mardi 21 janvier 2014

Oscar de la meilleure actrice 1955

Attention, grosse prise de tête en perspective. Au programme:

* Susan Hayward - I'll Cry Tomorrow
* Katharine Hepburn - Summertime
* Jennifer Jones - Love Is a Many-Splendored Thing
* Anna Magnani - The Rose Tattoo
* Eleanor Parker - Interrupted Melody

Bien qu'ayant raflé le National Board of Review, la Critique new-yorkaise et le Golden Globe Drame, Anna Magnani n'était pas assurée de remporter l'Oscar, tout d'abord parce qu'elle n'était pas forcément connue du grand public américain, mais surtout parce qu'elle était en concurrence directe avec Susan Hayward qui, avec une quatrième nomination au compteur et un grand rôle très démonstratif, faisait figure de favorite. La défaite fut d'ailleurs un grand choc pour la seconde, mais ce ne fut heureusement que partie remise, et la victoire de Magnani a au moins le mérite d'avoir ouvert la voie à la reconnaissance d'interprètes étrangers lors de cérémonies habituellement très autocentrées sur le monde anglo-saxon. Pour les autres, Eleanor Parker eut vraisemblablement l'avantage : elle venait de recevoir sa troisième nomination, était à l'apogée de sa carrière, et sa réputation de grande actrice versatile n'était plus à prouver. D'ailleurs, son rôle musical et tragique aurait eu toutes les chances de l'emporter face à une concurrence moins rude, et l'on ne peut que regretter que l'actrice reste l'archétype ultime de l'adage "si seulement... une autre année"... De leur côté, enfin, Jones et Hepburn avaient déjà gagné, bien que l'on suppose que la victoire plus ancienne de la seconde et sa renaissance oscarienne entérinée par The African Queen quatre ans plus tôt l'aient fait passer devant la première lors du comptage des voix. Mais finalement, qui sait? Quoi qu'il en soit, voilà une sélection plus qu'alléchante, à laquelle je n'ai presque aucune retouche à apporter.


Je retire:

Jennifer Jones - Love Is a Many-Splendored Thing: Je n'ai plus un souvenir très frais de ce film au titre enchanteur, mais je me rappelle tout de même que Jennifer Jones était plutôt impeccable dans un rôle... un peu trop rébarbatif pour vraiment créer la différence face à une concurrence aussi rude. Concrètement, l'actrice a su me charmer par sa classe et son jeu tout de sobriété, tout en étant portée par une élégante mise en scène orientale, soit autant d'atouts destinés à me faire aimer cette performance d'une façon ou d'une autre. En outre, Jennifer m'a paru crédible en dame eurasienne, avec un phrasé réaliste dans ses quelques répliques chinoises, sans compter que son statut de docteur m'a fait d'autant plus apprécier l'héroïne, qui n'est ainsi pas réduite à une stricte histoire d'amour. Le problème, c'est que ces bons aspects mis à part, le rôle n'est pas un véritable challenge, faute de demander à son interprète une palette expressive très étendue. On reste notamment sur sa faim dans les dernières séquences supposément émouvantes, dans lesquelles l'actrice semble un peu trop réservée, voire artificielle, pour toucher comme on l'aurait voulu. Néanmoins, il s'agit là d'un beau rôle pour lequel je conserve une réelle affection, et qui n'a certainement pas volé sa nomination.


Ma sélection:

Susan Hayward - I'll Cry Tomorrow: Avant, j'aimais bien Susan Hayward. Et puis j'ai vu I'll Cry Tomorrow. Depuis, Susan Hayward gravite de plus en plus près des sommets de mon panthéon, tant ce rôle très riche, assurément son meilleur, lui permet de synthétiser tout ce qu'elle sait faire de mieux, avec un brio éblouissant. Et de ma part, c'est d'autant plus un compliment que je n'apprécie en général qu'assez modérément les performances trop démonstratives. Mais là, force est de s'incliner devant l'exploit de l'actrice qui, tout en en faisant des tonnes et des tonnes deux heures durant, parvient à ne jamais conduire à saturation, et s'arrange même pour toucher le spectateur de façon à ce qu'on en demande encore plus. Car oui, l'actrice nous tient constamment en haleine pour donner envie de connaître la suite, en révélant des émotions d'une force inouïe, quitte à mettre parfois son personnage en grand danger. Mais elle est également sublime dans toutes les séquences plus calmes, où sa façon de faire naître ses blessures est d'ores et déjà poignante, ce qui donne finalement plus de force à sa détresse grandiloquente des séquences suivantes. En outre, à l'ivresse s'ajoute un rapport mère-fille dont l'actrice rend très bien le caractère oppressant, de quoi lui permettre de partir dans de multiples directions et de ne pas laisser la moindre miette de ce qu'il était possible d'exploiter. Vraiment, Susan Hayward montre ici qu'elle est la référence ultime pour toute histoire d'alcoolisme au cinéma, dans ce qui reste de loin sa plus grande performance.


