mercredi 11 novembre 2020

Oscar de la meilleure actrice: les années 1970

 


Les Années 1970

1970
Sarah Miles (Ryan's Daughter)
Glenda Jackson (Women in Love)
Carrie Snodgress (Diary of a Mad Housewife)
Jane Alexander (The Great White Hope)
Ali MacGraw (Love Story)

Mon choix: Pour plus de détails, voir mon article détaillé sur la question, même si j'ai finalement interverti les dernières places, Jane Alexander comprenant absolument la logique de son personnage même si son interprétation faillit par moments, alors qu'Ali MacGraw bénéficie tout de même d'un challenge bien moins conséquent. Et dieu qu'elle est grossière en plus! Bref, Carrie Snodgress m'ennuie quelque peu malgré sa réussite, Glenda Jackson est trop pareille à elle-même dans tous ses rôles pour me séduire autant que par le passé, tandis que Sarah Miles est sublime et nuancée dans un grand rôle qu'elle sait porter sans défaillir pendant près de quatre heures.

Dans l'absolu: Faye Dunaway pour Puzzle of a Downfall Child, le plus grand rôle de la plus grande star de la décennie. Je lui donne pour compétition: Catherine Deneuve (Tristana et La Sirène du Mississipi), Jennie Linden (Women in Love), Sophia Loren (Les Fleurs du soleil), Melina Mercouri (Promise at Dawn), Sarah Miles (Ryan's Daughter), et Joanne Woodward (WUSA).


1971
Julie Christie (McCabe and Mrs. Miller)
Glenda Jackson (Sunday Bloody Sunday)
Jane Fonda (Klute)
Vanessa Redgrave (Mary, Queen of Scots)
Janet Suzman (Nicholas and Alexandra)

Mon choix: Sans aucune hésitation, Julie Christie dans l'extraordinaire McCabe and Mrs. Miller, une performance intense et sublime à travers laquelle l'actrice parvient à faire monter les larmes aux yeux rien que par ses regards. Ceci dit, ses concurrentes n'ont pas démérité, en particulier Glenda Jackson dans son plus beau rôle, où elle décide (enfin!) de se montrer un peu plus vulnérable qu'à l'accoutumée, tandis que Jane Fonda suinte la Méthode par tous ses pores, malgré une réussite incontestable qui gagne des points la seconde fois. Vanessa Redgrave met quant à elle bien trop longtemps avant de trouver le ton juste, mais une fois qu'elle y arrive, elle en devient sublime et n'est pas loin de renvoyer Glenda Jackson au vestiaire, tandis que Janet Suzman livre de son côté une performance plus consistante, mais passablement ennuyeuse à force d'être principalement sur la même note, malgré plein de détails intéressants.

Dans l'absolu: Julie Christie reste ma favorite, mais j'hésite de plus en plus avec Glenda Jackson pour non pas un, ni deux mais bien trois rôles tous éligibles au même moment (Mary, Queen of Scots, The Music Lovers et Sunday Bloody Sunday). Malgré tout, Julie Christie reste un éblouissement dont je ne me lasse pas. J'ajoute à leurs côtés: Lynn Carlin, extraordinaire dans Taking Off, Vanessa Redgrave (The Devils), Jessica Walter (Play Misty for Me) et Kitty Winn (The Panic in Needle Park).


1972
Liza Minnelli (Cabaret)
Liv Ullmann (Utvandrarna)
Cicely Tyson (Sounder)
Diana Ross (Lady Sings the Blues)
Maggie Smith (Travels with My Aunt)

Mon choix: Sans surprise, Liza Minnelli domine totalement sa catégorie avec une performance très riche qui lui permet d'être à la fois délicieusement excentrique, sincèrement émouvante et toujours éblouissante sur scène, si bien que la question ne se pose pas. Liv Ullmann est quant à elle parfaite de sobriété même si je la trouve encore plus intense dans le second opus, mais quoi qu'il en soit plus intéressante que Cicely Tyson, calme à la limite du non-jeu mais dont les regards parfois lourds de sens indiquent clairement que c'est un choix assumé, ce qu'on finit par accepter. Diana Ross est pour sa part divertissante à souhait bien que non maîtrisée, et je suis vraiment navré d'avoir à classer Maggie Smith cinquième, mais sa caricature ne me fait vraiment pas vibrer.

