dimanche 28 février 2016

Oscar du meilleur film

J'ai beau m'être complètement désintéressé de la saison des Oscars (franchement, qu'y a-t-il de plus ennuyeux que voir des petites jeunes sorties de n'importe où gagner au premier essai, des vétérans uniquement reconnus pour leur longévité ou des histoires masculines des plus communes décrocher la couronne comme toutes les autres années?), la 88e cérémonie me donne envie de faire le point sur les choix de l'Académie dans la catégorie suprême. A ce titre, je vous propose un classement des lauréats par décennie, puis mes propres choix en parenthèses parmi la liste officielle seulement. Je sais que tout le monde va hurler à plus d'une reprise, mais ce n'est pas ça qui m'arrêtera, et je n'ai absolument pas peur d'avouer que Le Lieutenant souriant me plaît mieux que Le Parrain, ou que The Little Foxes me touche beaucoup plus que Citizen Kane. Après tout, ce n'est pas parce qu'une histoire a un esprit masculin que ça la rend nécessairement meilleure que des intrigues de sensibilité plus féminine, et je serai bien plus heureux en choisissant des lauréats qui me ressemblent, quitte à snober des films plus novateurs. J'essaie également de jouer avec un code couleur réparti comme suit: les chefs-d’œuvre, les bons films, les films corrects, les choix médiocres et les faux-pas.


Années 1920

[1928: Sunrise (→ Sunrise, mais The Crowd est un très bon second).]
1928: Wings (→ Seventh Heaven)
1929: The Broadway Melody (→ pas vu les autres)


Années 1930

1939: Gone with the Wind (→ Gone with the Wind)
1930: All Quiet on the Western Front (→ All Quiet, mais j'adore The Love Parade)
1935: Mutiny on the Bounty (→ Mutiny on the Bounty, un peu par défaut)
1934: It Happened One Night (→ Imitation of Life, également par défaut)
1932: Grand Hotel (→ The Smiling Lieutenant)
1936: The Great Ziegfeld (→ j'hésite entre Dodsworth et Libeled Lady)
1938: You Can't Take It with You (→ La Grande Illusion)
1937: The Life of Émile Zola (→ Stage Door ou The Awful Truth)
1933: Cavalcade (→ 42nd Street)
1931: Cimarron (→ pas vu les autres, mais argh!)


Années 1940

1940: Rebecca (→ je n'arrive pas à départager The Letter et Rebecca, c'est trop bon!)
1946: The Best Years of Our Lives (→ The Best Years of Our Lives)
1943: Casablanca (→ Casablanca, mais merci le jeu sur les dates de sortie en salles).
1941: How Green Was My Valley (→ The Little Foxes, et j'assume à 1000%!)
1945: The Lost Weekend (→ Mildred Pierce)
1942: Mrs. Miniver (→ The Magnificent Ambersons)
1949: All the King's Men (→ A Letter to Three Wives)
1948: Hamlet (→ The Treasure of the Sierra Madre)
1947: Gentleman's Agreement (→ Great Expectations, mais pas vu Miracle et Crossfire)
1944: Going My Way (→ Double Indemnity)


Années 1950

1950: All About Eve (je préfère Eve, mais Sunset est tellement évident).
1959: Ben-Hur (→ Anatomy of a Murder, mais Ben-Hur est un très bon lauréat).
1957: The Bridge on the River Kwai (→ 12 Angry Men)
1951: An American in Paris (→ A Streetcar Named Desire, un peu par défaut)
1954: On the Waterfront (→ On the Waterfront vraiment par défaut)
1953: From Here to Eternity (→ pas vu The Robe, je n'aime aucun des quatre autres...)
1955: Marty (pas vu Roberts, je n'aime aucun des quatre autres...)
1958: Gigi (→ Cat on a Hot Tin Roof)

Pas vu: 1952: The Greatest Show on Earth (→ High Noon)
Pas vu: 1956: Around the World in 80 Days (→ Friendly Persuasion)