Katharine Hepburn - Summertime: Les années 1950 ont surtout vu Kate Hepburn incarner un même type d'héroïnes, en l'occurrence la vieille fille qui s'ouvre peu à peu à la passion, mais force est de reconnaître que Summertime est sa meilleure variation dans ce registre, tant elle excelle dans ce rôle émouvant porté par une réjouissante atmosphère de vacances vénitiennes. En outre, tout ce qui provient de la caméra de David Lean a tendance à me plaire beaucoup, et si l'on ajoute Kate aux commandes, la probabilité pour que le personnage m'impressionne est d'autant plus élevée. Pour commencer, l'actrice restitue très bien le côté comique de l'histoire, n'hésitant pas à tomber elle-même à l'eau lors d'une délicieuse séquence de photographie, et ajoutant quelque chose d'assez mignon dans ses manières rigides, à l'image de son léger sourire lorsqu'elle rabat sa chaise en attendant l'homme qui lui plait. Mais si ces aspects sont bien esquissés, c'est surtout l'émotion qui prime, depuis ses regards touchants devant toutes ses maladresses du début, ou encore dans sa dernière scène; à son épanouissement progressif qui fait plaisir à voir, tant elle parvient à nous connecter à ses désirs et à son ressenti. Ainsi, le rôle est vraiment beau, et cet hymne tout entier à ceux qui sont généralement maladroits ou peu entreprenants en amour reste vraiment la meilleure occasion de nommer, voire sacrer, la légendaire Kate pour cette décennie.


Anna Magnani - The Rose Tattoo: Tennessee Williams a écrit la pièce en pensant spécialement à elle et, bien que je la préfère davantage dans ses films italiens, son premier essai en langue britannique est sans surprise à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre d'une actrice mythique de cette trempe. En effet, il se dégage du rôle une puissance peu commune, Anna jouant parfaitement bien avec son tempérament latin, au point que toutes ses crises, de pleurs ou de colère, acquièrent une dimension très impressionnante, de quoi comprendre pourquoi elle fut effectivement la grande sensation de l'année aux Etats-Unis. Et son jeu a beau être typiquement démonstratif, ça ne dérange jamais tant Serafina demande d'avoir ce genre de réactions très expressives, sans compter qu'un bon nombre de passages plus calmes nuancent justement très bien la force explosive de l'actrice, et lui permettent de se révéler tout à fait émouvante. Néanmoins, c'est tout de même son volcanisme qui marque les esprits, et c'est tant mieux, car elle fait ainsi ressentir les frustrations de l'héroïne d'une manière si vigoureuse qu'on se sent réellement mal à l'aise pour elle. Le fait que le rôle soit évidemment très bien écrit est également un atout, mais sachant que le film estompe la dimension sexuelle pour complaire à ces années 1950 plutôt conservatrices, on ne peut que louer tout ce que suggère la Magnani dans ce domaine pour bien coller à l'esprit du personnage.


Eleanor Parker - Interrupted Melody: Autre candidate prestigieuse, elle aussi dans (son?) l'un de ses plus grands rôles, Eleanor Parker est évidemment incontournable dans un film qui m'a fait vibrer dès les premières minutes. Il faut dire que le sujet avait de quoi me ravir, mais je ne m'attendais pas à être aussi agréablement surpris par le résultat. En fait, Parker est en tout point exceptionnelle. Pour commencer, elle est absolument indépassable côté incarnation, puisqu'elle restitue à merveille la technique d'une vraie cantatrice, bouches largement ouvertes à l'appui, sans compter qu'elle a chanté elle-même les arias pendant les prises, quoiqu'un octave en dessous d'où le doublage, et qu'il n'y a jamais eu besoin d'y revenir à deux fois tant c'était parfait du premier coup. Rien que pour ça, respect. Mais le meilleur, c'est qu'elle excelle également au niveau de la touche émotionnelle : tout aussi à l'aise en jeune fille timide mais ambitieuse qu'en diva assez sûre d'elle qui n'a cependant rien perdu de son charme, Parker injecte en outre un véritable humour au rôle, à l'image de ces dialogues dans la voiture et sur le canapé de Glenn Ford; tout cela avant de livrer un véritable tour de force dramatique, à grand renfort de répliques violentes soulignant la détresse du personnage, qui impressionnent totalement. Enfin, elle est entièrement crédible dans le rôle de chacune des grandes héroïnes d'opéra qu'elle incarne, étant d'ailleurs bien mise en valeur par des mises en scènes grandioses, si bien que tous ces aspects réunis font de cette performance un morceau de bravoure d'une puissance sans égal. Et certes, elle ne fait pas vraiment l'accent australien... mais elle chante Waltzing Matilda, ça compense largement!


