Histoire de varier un peu les paysages, nous voici ce soir dans la Creuse, un département où je n'avais jamais mis les pieds avant l'été dernier. Voilà longtemps que je rêvais de voir le pont de Sénoueix, sans aucun doute le monument le plus célèbre du plateau de Millevaches, et c'est désormais chose faite, pour avoir fait le détour exprès sur la route de l'Auvergne. Je n'ai pas eu l'occasion de m'arrêter sur ces routes minuscules pour photographier les paysages alentour, mais décidément, j'adore le Limousin ! C'est une région moins spectaculaire que sa voisine volcanique, mais c'est extrêmement beau et paisible : une heureuse alliance de conifères et d'arbres à feuilles caduques, alternant avec des prairies et de jolis reliefs, donne à ce territoire les avantages de la montagne sans les inconvénients. Certes, c'est un peu enclavé, mais il fait bon s'y promener. Je connais surtout la Haute-Vienne, déjà ravissante, et je n'ai pas été déçu par la Creuse : même si le fameux lac artificiel de Vassivière ne m'a jamais attiré, les chemins qui y conduisent sont magnifiques. Mais tout cela n'était qu'un avant-goût : l'objectif estival était l'Auvergne, il me faudra ainsi revenir explorer la Creuse plus en détail.
Situé sur la commune de Gentioux-Pigerolles, la plus vaste du département, le pont de Sénoueix est qualifié à tort de « romain » : s'il est possible qu'un pont antique ait existé sur le Thaurion à l'époque gallo-romaine, il n'en reste plus de traces désormais. Les spécialistes estiment à présent que la construction de cette arche unique, seul vestige d'un élément plus vaste qui soutenait une voie pavée, remonterait au XVIIe siècle. Quel bond dans le temps ! Un cintre aurait pu servir pour l'élaboration de la voûte en granit. Non ! Pas ce cintre-là ! Dormez tranquille, Joan et Christina ! D'ailleurs, c'est un lieu qui invite à la sérénité, et qui se porte mieux sans personnes toxiques dans les parages : il s'y trouvait ce jour-là une horrible femme, qui se croyait sublime, et qui ne voulait pas se détacher du pont tant que son soupirant réduit en esclavage n'avait pas pris d'elle un cliché à sa convenance. Autant dire que je dus m'armer de patience pour avoir le droit de photographier à mon tour l'ouvrage, qui est vraiment plus beau sans cette dame au premier plan. La surprise de la balade, c'est que j'imaginais ce pont perdu au milieu de nulle part dans la campagne, alors qu'il se situe au contraire très près de la route et du parking d'accès. Les jolies couleurs d'un début d'après-midi le rendent d'autant plus charmant, bien que la promenade soit de courte durée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire