mardi 18 décembre 2012

I want to get married.


Dimanche, pour la première fois en un quart de siècle d'existence, j'ai enfin embrassé une cause corps et âme en me rendant à Bastille afin de marcher aux côtés d'un nombre incalculable mais très conséquent de partisans du mariage pour tous, n'en déplaise à certains journaux pour le moins spécieux. 

Jusqu'à présent, je n'avais jamais éprouvé le besoin de donner ma voix aux idéaux qui me correspondent pour une raison toute simple: je suis un grand rêveur dans l'âme, probablement bien plus naïf que je l'avais imaginé, aussi restais-je persuadé qu'une fois la gauche bien installée à l'Elysée et à l'Assemblée, voter l'égalité des droits pour tous irait de soi. Sauf que non, comme l'ont prouvé les récentes déclarations présidentielles sur "la liberté de conscience" des maires et cette propension perverse à vouloir un débat au lieu de prendre sans plus tarder le taureau par les cornes. C'est alors qu'à l'image de Catherine Sloper, je suis tombé des nues en réalisant que l'environnement dans lequel j'évoluais n'était pas si bienveillant que ça, ce qui ajouté à la consternation d'entendre tant d'homophobes se cacher derrière l'idée nauséabonde d'un handicap dans le développement personnel des enfants élevés par un couple de même sexe, n'a fait que décupler en moi le désir de participer enfin pleinement à cette grande cause.

Résultat: après m'être découvert tout particulièrement naïf, pour n'avoir pas voulu croire plus tôt que des gens adultes et a priori cultivés pouvaient être aussi fermés d'esprit, et qui sous couvert de ne pas me juger sur ma sexualité se frottaient finalement les mains de ne pas me voir accéder aux mêmes droits qu'eux, je fus heureusement tout à fait rassuré de voir que nous étions extrêmement nombreux ce dimanche pour lutter en faveur de l'égalité. Ainsi, ma toute première manifestation fut une expérience des plus enrichissantes, partagée avec des amis et des milliers d'inconnus dans une ambiance parfaitement chaleureuse, et vraiment, qu'il est grisant de nous savoir forts sur un tel sujet. Le clou du spectacle: deux enfants à leur fenêtre affichant un panneau en papier où l'on pouvait lire un émouvant "OUI", et acclamés comme il se doit par une foule en délire.

Dès lors, même si je ne fais qu'enfoncer des portes ouvertes, et même si je n'envisage pas de me marier dans l'immédiat, "husband is such an ugly word", j'ai enfin pris sur moi pour réclamer d'avoir le choix. Et nom d'une pipe, et nom d'une pipe, j'en suis fier!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire