Ce dimanche, revenons un peu aux Orfeoscars à travers l'une de mes catégories préférées: les costumes. Je commence par la période 1939-1941, pour laquelle j'ai vu assez de films pour être ravi par mes top 5, et pour information, j'établis mes listes en fonction de deux critères: d'une part la capacité des costumes à définir le caractère d'un personnage ou à renforcer l'esthétique d'une séquence, et d'autre part leur capacité à m'enthousiasmer et me donner envie de les porter moi-même. Par ailleurs, je fais le choix de ne nommer une équipe qu'une seule fois par catégorie, à l'image des acteurs, afin d'avoir le plus de candidats possibles, malgré le risque de limiter davantage le nombre de films distingués en fin de palmarès. Voici mes résultats pour 1940:
5. Travis Banton pour
The Mark of Zorro
Après avoir fait les beaux jours de la Paramount et avoir contribué à asseoir le mythe Marlene Dietrich par ses costumes de Désir et Shanghai Express, Travis Banton connut un passage à vide à la fin des années 1930 mais put heureusement rebondir dès la nouvelle décennie en devenant free-lance pour d'autres studios. Et bien lui en a pris, comme le soulignent ses créations hispanisantes d'une Californie encore à l'heure espagnole dans le divertissant mais légèrement décevant Signe de Zorro.
Apport des costumes: Honnêtement, ces vêtements donnent autant de texture aux personnages que les performances d'acteurs, voire plus dans le cas de jolis minois au moindre talent comme Tyrone Power et Linda Darnell. Les deux antagonistes sont d'ailleurs définis par leurs vêtements, Don Diego arborant principalement des teintes claires destinées à tromper le reste du monde quant à ses activités nocturnes (dont le masque noir se fond très bien dans l'obscurité d'une chambre et permet à ses yeux de luire d'autant plus), et le capitaine Esteban Pasquale se promenant tout au long du film dans un uniforme qui le rend imposant et terrifiant aux yeux des paysans dissimulés sous leurs sombreros. Le gouverneur Quintero se vautre quant à lui dans les motifs luxueux que ses levées d'impôts lui permettent de s'offrir, mais il porte curieusement assez mal ces habits de marque, de quoi souligner son illégitimité à exercer ses fonctions et permettre au talentueux capitaine de l'éclipser tant en affaires de cœur qu'en politique. Enfin, la touche XIXe contribue à donner le charme requis aux dames convoitées par plusieurs partis, entre robes noires austères recouvertes de mantilles pour les occasions formelles, et robes blanches ou florales plus décolletées quand vient le temps des bals. L'effort de varier les motifs sur les vestes grises de Tyrone Power reste également à louer.
Intérêt personnel: Par où commencer? Bien sûr! Ça sent le fantasme gay jusqu'au Nouveau-Mexique! Les pantalons y sont en effet tellement moulants qu'on dépasse allègrement le stade de la suggestion pour voir les fesses de Tyrone Power et Basil Rathbone se dessiner en détail sous nos yeux lors des duels! Et comme Basil Rathbone reste mon fantasme ultime n°1... Ahem. Certains plans sur son rival sont d'ailleurs si expressifs, avec la raie des fesses carrément marquée, que je me suis demandé d'une part comment le film a réussi à passer à travers les mailles du filet du Code, et d'autre part si Travis Banton était lui-même homosexuel pour s'en donner à cœur joie avec de tels pantalons, que des bottes longues dans la continuité rendent d'autant plus érotiques. Du coup, je ne peux m'empêcher de relire le film avec un sous-texte gay, ce qui est sûrement erroné, mais c'est trop tentant! Ainsi, Basil Rathbone a beau jeter des œillades à Gale Sondergaard en arrière-plan pour suggérer ses supposés désirs envers elle, impossible de croire qu'Esteban soit uniquement hétéro lorsqu'il s'amuse à pointer son épée sur tout ce qui a un chromosome Y, ou à torturer une orange en regardant intensément son rival en plein dîner. Bref, toutes ces choses laissent songeur, mais quelle que soit la lecture que l'on souhaite faire du film, on rappellera que ces bottes, ces vestes à motifs, ces capes et ces mantilles ont un charme suranné qui me donne sincèrement envie de les avoir dans ma garde-robe, à condition d'éviter les pantalons moulants qui paraîtraient trop vulgaires de nos jours!
4. John Armstrong & Oliver Messel pour
The Thief of Baghdad
Ces créateurs ont assez peu de crédits cinématographiques, mais lorsque l'on réalise qu'Oliver Messel a contribué à costumer les Roméo et Juliette de Cukor en compagnie d'Adrian, et que John Armstrong a défini la personnalité de chaque épouse d'Henri VIII dans le film de 1933, force est de reconnaître que l'on n'a pas affaire à n'importe qui.
Apport des costumes: La principale qualité est au rendez-vous: ça fait rêver et voyager. Mieux encore, ces turbans et voiles en tous genres ont carrément défini l'Orient cinématographique pour les décennies à venir (les studios Disney auraient apparemment tout pompé dessus pour Aladdin). En tout cas, ces habits ont un esprit très cohérent qui rappelle les miniatures persanes ou l'imagerie arabe des siècles anciens, sans se vautrer dans le côté un peu trop carnavalesque de la version de 1924 par Raoul Walsh. Et là encore, les formes et les couleurs reflètent très bien la personnalité des personnages: le méchant Vizir ne porte pas autre chose que du noir et dissimule son corps au maximum, le prince est davantage vu en blanc par contraste, le gilet rouge échancré colle bien à l'idée qu'on a du pauvre hère sympathique pas si mal fringué que ça, et les héros se changent d'ailleurs assez souvent pour éblouir à chaque rebondissement. A la fin, peu importe que la princesse soit complètement crétine et que le prince ait le charisme d'une banane, leurs costumes renforcent les conflits entre antagonistes pour notre plus grand plaisir. Dommage que les personnages les plus orientaux, Abu et le génie, soient quant à eux atrocement stéréotypés et franchement dénudés, à l'exception de grosses couches-culottes vertes ou rouges que les producteurs leur ont généreusement laissé dans leur grande mansuétude.
Intérêt personnel: Le choix d'avoir tourné le film en couleurs rend les costumes très attractifs, et les capes du prince sont généralement assez ouvertes pour laisser entrevoir un joli corps plutôt séduisant. J'ai un faible tout particulier pour les motifs floraux des habits princiers immaculés, ce qui pique mon désir de trouver un tissu similaire pour égayer ma garde-robe, avec un turban comme cerise sur le gâteau. Pour la petite histoire, l'une des premières fois où je suis monté sur scène, c'était pour une adaptation des Mille et Une Nuits: j'avais six ans et ma mère m'avait confectionné un costume princier jaune et blanc qui nous avait valu les félicitations de l'ensemble des spectateurs. Ces bons souvenirs me donnent envie de remettre le goût orientalisant à l'ordre du jour.
3. Adrian & Gile Steele pour
Waterloo Bridge
Fer de lance de l'esthétique propre à la MGM, Adrian fut une fois encore sollicité de toutes parts en 1940, pour avoir également travaillé sur New Moon, The Philadelphia Story et Pride and Prejudice. Je prends le parti de ne pas le nommer pour ces films, puisque à l'exception d'un magnifique peignoir blanc ou de robes de marquise enchanteresses, Katharine Hepburn et Jeanette MacDonald sont tout de même plutôt ridicules dans leurs autres atours; et parce que les costumes de Pride and Prejudice sont précisément tout sauf austeniens: ça fait beaucoup trop "guerre de Sécession" quand ce devrait être britannique et georgien, et ça ne met pas assez Greer Garson en valeur, sauf lors d'une séquence à la harpe. A l'inverse, la touche contemporaine de Waterloo Bridge m'émerveille au plus haut point.
Apport des costumes: C'est tout simplement très beau. Les gants et l'uniforme de Robert Taylor lui donnent une séduction idéale pour constituer un héros crédible d'histoire romantique, et Lucile Watson est habillée sobrement mais élégamment pour tenir son rang. Par ailleurs, l'évolution vestimentaire des deux amies traduit bien les rebondissements de l'histoire. Dans le premier acte, la pureté immaculée des cygnes blancs n'a d'égal que les jolis vêtements ordinaires faisant d'elles des dames particulièrement respectables en société, à travers des vestes à col, une robe blanche à pois discrets, un gilet de laine, un béret noir et un capuchon. Après, le béret usé et la robe sombre de Myra, nettement plus tapageuse et décolletée, ne laissent aucun doute sur ses nouvelles activités, tandis que les atours plus chics du troisième acte font d'elle le point de mire de tous les regards dans la grande maison, tout en soulignant que l'héroïne n'est peut-être pas très à l'aise dans ces robes assez amples, comme pour suggérer la future conclusion.
Intérêt personnel: les bérets de Vivien Leigh! Si ça pouvait m'aller aussi bien, j'en porterais sans hésiter. Et il n'y a vraiment pas de faute de goût majeure dans ces costumes, les interprètes étant au contraire fort bien mis en valeur avec.
2. Orry-Kelly pour
The Letter
Comme Adrian, Orry-Kelly fut lui aussi très occupé en 1940, avec ses travaux sur les mastodontes de la Warner. Il a fallu faire un choix et La Lettre s'est imposée au détriment d'All This, and Heaven Too, où les looks austères de Bette Davis collent bien au personnage mais rendent Henriette vraiment peu séduisante; The Sea Hawk, où les pourpoints Renaissance sont orgasmiques et constituent de loin mon pic absolu en matière de mode, bien qu'ils n'apportent rien de nouveau par rapport à Elizabeth and Essex l'année précédente; et Virginia City, le style Western n'étant pas du tout ma priorité, et encore moins quand c'est aussi commun.
Apport des costumes: Les vêtements sont essentiels ici, a fortiori quand le personnage-clef parle précisément davantage avec sa robe qu'avec ses deux phrases de malais. Gale Sondergaard est ainsi idéalement noire et obscure, agissant toujours dans l'ombre ou la pénombre d'un atelier local, et faisant toujours craindre qu'elle puisse se cacher dans le recoin d'un mur à peine éclairé. Ses quelques bijoux dorés, qui seuls se détachent de l'obscurité, la rendent d'autant plus terrifiante, et sa superbe robe noire à motifs floraux lui permet de faire l'une des apparitions les plus mythiques du septième art derrière un rideau de rayures verticales, de quoi intensifier considérablement la séquence en question. De son côté, Bette Davis ouvre et ferme le film avec des ensemble gris capables d'absorber l'atmosphère du moment, lorsque des nuages la rendent soudainement sombre avant qu'un clair de Lune n'illumine ses actes sournois. Par la suite, son chemisier blanc et sa jupe noire soulignent le double-jeu d'un personnage démoniaque jouant à la gente dame, et ces couleurs sont d'ailleurs parfaites pour capter le reflet de rayures horizontales loin d'être rassurantes qui évoquent justement les difficultés à venir. En outre, l'héroïne semble tellement à l'aise dans ces costumes simples que ses mouvements assurés lui confèrent un aspect presque provocateur idéal pour mettre le spectateur mal à l'aise devant ses audaces. Mais le clou du spectacle, c'est bien entendu ce voile blanc qui enveloppe presque tout le corps de l'actrice, ce qui d'une part détache considérablement sa silhouette dans les rues du quartier chinois, et d'autre part donne l'impression d'avoir affaire à une araignée au centre sa toile, laquelle provoque délibérément sa rivale du regard alors qu'elle vient justement lui demander de l'aide. Une trouvaille de génie!
Intérêt personnel: La mantille blanche! Je la veux! Et le tissu à fleurs de Gale Sondergaard aussi! A vrai dire, même les costumes masculins typiques de l'époque sont exquis et pourraient rejoindre sans complexe mes étagères. Et vraiment, je fantasme totalement sur la jupe noire au chemisier blanc, la démarche de Bette Davis y gagne tellement en assurance que je suis sûr que ça m'aiderait à être moins timide en public, peu importe ce que les autres en penseraient. Il serait d'ailleurs grand temps de désexualiser les vêtements, mais c'est un autre sujet.
1. Irene Lentz (?) pour
Rebecca
Je laisse le point d'interrogation car seul le site de TCM indique la mention d'Irene Lentz, plus connue sous le simple pseudonyme d'Irene, comme costumière non créditée du film. Elle aurait également participé à l'élaboration des costumes de Waterloo Bridge cette même année sans recevoir de crédit pour autant, de quoi lui faire gagner des points.
Apport des costumes: Là encore, les costumes parlent autant pour les personnages que les acteurs. On identifie ainsi leur caractère avant même de les connaître: par exemple, la robe noire toute simple de Mrs. Danvers va comme un gant à cette gouvernante austère, avec un choix de couleur idéal pour refléter son caractère maléfique à travers une apparition similaire à celle de La Lettre, cette fois-ci derrière un rideau blanc. Joan Fontaine est de son côté vêtue le plus simplement du monde afin de contraster avec la grandeur de Manderley, un château gothique qui lui rappelle à chaque instant qu'elle n'est pas à la hauteur, et ce décalage vestimentaire aide énormément à comprendre la personnalité de l'héroïne anonyme. A vrai dire, même lorsqu'elle tente de revêtir une robe de soirée lors de la projection des diapositives de vacances, les grosses fleurs sans goût mettent plus mal à l'aise qu'autre chose histoire de bien renforcer le conflit général. Et puis, il y a bien sûr cette robe historique qui pour une fois met parfaitement la silhouette de Joan Fontaine en valeur, avant de donner lieu au rebondissement le plus iconique du film. Les préparatifs d'un bal costumé avorté éclairent par ailleurs une nouvelle facette du talent de Gladys Cooper, super sympa et rigolote en princesse wagnerienne pleine de bonnes intentions, tandis que les costumes de ville sont tout de britannité, comme on pouvait le souhaiter. Autrement, je suis contre le commerce de fourrures, mais celles de Rebecca servent tellement bien le propos avec leur côté érotique exacerbé qu'on ne leur en tiendra pas rigueur.
Intérêt personnel: La vision d'un Laurence Olivier en manches courtes sur les images de vacances sont en quelque sorte un pic de séduction indéniable, même si je ne me verrais pas vraiment porter l'un des costumes du film en vrai, la faute au manque d'élégance des tenues trop simples de Joan Fontaine. Mais ça définit si bien le personnage que le film obtient mon vote comme lauréat de l'année dans cette catégorie, malgré une très forte hésitation avec La Lettre. La robe historique pourrait quand même m'intéresser avec quelques retouches.
Tableau d'honneur: Adrian pour New Moon, The Philadelphia Story et Pride and Prejudice: voir ci-dessus. Milo Anderson pour Lady with Red Hair: pour tous ces grands chapeaux de luxe portés par Miriam Hopkins, bien que ces couvre-chefs soient trop grandioses pour cette histoire légèrement décevante. N. Gousseva (Н. Гусева) pour Vassilissa la Belle (Василиса Прекрасная): pour les costumes du folklore russe qui élèvent l'atmosphère de ce film enchanté. Robert Kalloch pour His Girl Friday, les tailleurs à rayures définissant aussi bien Hildy Johnson que la performance de Rosalind Russell, jusque dans leur insouciance suicidaire avec ces manches beaucoup trop amples pour les bras de l'héroïne. Orry-Kelly pour All This, and Heaven Too, The Sea Hawk et Virginia City: voir ci-dessus. Herbert Ploberger pour Das Herz der Königin, soit une floraison de costumes Renaissance absolument merveilleux, sans que j'aime assez le film pour le prendre en considération. Wyn Ritchie et Ted Tetrick pour The Great Dictator: pour la parodie des costumes militaires à la double croix, et le contraste avec la tenue habituelle de Charlot. Enfin, saluons l'équipe du Conte de la Chambre de l'Ouest (西廂記 / Xīxiāng jì), pour les costumes historiques de la Chine ancienne.
A découvrir: Boris Bilinsky pour De Mayerling à Sarajevo: le film n'a pas très bonne presse, mais le titre me fait rêver (j'adore l'Autriche et la Yougoslavie!). Si d'aventure les costumes m'impressionnent, on pourra éjecter les pantalons moulants de Zorro pour leur faire une place. A vérifier.
J'aurais des choix assez proches des tiens, j'ajouterais simplement, pour les USA, Lillian Russell (https://www.google.fr/search?q=Alice+Faye+Lillian+Russell&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwiVooeJ3-jKAhUCrRoKHYwkDE0Q_AUIBygB&biw=1024&bih=645) Costumes de Travis Banton et, à l'international, Marie Stuart, costumes de Ploberger (https://www.google.fr/search?q=Zarah+Leander+Marie+Stuart&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwi9hdbM3-jKAhVJOBoKHe5nC5MQ_AUICCgC&biw=1024&bih=645) mais, évidemment, le film en costume est presque trop facile et je pense que ton choix de La Lettre et de Rebecca est plus significatif sur l'apport des costumes à la dramaturgie et pas simplement à la reconstitution.
RépondreSupprimerL'AACF
Merci pour Lillian Russell que je n'ai toujours pas vu et auquel je n'aurais pas du tout pensé! Et j'ai bien vu Marie Stuart mais j'ai mis le titre en allemand dans l'article. J'ai adoré les décors (les moulures des voûtes du plafond!) et costumes (avec plein de jolis motifs), mais je n'aime pas assez le film pour avoir envie de faire passer Ploberger devant ses collègues américains, d'autant que, comme tu le dis, c'est presque trop facile de regarder les tableaux du XVIe siècle pour ses propres créations (même si j'adore la mode masculine de l'époque). Alors que la mantille de La Lettre... Ça c'est du génie inventif! Je ne sais jamais si je dois voter pour Orry-Kelly ou pour Rebecca cette année...
SupprimerOh ! Pardon, je n'ai même pas pensé que quelqu'un d'autre que moi puisse faire figurer ce film dans un article, du coup je n'ai pas fait le rapprochement (et comme je ne connaissais pas le nom du costumier ...). Les décors sont, effectivement, extraordinaires, plus frappants encore, peut-être, que les costumes.
RépondreSupprimerUn truc à l'honneur de Rebecca, Joan Fontaine a l'air engoncé juste ce qu'il faut dans la grande robe historique.
Héhé! Je note toujours tes références d'œuvres méconnues sur ma liste de films à voir, mes palmarès ne me semblent jamais complets autrement! Les décors me plaisent beaucoup, et sont mêmes plus élégants et réalistes à mes yeux que ceux de la Warner (l'Aigle des mers, Elisabeth & Essex). Ça corse d'autant plus la catégorie.
SupprimerBien vu pour la robe historique de Joan Fontaine. Même sa descente d'escaliers manque juste ce qu'il faut de grâce pour compléter le tableau.