Années 1960

1962: Lawrence of Arabia (→ Lawrence of Arabia)
1960: The Apartment (→ The Apartment)
1961: West Side Story (→ West Side Story, mais un peu déçu la dernière fois)
1969: Midnight Cowboy (→ Midnight Cowboy, mais pas vu Z et The Kid)
1967: In the Heat of the Night (→ Bonnie ou The Graduate, j'hésite fortement)
1965: The Sound of Music (→ Doctor Zhivago)
1966: A Man for All Seasons (→ Virginia Woolf, mais un peu par défaut)
1964: My Fair Lady (→ Dr. Strangelove mais vraiment par défaut)
1963: Tom Jones (→ m'en manque trois, vu que Cléopâtre qui est très supérieur à Tom)

Pas vu: 1968: Oliver! (→ Romeo and Juliet parmi les quatre autres)


Années 1970

1977: Annie Hall (→ je préfère Julia, mais il n'y a pas photo, Annie Hall est bien plus novateur)
1974: The Godfather: Part II (→ Chinatown, mais ça reste un très bon groupe)
1972: The Godfather (→ Cabaret, pas vu Deliverance)
1979: Kramer vs. Kramer (→ All That Jazz, mais pas vu Apocalypse Now)
1975: One Flew Over the Cuckoo's Nest (→ Barry Lyndon, mais pas vu Dog Day)
1978: The Deer Hunter (→ The Deer Hunter vraiment par défaut, pas vu Heaven Can Wait)
1976: Rocky (→ Network, mais Taxi Driver est un excellent second)
1971: The French Connection (→ The Last Picture Show)

Pas vu: 1970: Patton (→ Five Easy Pieces dans l'immédiat)
Pas vu: 1973: The Sting (→ mais il y a Cris et Chuchotements en face!)


Années 1980

1984: Amadeus (→ Amadeus)
1987: The Last Emperor (→ The Last Emperor)
1985: Out of Africa (→ Kiss of the Spider Woman)
1980: Ordinary People (→ The Elephant Man, pas vu Raging Bull)
1983: Terms of Endearment (→ m'en manque trop)
1982: Gandhi (→ Tootsie, avec The Verdict comme excellent second)
1989: Driving Miss Daisy (→ vu aucun des quatre autres)

Pas vu: 1981: Chariots of Fire (→ Reds)
Pas vu: 1986: Platoon (→ mais il y a A Room with a View en face!)
Pas vu: 1988: Rain Man (→ mais Dangerous Liaisons tout de même!)


Années 1990

1998: Shakespeare in Love (→ Shakespeare in Love, pas vu Ryan)
1991: The Silence of the Lambs (→ Beauty and the Beast, mais pas vu les trois autres)
1997: Titanic (→ Titanic, mais il m'en manque trois)
1993: Schindler's List (→ The Remains of the Day)
1996: The English Patient (→ The English Patient par défaut)
1999: American Beauty (→ vu aucun des autres)

Vus trop jeune, je ne m'en souviens pas:

1990: Dances with Wolves (→ pas vu Awakenings, je déteste les trois autres...)
1994: Forrest Gump (→ Four Weddings reste très frais 20 ans après)

Pas vu: 1992: Unforgiven (→ mais j'apprécie The Crying Game et Howards End)
Pas vu: 1995: Braveheart (→ Sense and Sensibility dans l'immédiat, sans aimer plus que ça)


Années 2000

2009: The Hurt Locker (→ A Serious Man)
2002: Chicago (→ je préfère The Hours, mais The Pianist est supérieur)
2000: Gladiator (→ Erin Brockovich, je suis un peu déçu par les cinq)
2003: The Lord of the Rings (→ Lost in Translation)
2004: Million Dollar Baby (→ The Aviator)
2001: A Beautiful Mind (→ Moulin Rouge!)
2005: Crash (→ Brokeback Mountain, mais par défaut)
2008: Slumdog Millionaire (→ pas vu Milk et Nixon, The Reader par défaut)

Pas vu: 2006: The Departed (→ The Queen par défaut dans l'immédiat)
Pas vu: 2007: No Country for Old Men (→ Atonement, mais pas vu Blood en entier...)