Jane Wyman - All That Heaven Allows: Même pas besoin de vous mentir, All That Heaven Allows est pour moi la plus grande romance de l'histoire du cinéma, un vrai petit bout de perfection (le cerf derrière la vitre!), et probablement mon film favori de Sirk. Dès lors, je suis tellement séduit par cette oeuvre que son brillant rejaillit automatiquement sur Wyman, dont j'estime que c'est le rôle le plus sublime de sa carrière, même si ce n'est pas le plus techniquement difficile qu'elle a tenu. Mais vraiment, elle est poignante, émouvante et touchante, elle a du charisme à revendre derrière la façade réservée du personnage, et elle exprime tellement bien les diverses émotions qui l'affectent, et ce avec une retenue et une sobriété exemplaires, que sa performance ne manque jamais de me toucher droit au cœur, ce que ne démentent pas mes multiples visionnages. En outre, je me retrouve dans bien des aspects de cette héroïne, notamment lors de la fête chez Virginia Grey : je me comporte exactement de la sorte en public quand je me décide à sortir de ma tour d'ivoire, et la façon dont Wyman rend l'épanouissement progressif de Cary au cours de la soirée me parle comme à aucun autre. Et bien sûr, n'oublions pas la déception de l'héroïne suite à la réception chez Agnes Moorehead, ou encore ses hésitations palpables quant à imposer ses choix, autant de situations magnifiquement rendues par l'actrice qui confine clairement au divin dans ce rôle en or.

Moralité: What a great year! Toutes les candidates sus-nommées, officielles ou personnelles, en plus d'actrices que j'ai dû me résoudre à laisser sur le carreau, font de cette année un grand cru où je ne compte pour le moment aucun faux pas, et il n'est que d'autant plus dommage que certains de ces rôles ne soient pas sortis une autre année, comme 1952 ou 1956 qui ont du mal à m'emballer. En fait, 1955 donne vraiment l'impression que la moitié des plus grandes performances de la décennie ont toutes décidé de sortir au même moment, ce qui reste plus que frustrant pour départager un minimum de cinq actrices absolument sublimes, et toutes dignes d'un Oscar. Hélas, il faut faire un choix, et ce sera...


Eleanor Parker - Interrupted Melody

Sincèrement, il m'est impossible de choisir entre Hayward, Parker et Wyman, les trois étant absolument exceptionnelles, et ayant probablement toutes trouvé en 1955 leur plus beau rôle. Disons qu'au départ, Susan Hayward était imbattable pour sa performance absolument saisissante, mais le doute a commencé à s'installer dès ma découverte de Jane Wyman pour sa prestation diamétralement opposée, mais tout aussi poignante sous sa formidable retenue. Je suis d'ailleurs très ennuyé pour la seconde car à une semaine près, All That Heaven Allows aurait été éligible pour 1956, où elle aurait pu gagner haut la main... Quoi qu'il en soit, j'envisageais tout de même de rester sur Hayward étant donné que le rôle lui demande une palette expressive plus étendue, mais c'était sans compter sur la révélation Eleanor Parker, sans conteste mon plus grand coup de cœur de l'année pour un film que j'ai déjà revu trois fois en un mois. Et certes, Interrupted Melody n'est pas parfait, surtout dans cet alignement assez scolaire des premières séquences révélant l'ascension de l'héroïne, mais ça n'enlève absolument rien à la force de cette performance en tout point géniale, que je préfère finalement à celle de Susan Hayward, peut-être parce qu'Eleanor est un peu plus mesurée dans ses scènes explosives, et que son humour et sa présence vivifiante donnent une couleur plus chaleureuse à son rôle, quand Hayward reste essentiellement dans le sordide. Mais qu'on se le dise, le score final est extrêmement serré, et je crois d'ailleurs qu'il s'agit-là de mon choix le plus cornélien.

