Evergreen et The Way We Were, tout en reconnaissant que la dame est une très grande chanteuse, avec en outre l'éthique de refuser le playback, ce qui est un énorme plus de ma part. Plus tard, quand s'est posée la question de Barbra au cinéma, Funny Girl, A Star Is Born et Nuts m'ont laissé de marbre, The Owl and the Pussycat a été aussitôt vu aussitôt oublié même si elle est sympa dedans et... j'ai été complètement ébloui par The Way We Were. En parlant de déclic, on est en plein dedans: je l'aime dans chaque plan et j'adore son rôle. Du coup, j'ai quand même envie de voir le reste de sa filmographie, mais dans l'immédiat j'ai encore beaucoup de mal à m'en dire fan. Il faut ajouter également deux éléments atrocement subjectifs et de très mauvaise foi qui jouent injustement en sa défaveur: j'ai d'abord réellement souhaité lui être réfractaire pour ne pas tomber dans le cliché "fan d'une icône gay" histoire de me donner une singularité, alors que je nage pourtant en plein dedans, mais davantage avec des actrices plus anciennes; et j'ai par ailleurs trop entendu parler d'elle avant de m'intéresser à ses œuvres, d'où un sentiment de trop-plein qui m'a vite ennuyé, malgré ses prises de positions progressistes dans lesquelles j'aurais tendance à me reconnaître et qui devraient me la rendre sympathique. Bref, quand j'écris "que je n'aime pas du tout" en la citant, c'est excessif et de mauvaise foi: dans l'immédiat, elle serait davantage à sa place dans la catégorie "je peux adorer en fonction des rôles mais ne suis pas son plus grand fan". Malgré tout, dans la limite des films vus sur l'ensemble des 70's, elle s'en sort quand même avec deux Orfeoscar à trois ans d'intervalle, ce qui est plutôt bon signe!