Années 2010

2014: Birdman (→ Birdman)
2011: The Artist (→ m'en manque trop)
2013: 12 Years a Slave (→ Gravity)
2010: The King's Speech (→ pas encore tout vu, Black Swan par défaut pour le moment)
2012: Argo (→ Zero Dark Thirty)


Voilà. Vous pouvez me détester librement! A bientôt!

samedi 27 février 2016

Ne pleure pas, Jeannette.


L'autre jour, j'ai acheté le DVD de Joan of Arc, la version de Victor Fleming de 1948. J'avais vu le film il y a longtemps, sans vraiment l'aimer, quoique le souvenir de jolies images colorées fût assez fort pour me pousser à l'ajouter à ma collection malgré tout. Qu'a donné ce nouveau visionnage?

Eh bien visuellement, je n'ai pas été déçu. On est dans la grande tradition hollywoodienne, voire dans la continuité d'Autant en emporte le vent avec ces très beaux crépuscules peints en arrière-plan. L'ouverture est elle aussi magnifique avec ces milliers de cloches et de bougies qui donnent une dimension épique à la religiosité du propos, et tant qu'à parler d'Eglise, la séquence du couronnement à Reims est en tout point magnifique avec cette nef blanche et ces vitraux chamarrés qui n'ont n'égal que le flamboiement des étendards et des robes d'ecclésiastiques. J'aime aussi le jeu sur l'atmosphère générale, entre les grandes salles palatiales un peu sombres qui donnent davantage de sérieux au projet de l'héroïne après les gentilles images d'une campagne naïvement tranquille, et le rougeoiement des champs après de sanglantes batailles qui s'oppose brillamment à une partie de mail dans des jardins aérés. Les décors de Richard Day, Joseph Kish et Casey Roberts ont alors toujours de quoi ravir les yeux, allant même jusqu'à donner envie de poursuivre l'aventure y compris quand l'histoire ennuie, et pour moi qui suis inexplicablement passionné par l'architecture militaire médiévale, j'aime l'image qu'en donne Hollywood ici, avec notamment les peintures imposantes des Tourelles et leur grande muraille de pierre, mais aussi les toits en poivrière et les maisons à colombages de Rouen. Les costumes de cour confectionnés par Dorothy Jeakins, Barbara Karinska et Raoul Pene Du Bois sont quant à eux ravissants, avec tout ce qu'il faut de jolis motifs et de hennins démesurés, sachant qu'Ingrid Bergman n'a jamais l'air ridicule dans son armure. C'est aussi que les coiffures et maquillage rendent l'actrice absolument conforme à l'image populaire de la combattante, d'où une impression de familiarité qui empêche la dame de détonner dans ce rôle.

Dommage que ces réussites techniques ne donnent pas plus de saveur à cette hagiographie, qui ne pose jamais la moindre question et se contente de suivre à la lettre le parcours de Jeanne de la Lorraine à la Normandie. En soi, il n'y a pas de mal à ça: on ne peut attendre d'un film américain de 1948 qu'il tente de nuancer la vision trop saine d'une héroïne canonisée, mais il est vrai qu'à force de la présenter comme simplement juste et gentille, elle en devient relativement lisse et finit par nous faire décrocher à mi-parcours. Le scénario n'est en fait qu'une succession d'images d’Épinal où Jeanne entend des voix, reconnaît miraculeusement le dauphin à Chinon, part libérer Orléans, est faite captive à Rouen et connaît la fin que l'on sait. Mais certaines séquences sont trop longues. Le film lui-même dure deux heures et demie et à force de passer des dizaines de minutes dans une même pièce pour entendre des acteurs réciter sagement leur leçon d'histoire au premier degré, ça finit par ennuyer. A vrai dire, même les phrases prophétiques censées redonner du rythme à l'intrigue sont plus maladroites qu'autre chose et tombent à plat, notamment lorsque Jeanne, voyant le gouverneur des Tourelles mourir dans les flammes s'écrie: "Périr par le feu est la pire mort qui soit!" Honnêtement, le passage le plus stimulant du film reste la première partie, où les dires de Jeanne sont remis en question par la noblesse lorraine, ce qui donne envie de voir comment les "non-croyants" vont réussir à changer d'avis pour lui faire confiance. Mais une fois que tout le royaume la suit, il n'y a plus vraiment de rebondissement digne d'intérêt, à l'exception de l'absence de scrupules de Charles VII après la prise d'Orléans. Mais là encore, Jeanne reste tellement sûre d'être dans son bon droit que les émotions attendues ne parviennent jamais à toucher le spectateur de quelque manière.

Avec tout ça, je sais de moins en moins quoi penser de Victor Fleming, qui n'arrive à aucun moment à donner du souffle à un film se voulant tout de même épique, et se noie au contraire dans la torpeur du propos. Certes, le réalisateur devait être épuisé au moment du tournage puisqu'il mourut juste après la sortie en salles, mais en regardant objectivement ses autres œuvres, je ne suis pas sûr qu'il fut aussi talentueux que ça: Autant en emporte le vent porte tellement la marque de Selznick que j'ai du mal à voir l'apport du réalisateur dans le film; Le Magicien d'Oz manque pour sa part de profondeur et, comme Jeanne, vaut là encore plus pour ses décors que pour ses personnages caricaturaux (certes, on nage dans un imaginaire enfantin pour le coup); Dr. Jekyll & Mr. Hyde regorge quant à lui de qualités techniques, dont sa photographie, mais n'a rien du relief de la version de Mamoulian; A Guy Named Joe et Adventure sont oubliables; et Red Dust et Test Pilot ne sont pas des chefs-d’œuvre, le deuxième devant d'ailleurs énormément à Myrna Loy. A l'origine, je voulais récompenser Fleming en 1939 pour ses travaux sur deux très gros films, mais je suis apaisé depuis que je me suis résolu à ne plus le faire: Hollywood comptait bon nombre de réalisateurs plus talentueux qui restent prioritaires lors des remises de prix, et Jeanne d'Arc me conforte dans cette idée.

Le problème, c'est que le film me conduit également à me poser pas mal de questions sur Ingrid Bergman. Comme vous le savez, j'ai une relation très conflictuelle avec elle, ne supportant pas ses rôles atrocement mélodramatiques, surjoués et appuyés dans Gaslight, Under Capricorn et Saratoga Trunk, où même selon les standards de l'époque elle en fait quand même beaucoup trop; et la trouvant assez peu intéressante dans une bonne partie de sa filmographie de l'époque. Mais, son statut de légende me tourmente depuis plusieurs années, et je sens bien, quand je repense à ses personnages forts et compliqués de La Visite ou Sonate d'automne, que la dame pouvait tout de même être une merveilleuse actrice de talent. Mais quand je pense à son génie, ça intervient surtout dans ses films les plus tardifs, et force est de reconnaître que la Bergman des années 1940/1950 est en fait très loin de mon panthéon, contrairement à ce que j'ai tenté de croire l'année dernière. En toute franchise, j'ai revu Casablanca l'hiver dernier, et même là, je dois avouer qu'elle m'y impressionne bien moins qu'à l'origine, puisqu'elle y est limite secondaire, n'a que deux ou trois larmes à faire couler dans ses scènes les plus exigeantes, et se contente d'être uniquement charismatique dans le reste, ce qui est déjà pas mal, je le reconnais. Quant à Spellbound, sa performance m'est sortie de la tête avec une rapidité déconcertante, si bien que la question de l'oscariser pour ce rôle n'est plus du tout d'actualité (coucou Deanna!). En somme, il faut bien se rendre à l'évidence: la jeune Ingrid Bergman n'est tout simplement pas faite pour moi, malgré ses choix de carrière prestigieux, et la balance penche plutôt du mauvais côté avec Jeanne d'Arc.

Il faut dire que le scénario lui demande essentiellement de renvoyer une image pure et agréable, mais cet aspect rend le personnage tellement lisse et si peu complexe qu'on peut difficilement palpiter pour ses aventures. Même la séquence du bûcher est traitée trop religieusement pour nous faire trembler pour elle devant une mort épouvantablement atroce, ce qui contribue à annihiler le semblant d'émotions qu'on avait pour elle auparavant. En outre, l'actrice a beau se montrer déterminée pour qu'on ne doute jamais des motivations de Jeanne, elle manque quand même de charisme pour croire qu'elle puisse galvaniser les foules partout sur son passage. Ainsi, la petite paysanne passe plus pour une folle qu'autre chose, et l'on s'étonne de voir Baudricourt se mettre à lui accorder du crédit aussi rapidement. Surtout, si Bergman ne détonne pas, par son physique et sa coiffure, sous l'armure légendaire de la sainte au combat, elle n'est tout de même pas en mesure de dominer de façon convaincante une armée aguerrie dont chaque capitaine parvient à l'éclipser d'un seul regard, même en l'écoutant attentivement. Après tout, même si la véritable Jeanne fut peut-être davantage un porte-étendard qu'une combattante, il est certain que sa seule présence a réussi à remotiver bon nombre de sujets français à l'époque, mais Bergman a l'air tellement adorable qu'on a plus envie de la prendre dans nos bras pour la consoler qu'autre chose. Et puis, décidément, l'actrice n'arrive toujours pas à me convaincre qu'elle maîtrisait ce jeu exacerbé typique de l'époque à la différence de ses collègues les plus célèbres, et lorsqu'elle se lance dans des envolées lyriques à grand renfort de grimaces passionnées et de gestes ampoulés, ça ne marche pas du tout et on la trouve mauvaise, ou tout du moins illuminée, même si l'on arrive à comprendre la souffrance du personnage en fonction des scènes.

Malheureusement, le reste de la distribution n'est pas en mesure de donner à Bergman l'énergie qui aurait pu l'inspirer davantage dans ce rôle, puisque le scénario s'ingénie à ne rien donner à faire à personne. José Ferrer est par exemple totalement impersonnel en dauphin et mériterait d'ailleurs des baffes pour être aussi ennuyeux, John Emery rayonne de classe mais garde la même expression figée le peu de fois où il apparaît, J. Carrol Naish est quant à lui éclipsé par son œil mort, et tous les capitaines français sont absolument interchangeables tant aucun n'est apte à varier son jeu pour se distinguer de ses collègues en armure.

Finalement, cette version de Jeanne d'Arc est trop longue et compte beaucoup trop de plans de dix minutes où des gens parlent trop religieusement, ce qui ôte tout intérêt à une intrigue déjà pas vraiment complexe à l'origine. A vrai dire, s'il faut compter sur les décors et costumes flamboyants pour donner un peu de peps à l'ensemble, c'est bel et bien que le fond, trop lisse, aurait dû contenir plus de substance. Ceci dit, même en admettant qu'on veuille suivre l'histoire à la lettre, le rôle reste juteux, mais le film aurait probablement gagné avec une actrice un peu plus charismatique dans le rôle principal, mettons comme...

Joan: Moi! Il va de soi que je suis la seule actrice américaine à pouvoir incarner Jeanne d'Arc avec talent. Après tout, nous partageons le même prénom.

Marlene: Les demoiselles Bennett et Fontaine apprécieront.

Joan: Qui c'est celles-là? Mes nouvelles doublures?

Bette: J'imagine bien cette mégère de Joan Crawford dans le rôle de Jeanne d'Arc. A force de distribuer des gifles à tous ses soldats, elle aurait réussi à disperser son armée en une semaine, et nous aurions gagné la guerre en un éclair!

Joan: Fi! Mieux vaut être un soldat français et être giflé par mes mains délicates et parfumées à la rose, plutôt qu'un sujet britannique un siècle plus tard et voir votre vieille face d'Elizabeth mal réveillée tous les matins. Ça, ce devait être vraiment intolérable!

Bette: Ah ouais, tu veux qu'on en parle quand je t'aurai coupé la tête avec ma hallebarde?

