Aujourd'hui, jouons avec les chansons de cinéma sorties en 1930. A piocher parmi les films listés dans l'inventaire qui paraîtra... quand j'aurai le temps!
Mes demi-finalistes
Der blaue Engel: "Ich bin die fesche Lola" (Paroles et musique: Friedrich Hollaender): les paroles ne volent peut-être pas haut du tout, avec ce jeu de mot très subtil sur un pianola qu'on ne doit pas toucher, mais d'un côté, ça sert bien le propos puisque cette chanson est entendue dans un bouge infâme d'un quartier miteux, et de l'autre, la mélodie me donne constamment envie de danser. "Kinder, heute Abend, da such' Ich mir was aus" (Paroles et musique: Friedrich Hollaender): mêmes remarques que pour la chanson précédente. Les mesures instrumentales sont délicieuses.
The Big Pond: "Livin' in the Sunlight, Lovin' in the Moonlight" (Paroles et musique: Al Sherman & Al Lewis): la chanson la plus dynamique du film, et qui en restitue bien le côté réjouissant. Malgré tout, c'est encore mieux en version instrumentale pour danser.
Dixiana: "Dixiana" (Musique: Harry Tierney, Paroles: Benny Davis): je ne me souviens plus de ce que donne la version d'origine, mais cette reprise est dynamique et dansante au possible, tout en évoquant agréablement l'immortel hymne du Vieux Sud. Les paroles ne sont pas des plus subtiles, mais c'est loin de nuire au propos, si tant est qu'il y ait un propos dans cet assemblage du numéros musicaux.
Die Drei von der Tankstelle: "Ein Freund, ein guter Freund" (Musique: Werner Heymann, Paroles: Robert Gilbert): c'est en quelque sorte l'hymne du film et les paroles restituent bien l'esprit des trois camarades, tandis que la musique, à mi-chemin entre la marche militaire et la danse mondaine, est devenue mythique pour de bonnes raisons. Des versions instrumentales consécutives à la sortie du film sont également bien sympathiques.
Let's Go Native: "It Seems to Be Spring" (Musique: Richard Whiting, Paroles: George Marion Jr.): je n'arrive pas à mettre la main sur la version originale, alors contentons-nous de cette reprise sympathique, qui donne envie de danser en attendant le retour du printemps.
Monte Carlo: "Always in All Ways" (Musique: Richard Whiting & W. Franke Harling, Paroles: Leo Robin): si Jeanette MacDonald est irrésistible en tant qu'actrice dans ce rôle particulier, elle n'est hélas pas au meilleur de sa forme avec les chansons du film, Always ayant tout de même l'avantage d'être la seule qui soit inspirante dans le lot. Toujours est-il que les plus hautes notes sont trop lourdement chantées, mais le jeu de mot dans les paroles sied bien à l'atmosphère recherchée, tandis que la mélodie est quant à elle réjouissante, et reste idéale pour une reprise dansée lors d'un bal.
Sunny Skies: "You for Me" (Paroles et musique: Will Jason & Val Burton): je ne me souviens pas non plus de la version originale dans le film, mais cette reprise impossiblement sympathique me rappelle qu'il y avait effectivement un bon numéro dans le tout. Sans doute parce que ce n'était pas chanté par l'horrible Marjorie Kane et sa voix de bébé.
Dixiana: "Dixiana" (Musique: Harry Tierney, Paroles: Benny Davis): je ne me souviens plus de ce que donne la version d'origine, mais cette reprise est dynamique et dansante au possible, tout en évoquant agréablement l'immortel hymne du Vieux Sud. Les paroles ne sont pas des plus subtiles, mais c'est loin de nuire au propos, si tant est qu'il y ait un propos dans cet assemblage du numéros musicaux.
Die Drei von der Tankstelle: "Ein Freund, ein guter Freund" (Musique: Werner Heymann, Paroles: Robert Gilbert): c'est en quelque sorte l'hymne du film et les paroles restituent bien l'esprit des trois camarades, tandis que la musique, à mi-chemin entre la marche militaire et la danse mondaine, est devenue mythique pour de bonnes raisons. Des versions instrumentales consécutives à la sortie du film sont également bien sympathiques.
Let's Go Native: "It Seems to Be Spring" (Musique: Richard Whiting, Paroles: George Marion Jr.): je n'arrive pas à mettre la main sur la version originale, alors contentons-nous de cette reprise sympathique, qui donne envie de danser en attendant le retour du printemps.