D'ailleurs, depuis ma découverte d'Interrupted Melody, toutes mes prédictions tombent à l'eau, car j'envisageais vraiment de mettre 1955 à profit pour sacrer Hayward, et j'ai bien peur que ce fût-là sa dernière chance de gagner. Je suis sceptique...  Mais si je veux être parfaitement honnête avec moi-même, Eleanor Parker a vraiment ma préférence, sachant qu'Interrupted Melody est un peu mon Humoresque des années 1950 et que l'actrice est, de loin, mon idole de la décennie. Du coup, lorsque j'évoquais il y a peu cette nouvelle découverte en fin d'un autre article, je pensais encore faire gagner Hayward et créer par-là même une petite surprise ici, mais en définitive il n'y a vraiment plus de suspense, Parker ayant très clairement l'avantage. Partant de là, disons que Susan Hayward se classe seconde puis Jane Wyman troisième, quoique j'hésite vraiment car Wyman est sincèrement sublime. Et comme si 1955 ne me posait pas déjà assez de problèmes, j'ai aussi du mal à départager Hepburn et Magnani pour les dernières places, chacune étant aussi tout à fait digne d'un Oscar. Je pense qu'Hepburn exerce sur moi un plus grand pouvoir de séduction, je la classe donc quatrième.

Bien, ça, c'est fait! Mais après un choix aussi difficile, j'en ai encore des sueurs froides. Faisons vite appel à Sylvia Fowler pour détendre l'atmosphère, avec la liste des performances:

dignes d'un Oscar: Susan Hayward (I'll Cry Tomorrow), Katharine Hepburn (Summertime), Anna Magnani (The Rose Tattoo), Eleanor Parker (Interrupted Melody), Jane Wyman (All That Heaven Allows): et l'on s'étonne que j'aie du mal à choisir!



dignes d'une nomination: Doris Day (Love Me or Leave Me): possiblement son plus grand rôle, mais aussi une très plaisante surprise tant elle exprime ses émotions avec une force et une conviction non feintes. Gloria Grahame (The Cobweb): j'ai un peu oublié le film depuis quelques années, mais à l'époque j'avais trouvé l'actrice toujours aussi excellente, quoique peut-être davantage supportingJulie Harris (East of Eden): elle est si fraîche et si charismatique que ça me fait également mal au cœur de la laisser sur le carreau. J'ai vraiment hésité à lui faire remplacer Hepburn ou Magnani, mais impossible de me séparer de l'une d'entre elles...


séduisantesBette Davis (The Virgin Queen): j'ai bloqué de prime abord sur sa façon de prononcer les trois quarts de ses répliques en hurlant d'une façon très accentuée, mais avec le recul ça sert bien le rôle, et sa dernière séquence, physiquement éprouvante, laisse une empreinte vraiment durable. Jennifer Jones (Love Is a Many-Splendored Thing), (Good Morning, Miss Dove): à mon avis, elle est encore plus impressionnante dans le second, surtout pour les séquences "vieille fille" qu'elle restitue fort bien en y ajoutant un petit côté touchant. Grace Kelly (To Catch a Thief): elle est effectivement très bien mise en valeur, mais à force de revoir le film, le charme n'opère plus autant qu'avant. De fait, sa voix monocorde met en lumière les limites de son charisme et de son talent, mais néanmoins, la séduction et la réussite de casting rendent le tout réellement savoureux. Shirley MacLaine (The Trouble with Harry): un premier rôle qui révèle d'ores et déjà tout son charisme, mais pour l'avoir vu voilà maintenant plusieurs années, je n'ai plus un souvenir très précis de son jeu. Elle m'avait en tout cas paru fort sympathique à l'époque, sans être éblouissante pour autant. Marilyn Monroe (The Seven Year Itch): une performance drôle et rafraîchissante, mais avant tout une réelle réussite de casting, qui n'arrive néanmoins pas à la cheville de son rôle comique le plus célébré. Kim Novak (Picnic): elle m'y avait plu à l'époque, mais il me faut revoir le film car en l'état je me souviens surtout de Rosalind Russell dans un rôle secondaire. Disons que Novak y joue bien, quoiqu'elle peine en définitive à rester mémorable. Eleanor Parker (Many Rivers to Cross): le film est tellement mauvais qu'il est très difficile de juger cette performance. Pourtant, contrairement à l'ensemble du casting, l'actrice est réellement drôle par elle-même, et parvient par conséquent à tirer son épingle du jeu, au point qu'on peut difficilement la trouver inintéressante. Reste à savoir néanmoins ce qu'elle est allée faire dans cette galère, même si la scène où elle roule vers Taylor est sincèrement amusante.


