Allez, je reprends mon périple auvergnat. Après, je vous laisserai tranquille avec mes voyages, et je me recentrerai sur les actrices du septième art, avec normalement avant la fin de l'année l'inventaire des comédiennes commençant par la lettre B, la revue des actrices de 1941 (en projet depuis le mois de mars...), et bien entendu le centenaire de la divine Deanna Durbin, dans un mois tout juste! J'espère que ce programme vous plaira. Mais aujourd'hui, je suis d'humeur vagabonde, alors allons nous promener dans les monts Dore.
Le puy de Sancy
Sans surprise, après avoir gravi le puy de Dôme, je voulais faire de même avec, je vous le donne en mille, le puy de Sancy. Sauf que je n'ai pas trouvé comment accéder au sommet à pieds, tant et si bien qu'une fois arrivé devant le volcan, je me suis senti un peu bête, et un peu dépité. Le point culminant du Massif Central est en fait une usine à touristes avec un immense parking bétonné, des chalets en location très moches qui gâchent la vue depuis le bas, mais encore un téléphérique obligatoire et son débouché particulièrement sordide entre deux rocs magnifiques. On pourrait en dire autant du puy de Dôme, me direz-vous, mais découvrir que les sentiers sont bien moins indiqués depuis la base du Sancy m'a complètement perturbé. Apparemment il existe bien un GR qui permet d'accéder au sommet sans prendre le téléphérique, mais comme il n'y avait rien d'indiqué et comme mon guide ne le précisait pas, je me suis simplement contenté de cette vue de la face nord, avec le rocher de l'ours baigné par le soleil levant, juste derrière le sapin. Je ne doute pas que la promenade est superbe sur les crètes de la montagne, mais ce sera pour une prochaine fois. En outre, comme le temps se couvrait dangereusement ce matin-là, je ne voyais pas trop l'intérêt d'en faire l'ascension pour arriver dans les nuages et ne pas profiter des multiples points de vue apparemment plus ravissants les uns que les autres. Il paraît même que par temps très clair, on peut apercevoir le mont Blanc : ce n'était pas le bon jour pour ça! Mais ne soyons pas triste : à la place, j'ai vu plein d'autres choses qui m'ont enchanté!
En effet, j'ai d'abord découvert la charmante station de Mont-Dore, que je n'ai fait que traverser mais qui m'a bien plu en l'état, car en cette fin d'été, les rues étaient encore très animées. En outre, un caprice du hasard a fait qu'il y avait des travaux à l'entrée de la ville ce jour-là, de telle sorte que je me suis retrouvé arrêté juste en face de cette petite cascade, qui n'a rien de spectaculaire en soi, mais qui sous les premiers rayons solaires offrait une vue assez agréable pour passer le temps. Rien, toutefois, qui soutienne la comparaison avec cette vision autrement spectaculaire du lac de Guéry, avec le Sancy en arrière-plan. Les accotements ne m'inspiraient pas assez pour un arrêt photo, mais comme il y avait encore assez de soleil en cet instant, l'arrivée dans les monts Dore fut tout simplement enchanteresse!
Les roches Tuilière et Sanadoire
Cependant, la plus grande surprise de la journée fut, juste avant le lac de Guéry et l'entrée dans Mont-Dore, la découverte inattendue des roches Tuilière et Sanadoire. Alors là, j'ai pour tout dire bondi de joie car je ne soupçonnais absolument pas l'existence de telles splendeurs! En effet, je suivais sans trop réfléchir la direction du Sancy sur les panneaux, tout en essayant de canaliser mon vertige dans certains virages, mais rien ne m'avait préparé à ce point de vue heureusement très facile d'accès. C'est exactement ce que j'aime en voyage : se laisser surprendre par l'inconnu. Et je crois que c'est également pour cette raison que je n'ai pas persévéré dans ma quête du Sancy : la vue de ces deux necks de phonolite se suffisait à elle-même. Ma journée était déjà comblée avant même d'être commencée!
À l'ouest, la roche Tuilière, la plus lisse, est le dernier vestige de la cheminée d'un volcan ruiné, et a par la suite servi de carrière de lauzes pour couvrir les habitations de la région. À l'est, la roche Sanadoire au relief plus turbulent s'est formée par protrusions successives. S'y dressait jusqu'au XVe siècle un château fort imprenable qui servit de refuge aux terribles routiers, ces mercenaires incontrôlables qui ravageaient les alentours pendant la guerre de Cent Ans. La vallée de Fontsalade qui sépare les deux roches fut quant à elle creusée par un glacier. Le tout est incroyable et mérite absolument l'arrêt, malgré le vent froid du matin.
Le puy Gros et la Banne d'Ordanche
Un autre très beau point de vue sur la périphérie des monts Dore se découvre en repartant de la ville éponyme par la D 996, seule route qui vous permettra de contourner les volcans pour gagner la région de Saint-Nectaire. Dans l'un de ses nombreux virages, non loin de la bifurcation qui vous ramène au lac de Guéry, a été aménagé un bas-côté qui offre au regard cette vision de la célèbre Banne d'Ordanche, au loin, protégée sur son flanc oriental par le solide puy Gros. La Banne, qui surplombe La Bourboule, est un volcan strombolien nommé ainsi parce sa forme évoque une corne dans le relief auvergnat. Ce fut aussi la base d'un aéro-club spécialisé dans le vol à voile, qui connut son heure de gloire dans les années 1930. La Lune qui, ce matin-là, veillait sur ces deux roches ne manquait pas de faire son petit effet.
Errances magmatiques
Heureusement que j'ai pu admirer ces vues sous un ciel bleu éclatant, car à peine ai-je eu le temps de photographier ces merveilles, les nuages qui s'annonçaient déjà menaçants aux pieds du Sancy se sont mis à recouvrir tout l'horizon. Hésitant sur la marche à suivre, j'ai finalement poursuivi la très touristique D 996, déjà arpentée par de nombreux hippies en sacs à dos qui se dirigeaient vers les volcans malgré la pluie. Cela me permit de découvrir les petites villes des environs, sans que je parvinsse pour autant à opter pour un endroit où m'arrêter : le lac Chambon sous la grisaille n'invitait pas à la contemplation, le fier château de Murol paraissait un peu triste, et l'église de Saint-Nectaire me semblait trop austère pour tenter la visite. Cela n'en reste pas moins une succession de places hautement prestigieuses qui mériteront d'être explorées une autre fois. En définitive, mes pas m'ont conduit vers le sud en direction de Besse-et-Saint-Anastaise et du lac Pavin. Bien m'en a pris, car si la visite du village se fit sous un ciel gris, le tour du lac fut un rayonnement de couleurs tout simplement éblouissant. Affaire à suivre.
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