Monte Carlo: "Always in All Ways" (Musique: Richard Whiting & W. Franke Harling, Paroles: Leo Robin): si Jeanette MacDonald est irrésistible en tant qu'actrice dans ce rôle particulier, elle n'est hélas pas au meilleur de sa forme avec les chansons du film, Always ayant tout de même l'avantage d'être la seule qui soit inspirante dans le lot. Toujours est-il que les plus hautes notes sont trop lourdement chantées, mais le jeu de mot dans les paroles sied bien à l'atmosphère recherchée, tandis que la mélodie est quant à elle réjouissante, et reste idéale pour une reprise dansée lors d'un bal.
Sunny Skies: "You for Me" (Paroles et musique: Will Jason & Val Burton): je ne me souviens pas non plus de la version originale dans le film, mais cette reprise impossiblement sympathique me rappelle qu'il y avait effectivement un bon numéro dans le tout. Sans doute parce que ce n'était pas chanté par l'horrible Marjorie Kane et sa voix de bébé.
Whoopee: "I'll Still Belong to You" (Musique: Nacio Herb Brown, Paroles: Edward Eliscu): c'est un brin langoureux, mais c'est parfait pour une romance, et les accords me plaisent vraiment, même si je préfère tout de même la reprise par l'orchestre de Leonard Joy. Toujours est-il que c'est davantage My Baby Just Cares for Me qui est passé à la postérité dans cet ensemble, mais honnêtement je n'en suis pas fan, et j'aime encore moins le grimage en Africain d'Eddie Cantor dans un autre passage du film.
Mes finalistes
Der blaue Engel: "Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt" (Paroles et musique: Friedrich Hollaender): comme je le disais dans l'article sur les actrices, c'est la chanson qui restera indéfiniment associée à Marlene Dietrich, au point que c'était toujours celle-ci que l'on jouait lorsque la dame faisait une apparition en public. Il faut dire que cette mélodie entêtante reste la grande force de la chanson, mais les paroles ne sont pas en reste, à force de bien restituer l'esprit d'une cabaretière prête à donner de l'amour, quand bien même les hommes qui virevoltent autour d'elle se brûlent tels des papillons à la lumière... La meilleure définition de Lola Lola, c'est certainement celle-ci.
Dixiana: "Mr. and Mrs. Sippi" (Musique: Harry Tierney, Paroles: Anne Caldwell): on peut rêver meilleur chanteur, mais la chanson n'en reste pas moins une petite merveille, pour allier un jeu de mots sympathique à une atmosphère Vieux Sud particulièrement plaisante, soit une alliance qui donne toute sa cohérence à l'ensemble. D'ailleurs, il suffit d'écouter la version plus légère de Nat Shilkret pour s'émerveiller, et trouver que cet air fort mélodieux tire vraiment ce film insipide et raté vers le haut. Dommage que l'oeuvre en tant que telle, justement, ne fasse pas l'effort de raconter quelque chose, malgré de sympathiques numéros musicaux, dont celui-ci.
Dixiana: "Mr. and Mrs. Sippi" (Musique: Harry Tierney, Paroles: Anne Caldwell): on peut rêver meilleur chanteur, mais la chanson n'en reste pas moins une petite merveille, pour allier un jeu de mots sympathique à une atmosphère Vieux Sud particulièrement plaisante, soit une alliance qui donne toute sa cohérence à l'ensemble. D'ailleurs, il suffit d'écouter la version plus légère de Nat Shilkret pour s'émerveiller, et trouver que cet air fort mélodieux tire vraiment ce film insipide et raté vers le haut. Dommage que l'oeuvre en tant que telle, justement, ne fasse pas l'effort de raconter quelque chose, malgré de sympathiques numéros musicaux, dont celui-ci.
Die Drei von der Tankstelle: "Liebling, mein Herz läßt Dich grüßen" (Musique: Werner Heymann, Paroles: Robert Gilbert): une jolie ballade tout en douceur qui accompagne à merveille le moment le plus romantique du film, au gré de paroles agencées comme une carte de vœux: "Chéri(e), mon cœur vous envoie son amour... C'est bientôt le printemps... Ne nous disons plus "vous" mais "tu"... Par ailleurs, les accords sont vraiment harmonieux et si ce qu'on entend dans le film semble un peu trop languissant, on sent bien que la mélodie a du potentiel pour des réorchestrations plus dynamiques qui vont d'ailleurs comme un gant à cette charmante comédie musicale.
Let's Go Native: "My Mad Moment" (Musique: Richard Whiting, Paroles: George Marion Jr.): en définitive, Jeanette est bien plus à son aise ici d'un point de vue musical, bien que Let's Go Native ne soit pas un meilleur film que Monte Carlo. Il faut dire que la mélodie est ravissante, servie par un tempo assez lent qui lui sied bien. J'avoue en revanche ne pas trop prêter attention aux paroles, qui ne déparent cependant pas du tout dans cette comédie romantique. Ici, une reprise très sympa et plus dynamique, qui prouve que la mélodie a très bien tenu le coup et peut être aussi bien jouée à l'occasion d'un bal.
