samedi 14 mai 2022

Randonnée à Montferrand


Je suis terriblement mélancolique depuis quelques jours : j'ai dû faire mes adieux à une personne qui m'est très chère et, même si ce n'est qu'un au revoir et que nous nous reverrons à l'automne, j'ai la sensation d'étouffer après quelques mois de pur bonheur. Pour sûr je n'ai pas la tête à parler de grand art : je voulais rédiger de superbes critiques d'Une Fine Mouche revue il y a peu et de Mademoiselle Mozart découverte dimanche dernier, mais je n'arrive pas à me concentrer dessus. La préparation de tops Joan Crawford et Ingrid Bergman me motive un peu plus, mais il me faudra le temps de les mener à terme. En parallèle, je lis en alternance Le Secrétaire intime de George Sand et Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell, deux œuvres qui mériteraient d'être évoquées dans ma nouvelle rubrique littéraire, mais je suis loin d'en avoir terminé la lecture. De toute manière, j'ai besoin d'évasion, alors quoi de mieux que de poster quelques photographies ensoleillées croquées entre l'été dernier et ce nouveau printemps ? Aujourd'hui, partons dans le pays de Donezan, une terre ariégeoise de confins, historiquement rattachée au comté de Foix, mais qui dans les faits regarde davantage vers l'Aude et les Pyrénées-Orientales, plus directement accessibles que le reste de l'Ariège grâce à la haute vallée du célèbre fleuve languedocien.


L'Aude borde justement la commune du Puch, sur laquelle se situe le point de vue que j'évoque ce soir : le sommet de Montferrand. Rien à voir avec l'Auvergne, malgré la toponymie que cette petite montagne partage avec la capitale du Massif central. Cette butte est d'ailleurs complètement méconnue car très peu évoquée, à juste titre sans doute, étant donné qu'elle est loin d'être le sommet le plus spectaculaire de la région. On en fait l'ascension en trois minutes depuis la plaine et le tout ne constitue qu'une étape agréable sur des randonnées plus étoffées. Pourtant, j'ai beaucoup d'affection pour ce lieu, où je reviens toujours avec plaisir lorsque je séjourne dans les parages. D'une part parce que sous le soleil estival, la promenade depuis les « grands » villages du canton, Rouze et Quérigut, reste tout à fait agréable entre sapins et rochers qui bordent le chemin, mais aussi parce que le point de vue qui se dévoile à sa cime est assez joli pour mériter le coup d'œil. En effet, malgré sa petite taille, la roche de Montferrand jouit d'une position centrale dans la plaine, sans subir l'ombre des montagnes situées bien plus loin sur l'horizon : la vue est ainsi totalement dégagée pour mieux inviter à la contemplation.


Je ne vous mentais pas ! Un ciel bleu éclatant et de la verdure à perte de vue, voilà qui agrémente à merveille un bel après-midi d'été. Le village que l'on aperçoit au second plan est la capitale du Donezan, Quérigut, dominée par les ruines d'un château répondant à celui d'Usson à Rouze : la butte de Montferrand se situe quasiment à mi-chemin entre ces deux tours, dont nous reparlerons.


En compagnie de l'Aude, le symbole de la frontière entre les trois départements pyrénéens évoqués reste l'imposant massif du Madrès, que le balcon de Montferrand permet d'admirer sans modération. Ce massif doit son nom au pic de Madrès, le point culminant de l'Aude.


En face, le regard se porte sur les montagnes qui séparent le Donezan du reste de l'Ariège, notamment le port de Pailhères, ici caché par l'arbre mais qui aura droit à son propre article. Ce col n'est ouvert qu'en été : il faut passer par l'Aude le reste de l'année pour pénétrer dans ce pays-ci. Sur la gauche, la jolie montagne qui se découpe à contre-jour est le pic de la Camisette, situé comme le port de Pailhères sur le territoire de Mijanès, une commune pas avare en sommets majestueux. Rien que pour toutes ces vues réunies, Montferrand vaut vraiment le détour !

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