Dans l'absolu: Je n'en suis décidément pas fan, mais Liza Minnelli est vraiment imbattable ici. Je la nomme en compagnie de Goldie Hawn (Butterflies Are Free), Lea Massari (Le Souffle au cœur), Sylvia Miles (Heat), Cicely Tyson (Sounder), Liv Ullmann (Utvandrarna) et peut-être Susannah York (Images).


1973
Barbra Streisand (The Way We Were)
Joanne Woodward (Summer Wishes, Winter Dreams)
Marsha Mason (Cinderella Liberty)
Glenda Jackson (A Touch of Class)
Ellen Burstyn (The Exorcist)

Mon choix: Une sélection insipide qui m'ennuie terriblement, même si j'arrive à trouver des qualités chez chacune des concurrentes. En tout cas, Barbra Streisand est à mon goût très au-dessus du lot, grâce à une performance éminemment charismatique et délicatement touchante qui doit probablement être le rôle de sa vie. Pour les autres, Joanne Woodward est très bien mais dans un film ennuyeux, Marsha Mason a beaucoup de personnalité mais dans un quasi second rôle dans un mauvais film, Glenda Jackson est aussi drôle que ma lampe de chevet dans une comédie incroyablement ratée, malgré une fin intéressante, quoique pas surprenante par rapport à ce qu'a déjà offert l'actrice par ailleurs; et Ellen Burstyn est hélas coincée dans une horreur insipide que je refuse catégoriquement de revoir, où elle n'avait de toute façon pas grand chose à faire à part se montrer inquiète.

Dans l'absolu: Quand on voit qui était éligible, la médiocrité de la sélection officielle fait d'autant plus mal. Le choix est délicat, mais ce sera quand même Mari Törőcsik pour Amour (Szerelem), l'une des plus belles performances de la décennie. Nous trouverons à ses côtés Julie Christie (Don't Look Now), Lili Darvas (Amour), Kate Reid (A Delicate Balance), Barbra Streisand (The Way We Were), Ingrid Thulin (Cris et Chuchotements) et Liv Ullmann (Le Nouveau Monde et Cris et Chuchotements). Romy Schneider (Ludwig) et Sharmila Tagore (Des jours et des nuits dans la forêt), sont bien entendu exceptionnelles, mais plutôt dans des seconds rôles. Quelle année!


1974
Gena Rowlands (A Woman Under the Influence)
Faye Dunaway (Chinatown)
Valerie Perrine (Lenny)
Ellen Burstyn (Alice Doesn't Live Here Anymore)
Diahann Carroll (Claudine)

Mon choix: Sans aucune hésitation, Gena Rowlands pour une performance dévastatrice (le retour de la clinique!) qui m'a presque brisé le cœur, et reste sans aucun doute le plus grand rôle de la géniale actrice, pourtant pas avare en travaux hautement mémorables. Faye la divine est pour sa part captivante dans un film iconique qui lui offre l'une des scènes les plus mémorables de l'histoire du cinéma, tandis que Valerie Perrine est sincèrement géniale de son côté, même si je ne peux plus en reparler en détail dans l'immédiat. Enfin, Ellen Burstyn a beau trouver un grand rôle féminin qu'elle étoffe à merveille, je reste assez peu sensible à son jeu, et Diahann Carroll a quant à elle le mérite d'être très charismatique, mais dans un film qui n'est pas du tout ma tasse de thé.

Dans l'absolu: J'ai longtemps pensé que Gena Rowlands serait impossible à détrôner, mais une découverte de Simone Signoret dans La Veuve Couderc m'a fait totalement revoir ma vision des choses concernant cette légende du cinéma, dont c'est assurément le plus grand rôle francophone. Mais Gena est tellement sublime que le choix n'a aucun sens. En gardant les candidates officielles, toutes tellement excellentes que 1974 restera à jamais dans les annales, et en ajoutant Sissy Spacek dans Badlands, il sera encore difficile de ne pas être enthousiaste devant le métier d'actrice.