Morocco: "What Am I Bid for My Apple?" (Musique: Karl Hajos, Paroles: Leo Robin): les paroles sont gentiment vulgaires, mais au moins, ça a le mérite de faire rire les légionnaires stationnés dans le coin, et ça colle assez bien à l'esprit vénéneux de la tentatrice-vendeuse de pommes en question. Maintenant, s'il est difficile de parler d'une grande chanson, celle-ci a tout de même l'énorme avantage d'être portée par une ritournelle envoûtante que je peux écouter inlassablement. Vraiment, cette répétition du refrain lorsque Marlene se promène parmi le public n'ennuie jamais, et ça a au contraire quelque chose de fortement addictif.
Voilà où j'en suis dans l'immédiat, sachant que des changements sont toujours possibles, bien que je sois amplement satisfait avec mes cinq finalistes. Pour la victoire, ça se jouerait plutôt entre les deux chansons allemandes, parmi lesquelles j'hésite énormément: celle de l'Ange bleu définit parfaitement son héroïne mythique, mais celle de la station-service est une découverte plus fraîche qui me réjouit davantage actuellement. On verra ce que donne un peu plus de recul. Autrement, comme Die Drei von der Tankstelle n'aurait pas été éligible pour les Oscars en 1930, je l'aurais sans doute remplacé par Always in All Ways de Monte Carlo, et aurais par conséquent donné la victoire à l'Ange bleu.
Morocco: "What Am I Bid for My Apple?" (Musique: Karl Hajos, Paroles: Leo Robin): les paroles sont gentiment vulgaires, mais au moins, ça a le mérite de faire rire les légionnaires stationnés dans le coin, et ça colle assez bien à l'esprit vénéneux de la tentatrice-vendeuse de pommes en question. Maintenant, s'il est difficile de parler d'une grande chanson, celle-ci a tout de même l'énorme avantage d'être portée par une ritournelle envoûtante que je peux écouter inlassablement. Vraiment, cette répétition du refrain lorsque Marlene se promène parmi le public n'ennuie jamais, et ça a au contraire quelque chose de fortement addictif.
Voilà où j'en suis dans l'immédiat, sachant que des changements sont toujours possibles, bien que je sois amplement satisfait avec mes cinq finalistes. Pour la victoire, ça se jouerait plutôt entre les deux chansons allemandes, parmi lesquelles j'hésite énormément: celle de l'Ange bleu définit parfaitement son héroïne mythique, mais celle de la station-service est une découverte plus fraîche qui me réjouit davantage actuellement. On verra ce que donne un peu plus de recul. Autrement, comme Die Drei von der Tankstelle n'aurait pas été éligible pour les Oscars en 1930, je l'aurais sans doute remplacé par Always in All Ways de Monte Carlo, et aurais par conséquent donné la victoire à l'Ange bleu.
Autres chansons dignes d'intérêt
Animal Crackers: "Hello, I Must Be Going" (Musique: Harry Ruby, Paroles: Bert Kalmar): une chanson dont je ne suis pas vraiment friand, mais qui reste sympathique malgré tout. "Why Am I So Romantic?" (Musique: Harry Ruby, Paroles: Bert Kalmar): celle-ci me plaît mieux.
Der blaue Engel: "Nimm Dich in Acht vor blonden Frau'n" (Paroles et musique: Friedrich Hollaender): comme pour les autres chansons du film à l'exception de "Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt", la mélodie reste très dansante, et le pouvoir de divertissement est bel et bien au rendez-vous. Ça tombe bien vu le sujet en question.
The Big Pond: "Mia Cara" (Paroles et musique: Sammy Fain, Irving Kahal & Pierre Norman): c'est agréable, mais sans plus. "You Brought a New Kind of Love to Me" (Paroles et musique: Sammy Fain, Irving Kahal & Pierre Norman): impossible de retrouver la version originale par Maurice Chevalier, ce qui n'est peut-être pas plus mal au demeurant. La chanson est sympa mais ça me fait surtout penser à My Mad Moment de Let's Go Native, en moins inspirant ceci dit.
The Cuckoos: "Wherever You Are" (Musique: Harry Ruby, Paroles: Bert Kalmar): une chanson somme toute sympathique dans un film absolument oubliable. Le clou du spectacle reste néanmoins le coloré "Dancing the Devil Away" des mêmes auteurs, bien que je n'aime pas particulièrement la chanson malgré quelques mesures dynamiques.