redondantes: Jane Wyman (Lucy Gallant): l'actrice n'est pas mauvaise, mais le personnage est vraiment ennuyeux, et reste sans doute l'une de ses variations les plus mécaniques de ces jeunes femmes timides et romantiques dont elle s'est fait une spécialité. Elle parvient tout de même à conserver une certaine dose de charisme, en particulier dans les séquences finales, qui parvient à sauver les meubles, bien que le film préfigure dangereusement l'infâme Miracle in the Rain de l'année suivante.


à découvrir: Deborah Kerr (The End of the Affair), Shirley MacLaine (Artists and Models), Jean Simmons (Guys and Dolls)





grandes performances en langue étrangère: Simone Signoret & Véra Clouzot (Les diaboliques): j'inclus Simone Signoret pour certaines raisons, mais dans les faits c'est surtout Véra Clouzot qui m'a touché et impressionné. Martine Carol (Lola Montès): on pense ce qu'on veut de Martine Carol, mais il n'empêche que les films d'Ophüls sont toujours l'occasion de voir de grandes performances, et Lola Montès ne fait pas exception à la règle.


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12 commentaires:

  1. Je crois que, si ça a un sens, Tout ce que le ciel permet est mon film préféré "tout court". C'est un film parfait du début à la fin et dont je me lasse jamais (d'ailleurs on attend aussi une liste "mes films préférés" d'Orfeo)
    Après ce que tu dis de l'aspect technique relativement modeste dans le rôle est vrai aussi et devant la qualité des candidates j'hésite toujours à la placer au niveau des autres.

    D'accord à propos d'à peu près tout ce que tu dis pour le reste. J'ai une meilleure opinion de Davis quasi rabelaisienne et je trouve encore plus courageuse physiquement que tous ses autres rôles de monstresse et je suis moins enthousiaste pour Kelly, mais c'est tout ou alors c'est du détail.

    J'ai découvert la Toile d'araignée, je pense qu'on peut considérer Grahame leading OU supporting en fonction des besoins (je l'ai déjà en supporting pour Oklahoma la même année).

    Pour Picnic on se rappelle surtout de Russell c'est sûr, néanmoins je pense que Novak a dû être une candidate assez sérieuse (elle a été nommée aux BAFTA la même année) ... ou aurait pu l'être si il n'y avait pas eu autant de performances époustouflantes réunies. La grande perdante a peut être été Doris Day, clairement la MGM l'a sacrifiée à Parker et Hayward.


    En performances à voir "pour complément" je penserais effectivement à Jean Simmons et à Deborah Kerr, à Jennifer Jones dans Hello Miss Dove, à Crawford dans Queen Bee (enfin juste pour le plaisir camp au fond) et aussi à Sylvana Mangano pour son double rôle dans Ulysse, qui a été distribué aux USA (et je crois en 1955)

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  2. PS : oh pardon, tu as déjà vu Good Morning Miss Dove, j'étais passé par dessus Jones dans le récapitulatif.

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    1. J'ai Ulysse en DVD. J'en ai gardé peu de souvenirs, mais Silvana Mangano m'y avait plu. A revoir pour plus de détails. Quant à Crawford, je n'ai pas pensé à la lister car le film ne me semblait pas assez "sérieux", mais rien que pour l'actrice et le sujet je tiens absolument à mettre la main dessus!

      Sinon, je n'ai pas du tout détesté Bette, et son courage physique (son dernier dialogue avec Collins!) est effectivement saisissant. C'est juste que ça reste peut-être un peu too much pour moi. Quant à Kelly, je suis totalement sous le charme, même si à mes yeux c'est Jessie Royce Landis qui émerge réellement, pour son délicieux rôle particulièrement fun.