1975
Isabelle Adjani (L'histoire d'Adèle H.)
Carol Kane (Hester Street)
Louise Fletcher (One Flew Over the Cuckoo's Nest)
Glenda Jackson (Hedda)
Ann-Margret (Tommy)

Mon choix: Surprise! La gagnante est Isabelle Adjani dans Adèle H, non seulement parce qu'il n'y a vraiment personne en face, mais aussi parce que c'est l'un des tours de force les plus impressionnants de la décennie, ce qui est d'autant plus héroïque que cette performance fut donnée par une actrice de seulement dix-neuf ans! Pour les autres, Carol Kane donne une jolie performance même si je préfère davantage son film en général à ce qu'elle fait par elle-même d'un rôle trop discret; Louise Fletcher est iconique mais joue exclusivement sur la même note, Glenda Jackson fait du Glenda Jackson, en se montrant méchante et charismatique, avec un peu de nuance pour détailler les malheurs du personnage mais sans surprise aucune, tandis qu'Ann-Margret accède au septième ciel en chevauchant un traversin dans de la purée de pois cassés. Et pourquoi pas, après tout?

Dans l'absolu: Isabelle Adjani est devenue une légende par cette prestation exceptionnelle, mais après revisite, je la trouve encore meilleure dans Camille Claudel. Mon choix se portera donc sur une performance comique incendiaire dont on parle trop peu, et qui permettra de donner un peu de couleur à cette sinistre décennie: Diane Keaton, au génie incomparable dans Love and Death. Rarement une performance m'avait autant fait rire aux éclats depuis la fin de l'âge d'or de la comédie classique, et c'est là un exploit qu'il faut saluer. J'ajoute à leurs côtés Karen Black (The Day of the Locust) et Carol Kane (Hester Street), sachant que Faye Dunaway est une fois de plus sensationnelle mais dans ce qui est plutôt un second rôle, Three Days of the Condor.


1976
Faye Dunaway (Network)
Liv Ullmann (Ansikte mot ansikte)
Sissy Spacek (Carrie)
Marie-Christine Barrault (Cousin, cousine)
Talia Shire (Rocky)

Mon choix: Une sélection vraiment pas inspirante, d'où émerge sans problème Faye Dunaway dans le grand film de l'année, et ce pour une performance totalement jouissive, à mi-chemin entre la caricature et le désarroi profondément humain. Liv Ullmann est quant à elle très technique dans un Bergman qui me laisse perplexe, Sissy Spacek est pour sa part iconique mais dans un film que j'ai du mal à digérer, d'autant que je n'ai aucun goût pour son personnage, et par conséquent pour sa performance, tandis que les deux autres n'ont pas grand chose à faire dans leurs propres films. Bref, je garde Faye Dunaway pour sûr, mais à part elle...

Dans l'absolu: Vive la comédie! Je vote pour Barbara Harris dans Family Plot, un film que j'avais détesté jadis mais qui gagne à être revu, et grâce auquel l'actrice d'exception peut se targuer d'avoir eu le dernier mot d'une œuvre incomparable. En gardant Faye Dunaway, Sissy Spacek et Liv Ullmann, et en ajoutant Romy Schneider pour Le Vieux Fusil, on arrive tout de même à une sélection honorable. Je dois malheureusement éliminer Sarah Miles, car je ne peux pas cautionner le meurtre d'animaux pour les besoins d'un film.


1977
Jane Fonda (Julia)
Shirley MacLaine (The Turning Point)
Diane Keaton (Annie Hall)
Anne Bancroft (The Turning Point)
Marsha Mason (The Goodbye Girl)

Mon choix: Une autre sélection qui ne m'inspire pas particulièrement, mais qui est entièrement sauvée par une Jane Fonda vraiment émouvante dans ce qui reste à mon avis son plus beau rôle. Autrement, Diane Keaton est sans doute plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord, et son personnage est vraiment intemporel tant son comportement est encore très d'actualité de nos jours, mais contrairement à tout le monde je n'ai jamais ressenti une grande sympathie pour Annie, alors que je n'ai aucun problème avec la pimbêche intello de Manhattan, pourtant nettement plus désagréable. Par ailleurs, je préfère Diane Keaton dans Mr. Goodbar la même année, mais tout cela reste très subjectif. Cela dit, après revisite, Shirley MacLaine a fait une remontée impressionnante dans mon estime, pour son rôle de ballerine frustrée et nuancée dans Le Tournant de la vie. Son aigreur y est tempérée par une bonne humeur communicative culminant dans la bataille avec une Anne Bancroft quant à elle peu à l'aise dans cette scène, quoique impeccablement star mais finalement humaine dans l'ensemble. Néanmoins, c'est Shirley MacLaine qui domine l'histoire à mes yeux, et son naturel désarmant me laisse à penser qu'elle pourrait devenir ma lauréate de l'année. Malheureusement, il n'en ira pas de même de Marsha Mason qui est, désolé de le dire comme ça, franchement sinistre, ou tout du moins beaucoup trop antipathique pour constituer un premier rôle crédible dans une comédie romantique. Par comparaison, ça fait gagner plein de points à Annie Hall, et c'est toujours ça de pris!

Dans l'absolu: Gena Rowlands a trouvé le moyen de surpasser son rôle dans A Woman Under the Influence, avec l'excellent Opening Night, pour l'une des performances du siècle. Quel dommage de ne pouvoir voter pour ses concurrentes également géniales, comme Shelley Duvall (3 Women), Jane Fonda (Julia), Sophia Loren (Une Journée particulière) et Shirley MacLaine (The Turning Point)!


1978
Ingrid Bergman (Höstsonaten)
Geraldine Page (Interiors)
Jill Clayburgh (An Unmarried Woman)
Jane Fonda (Coming Home)
Ellen Burstyn (Same Time, Next Year)

Mon choix: Pas non plus la sélection de mes rêves, mais deux performances tirent vraiment l'ensemble vers le haut. En effet, Ingrid Bergman trouve sans doute chez son illustre homonyme le plus grand rôle de sa carrière, où elle impressionne à chaque plan; tandis que Geraldine Page est sublime de névroses dans mon Woody Allen préféré. Ces deux performances sont vraiment fabuleuses, mais de mémoire, Jill Clayburgh n'avait nullement démérité sans pour autant pouvoir faire le poids, tandis qu'Ellen Burstyn et Jane Fonda m'ennuient quelque peu dans deux performances honnêtement réussies, mais clairement pas mémorables: j'ai vu Fonda trois fois, et impossible de mettre des mots sur ce qu'elle fait.

Dans l'absolu: Malgré une concurrence interne brillantissime, Liv Ullmann s'impose à mon goût comme l'actrice de l'année, pour ce qui est probablement sa plus belle performance dans Sonate d'automne. La grande scène d'explications lui permet de briller plus encore que son illustre collègue, ce qui reste un exploit. Je garde néanmoins cette dernière bien au chaud, ainsi que Jill Clayburgh, et je décale Geraldine Page du côté des seconds rôles pour laisser la place à Mary Beth Hurt dans le même film, et Glenda Jackson, magnifique dans Stevie.


1979
Bette Midler (The Rose)
Jane Fonda (The China Syndrome)
Sally Field (Norma Rae)
Jill Clayburgh (Starting Over)
Marsha Mason (Chapter Two)

Mon choix: Après avoir bien avancé sur cette année, je reste sur l'impression initiale que je ne suis ébloui par personne, mais Bette Midler domine sans surprise cette liste avec une performance énergique à souhait, dans laquelle l'actrice est aussi à l'aise dans l'euphorie musicale que dans l'épuisement tragique. Pour les autres, Sally Field porte le film sur ses épaules sans pour autant me toucher plus que ça, Jane Fonda est impeccable sur le coup, sans néanmoins rester très mémorable avec un peu plus de recul, et Jill Clayburgh trouve un bon équilibre entre calme chaleureux et colère atrabilaire, mais elle ne parvient pas à sauver son film en définitive. Quant à Marsha Mason, découverte récemment, elle est coincée dans une purge impossible à digérer, et elle ennuie tout autant que son film, avec en prime quelques maladresses théâtrales et des limites évidentes dans sa façon de pleurer.

Dans l'absolu: Hanna Schygulla pour Le Mariage de Maria Braun, l'un des films fondateurs de la décennie. Mais le choix est encore et toujours impossible: Diane Keaton (Manhattan), Bette Midler (The Rose), Meryl Streep, si l'on a du mal à la considérer comme secondaire malgré une longue absence, et Sigourney Weaver (Alien), me plaisent énormément.


Statistiques

Lauréates officielles: Minnelli (72) > Dunaway (76) > Jackson (70) > Fonda (71) > Burstyn (74) > Keaton (77) > Fletcher (75) > Field (79) > Jackson (73) > Fonda (78).

Lauréates personnelles: Christie (71) > Adjani (75) > Rowlands (74) > Bergman (78) > Minnelli (72) > Miles (70) > Dunaway (76) > Fonda (77) > Streisand (73) > Midler (79).

Sélections: 1974 > 1971 > 1978 > 1970 > 1972 > 1975 > 1977 > 1976 > 1979 > 1973.


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