Die Drei von der Tankstelle: "Erst kommt ein großes Fragezeichen" (Musique: Werner Heymann, Paroles: Robert Gilbert): comme pour les autres chansons du film, les enregistrements plus rythmés sortis après coup sont encore plus sympas. "Halloh! Du süße Frau!" (Musique: Werner Heymann, Paroles: Robert Gilbert): une chanson rigolote qui sied bien au numéro comique des deux acteurs lors de leur rencontre, et qui n'est pas sans rappeler les échanges savoureux entre Lillian Roth et Lupino Lane dans The Love Parade.
Good News: "If You Are Not Kissing Me" (Musique: Nacio Herb Brown, Paroles: Arthur Freed): ça se laisse tout à fait écouter, mais une fois de plus, je préfère la reprise plus endiablée de Nat Shilkret.
Just Imagine: "The Drinking Song" (Musique: Ray Henderson, Paroles: Lew Brown & Buddy DeSylva): une grosse beuverie entre serveurs bien habillés. Pourquoi pas? "Never Swat a Fly" (Musique: Ray Henderson, Paroles: Lew Brown & Buddy DeSylva): là encore, c'est dynamique, et je suis loin de détester, bien que ça risque de ne pas être très mémorable après coup.
Let's Go Native: "Let's Go Native" (Musique: Richard Whiting, Paroles: George Marion Jr.): comme pour les autres chansons du film, impossible de remettre la main sur la version originale, mais ce fox-trot n'en reste pas moins sympathique à souhait.
Lord Byron of Broadway: "A Bundle of Old Love Letters" (Musique: Nacio Herb Brown, Paroles: Arthur Freed): c'est trop langoureux au départ, mais étant friand de chansons américaines de ces années-là, j'y trouve tout de même un certain plaisir. Et puis le tempo s'enflamme dans la deuxième partie! "Only Love Is Real" (Musique: Nacio Herb Brown, Paroles: Arthur Freed): comme pour bien des chansons de l'année, je ne parviens pas à remettre la main sur l'extrait original. N'en reste pas moins une reprise sympathique. "Should I?" (Musique: Nacio Herb Brown, Paroles: Arthur Freed): la mélodie est là aussi fort charmante. "The Woman in the Shoe" (Musique: Nacio Herb Brown, Paroles: Arthur Freed): c'est le clou du spectacle, et les décors rendent ce numéro correct mais sans plus davantage mémorable que "Blue Daughter of Heaven".
Madam Satan: "All I Know" (Musique: Jack King, Paroles: Elsie Janis): c'est assez intimiste pour illustrer cette danse entre deux partenaires, et assez dansant pour divertir constamment. "The Cat Walk" (Musique: Herbert Stothart, Paroles: Clifford Grey): pas forcément une grande chanson, mais la mélodie est sympa, et ça fait agréablement pendant à l'infernal Ballet mécanique du même Stothart.
Monte Carlo: "Beyond the Blue Horizon" (Musique: Richard Whiting & W. Franke Harling, Paroles: Leo Robin): curieusement l'un des hymnes les populaires de Jeanette MacDonald. Ce n'est pas mal en soi, mais ça vaut davantage le coup pour la mise en scène du voyage en train que pour les paroles ou la mélodie en tant que telles.
Reaching for the Moon: "When the Folks High Up Do the Mean Low-Down" (Paroles et musique: Irving Berlin): pas ma chanson préférée de l'année, vraiment pas, mais c'est dansant.
Safety in Numbers: "I'd Like to Be a Bee in your Boudoir" (Musique: Richard Whiting, Paroles: George Marion Jr.) et "My Future Just Passed" des mêmes auteurs: deux chansons agréables, mais pas forcément mémorables, à l'image du film.
Sous les toits de Paris: "Sous les toits de Paris" (Musique: Raoul Moretti, Paroles: René Nazelles): n'étant pas du tout le plus grand amateur de chanson française, je vous propose ici une version essentiellement instrumentale, la version chantée par Albert Préjean m'exaspérant quelque peu. Malgré tout, ça reste un bon hymne pour le film.
Whoopee: "The Song of the Setting Sun" (Musique: Walter Donaldson, Paroles: Gus Kahn): en soi la chanson n'a aucun intérêt, et l'introduction chantée est même assez pesante, mais la mélodie dansée est trop entraînante pour être ignorée.
Young Man of Manhattan: "I've Got 'It' But 'It' Don't Do Me No Good" (Paroles et musique: Irving Kahal, Pierre Norman & Sammy Fain): la version introduite par Ginger Rogers est assez épouvantable, alors voici celle par Annette Hanshaw, plus agréable.
Ce sera tout pour le moment. Je fais volontairement l'impasse sur The Lottery Bride où chaque chanson arrive très mal dans l'histoire, sans qu'aucune n'y soit très mémorable de toute façon. Et sauf erreur de ma part, King of Jazz et Follow Thru ne contiennent pas de morceaux originaux.
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