      Et d'accord pour une liste "films préférés", même si ça risque de prendre du temps à établir. Rien que dans cet article, on peut déjà en lister deux: All That Heaven Allows (chef-d'oeuvre absolu!) et Interrupted Melody (énorme coup de cœur musical et parkerien!). Et 1955 ne s'arrête pas là...

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  3. Une des nombreuses choses géniales avec Crawford c'est qu'elle est toujours sérieuse et pro, quel que soit le sujet, elle est toujours au maximum de ses capacités. Quelqu'un a bien résumé les choses en disant une fois qu'elle jouait dans "Trog" comme si elle était une potentielle candidate aux oscars. Et l'autre jour en revoyant La Meurtrière diabolique je me disais qu'elle méritait vraiment d'être prise en considération pour 1964 ... bref, tout ça pour dire que Queen Bee est un délice et qu'on ne s'en lasse pas ... c'est quand même LE film dans lequel Crawford étale de la crème de jour sur le miroir de sa coiffeuse (parce qu'elle ne supporte plus sa propre vue ... elle est trop méchante).

    Pour info ma liste à moi ça donne : Parker-Hayward-Day-Mangano ... dans l'absolu j'ai aussi Magnani mais je la remplace par Viviane Romance dans L'affaire des poisons (sauf que ça n'est pas éligible pour les Orfeo Awards). Et dans ma nouvelle catégorie GG (que je viens juste de mettre en place pour le plaisir toujours) ça donne Drame : Magnani/Hayward/Mangano (V. Romance pas éligible mais je me comprends) et Comedie/Musical : Day/Parker/Simmons.

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    1. Elle est formidable dans Trog! Et le décalage entre la star, qui parle très sérieusement à un gros singe préhistorique comme si elle donnait une leçon à Esther Costello, et à peu près tout le reste de ce naufrage complet, est évidemment très jouissif!

      J'avoue que par pur plaisir maniaque j'ai aussi des embryons de listes de Globes, même si dans les faits je suis réticent avec le principe: le Globe comédie est toujours un peu dévalorisé par rapport au Globe drame; et mélanger musique et comédie conduit systématiquement à récompenser une performance "dramatique" dès qu'il y a des chansons. Mais ça a quand même le mérite de mettre en lumière des performances qui n'auraient autrement aucune chance de se retrouver aux Oscars, et il est très difficile de résister à la tentation pour le fanatique que je suis.

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    2. Trog est une petite merveille de série B avec sa bande-annonce qui fait croire au spectateur qu'il va assister au massacre commis par un singe préhistorique psychopathe alors qu'il s'agit tout simplement de la préquelle de Gorillas in the Mist.

      Puisque le sujet des Golden Globes est abordé, suis-je la seule à penser que créer une catégorie à part pour la comédie tendrait à la dévaloriser? Comme si le Golden Globe comédie était un prix de bonne camaraderie parce que bon, ce film il est bien gentil mais il n'arrivera jamais à se hisser jusqu'à la nomination. Je serais curieuse de connaître le ratio de comédies à avoir obtenu une nomination aux Oscars.

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    3. Comme précisé précédemment, je suis entièrement d'accord avec toi. Je ne connais pas le ratio exact, mais dans l'ensemble, c'est une performance nommée pour le Globe "musique/comédie" qui se retrouve aux Oscars, deux grands maximum. Et souvent, ils trichent pas mal. Exemple, en 1972, Liza Minnelli a gagné dans cette catégorie alors qu'il y a une grosse part de drame dans Cabaret, tandis que Diana Ross a été nommée pour le Globe drame, alors qu'elle chante à plusieurs reprises dans Lady Sings the Blues, qui est effectivement un drame, d'ailleurs... Et la liste peut s'allonger sur des kilomètres: The Rose ou Coal Miner's Daughter ne sont pas franchement des comédies, pour ne rester que chez les actrices.

      De surcroît, l'historique des Globes est particulièrement incohérent (Judy Holliday nommée à la fois en drame et comédie pour Born Yesterday), et comme on le disait déjà, les performances comiques sont souvent là pour faire joli, sans peser lourd aux Oscars. Exemple le plus flagrant: Sally Hawkins, lauréate du Globe comédie en 2008, qui n'a même pas été nommée aux Oscars...

      Personnellement, je réalise que j'ai déjà pas mal de lauréates comiques dans ma liste de prix, et même si ce n'est pas fait exprès, je m'en félicite!

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  4. Voyons .... alors tu sembles un peu moins toqué que moi de Magnani, tu disais que tu pensais que Turner pouvait être placé en supporting, Taylor (que j'aime beaucoup dans ce film d'ailleurs) est généralement peu aimée ... reste donc

    Kerr
    Woodward ? (mais je doute)
    en complément je vois bien Dietrich (Témoin à charge), A.Hepburn (Ariane ? ou Funny Face) et une ou deux des interprètes des Girls (Kendall, je suis presque sûr sauf si tu les places toutes supporting). Mais Monroe (Le Prince et le danseuse) ou Mansfield (La Blonde explosive) peuvent surprendre !

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  5. La catégorie comédie/musical est faite clairement pour distinguer des actrices qui, sans cela, ne l'auraient pas été, je suis d'accord avec tout ce que vous dites.

    Mais j'ai de l'affection pour les Globes, d'abord parce qu'en multipliant les nommées (dans les années 60 c'était les délire) ils m'ont donné envie de découvrir plein de film.

    Ensuite parce que rien ne vaut une petite "WTF" nomination dans ces catégories, souvent hyper attendues. Je trouve ça beaucoup plus rigolo en fait de prédire (actuellement j'entends) les nommées aux GG que celles qui vont être distiguées aux oscars. Cette année c'était assez conventionnels mais l'année dernière ... Emily Blunt pour Des saumons dans le déser ????

    Et puis les GG ne se cachent pas : ils adorent les stars, ils veulent du glamour et des paillettes et ça les conduit à distinguer ou à rechercher certains films snobés par la critique mais dans lesquels une actrice peut parfois trouver à s'épanouir dans une catégorie ou dans l'autre. Or je suis comme eux, j'aime bien avoir des "noms" dans mes sélections, même si je perçois les limites de la chose (mais eux aussi, j'en suis sûr).

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    1. Je suis d'accord sur ce point, les Globes donnent envie de découvrir d'autres films, et proposent parfois des alternatives intéressantes aux Oscars. Exemple, pour 2013, la sélection des Oscars était très attendue, à un mini suspense près entre Amy, Emma et Meryl, et pour le coup, les Globes m'ont bien plus largement intéressé, précisément grâce à la catégorie "comédie" on l'on retrouvait Julie Delpy, Greta Gerwig et Julia Louis-Dreyfus, autant de noms qui n'avaient aucune chance de figurer dans la liste suprême mais qui me passionnent énormément.

      Et personnellement, j'ai aussi le défaut de toujours vouloir avoir des "noms" dans ma liste. Aux débuts de ce blog, je nommais systématiquement mes actrices préférées pour la forme, puis je me suis calmé en réalisant qu'il est beaucoup plus grisant d'aller dans le sens des performances les plus excitantes plutôt que de toujours favoriser les mêmes à chaque fois. A présent, j'en suis à huit nominations en moyenne pour les plus chanceuses, et ça donne une impression d'aération et de variété qui me satisfait davantage.

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  6. Oui jen suis arrivé exactement à ça aussi, mais en plus de temps : 7-8 pour les plus chanceuses (Davis, Russell, Hopkins, K.Hepburn ....) en comptant à la fois leading et supporting, une ou deux pour les actrices célèbres dont je ne suis pas fan mais que je peux trouver bonne ... c'est rare que je ne nomme pas au moins une fois une actrice d'ailleurs..

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  7. A découvrir aussi : June Allyson dans Ange ou démon. Elle avait accepté le rôle, dit-elle, "en rêvant vaguement d'une nomination". Le film (réalisé par José Ferrer) n'a aucun succès. Dix ans après il n'est pas sans évoquer Le Poison dans son peinture de la descente aux enfers, vécu à moitié dans le présent (dans une maison de repos), moitié en flash back. L' alcool est remplacé par une relation toxique avec une épouse névrotique. L'interprétation de Ferrer et celle d'Allyson sont saisissantes et surtout, vu le sujet, incroyablement retenues. Dans le cas d'Allyson, c'est très courageux, car elle aurait pu s'amuser à jouer la grande méchante. Mais la ligne étroite à laquelle elle se tient éclaire et explique absolument le film et son final (qui reste peu crédible, mais émouvant) et sa "grande scène" est la meilleure de sa carrière.

    Après avoir vu le film les producteurs des Trois visages d'Eve lui avaient proposé le rôle qu'a eu par la suite Joanne Woodward, elle a eu peur de ne pas y arriver, c'est dommage.

    L'Anonyme

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