Greta: Oh, non! Ces figurantes vont faire un de ces bruits... Et moi qui tenais tant à rester toute seule au calme ce weekend!

Marlene: Ce weekend seulement?

Tallulah: Allons allons! Ne vous chamaillez pas mes chéries, et inclinez vous plutôt devant l'évidence: la seule actrice digne d'incarner Jeanne d'Arc parmi nous, c'est... moi.

Toutes en chœur: Pardon?

Marlene: Pardonnez-moi très chère, je vais aller me rouler par terre de rire, je reviens.

Tallulah: Pourquoi? C'est un rôle de composition comme un autre.

Marlene: Sauf que là, trois pots de maquillage ne suffiraient pas à faire illusion! Le temps que vous passiez toutes vos troupes en revue, ce ne serait plus la guerre de Cent Ans, mais la guerre de Dix-mille Ans!

Tallulah: Quel bonheur si ça pouvait durer aussi longtemps!

Norma: Tsss tsss. Ce serait bien la pire erreur de casting de l'histoire du cinéma, après Lucille Le Sueur en divorcée. Non, vraiment, la seule actrice hollywoodienne ayant le charisme et la pureté requises pour le rôle de Jeanne, c'est Madame Irving Thalberg, c'est à dire moi-même, en toute modestie. D'ailleurs, j'ai commandé une version spéciale à Clarence Brown, et c'est l'heure de mes essayages pour la séquence du bûcher, à plus tard.

Joan: Non!!! Non seulement elle m'a piqué tous mes rôles de son vivant, et maintenant elle convoite même mes rôles fantasmés! Je la hais!

Tallulah: Ne pleurez pas, Joanette. Nous produirons notre version toutes les deux. Vous ferez Jeanne puisque vous y tenez tant, et je jouerai la matrone chargée de votre examen de virginité. Ce sera un grand film!

Marlene: Seigneur! Je ne veux même pas imaginer! On va vraiment devoir vous enfermer dans un couvent, Tallu.

Tallulah: Chiche! On pourra y faire un remake des Diables!

Marlene: Elle a réponse à tout. Il n'y a plus rien à faire.

Jeanette: Je vous demande pardon, mais vous semblez toutes avoir oublié que la réponse ultime pour le rôle de Jeanne d'Arc se trouvait sous vos yeux depuis le début. En effet, si vous aviez été attentives, vous auriez remarqué que l'héroïne est surnommée Jeannette dans tout le film. Ça vous donne une idée qui était la mieux à même de l'incarner...

Tallulah: Comme c'est charmant, dahling. Et vous pensiez vraiment faire fuir les Anglais en leur chantant "Isn't it romantic?"

Jeanette: Bien sûr que non! Mais j'aurais galvanisé mes troupes au son ♪ d'Orléans ♫ Beaugency ♪ Notre-Dame de Cléry! ♫

Bette: Mais c'est qu'elle va vraiment chanter en plus! Tous aux abris!

Greta: Mais! Quel est cet hélicoptère qui s'amuse à faire de la musique devant ma loge? Je vous ai déjà demandé de me laisser tranquille. Pour votre peine, je ferme la boutique jusqu'à nouvel ordre. Adieu.

vendredi 26 février 2016

L'important, c'est le laid.


Ça y est, je viens enfin de voir L'important c'est d'aimer… en entier. J'apporte la précision parce qu'il m'aura fallu trois essais pour aller jusqu'au bout : la première fois, la laideur visuelle de la première scène ne m'avait pas motivé pour continuer, et j'avais dû abandonner pour rendre le film à la bibliothèque à temps. La seconde, j'avais réussi à passer le cap de la pénible première demi-heure, mais c'était déjà un gros effort, et l'arrivée de nouveaux personnages pervers et caricaturaux m'avait fait refermer l'étui pour le renvoyer dès le lendemain en rayon. Il aura donc fallu un troisième essai en direct devant un poste de télévision pour m'obliger à tenir jusqu'au bout, et je demande d'ores et déjà pardon à mes hôtes à qui j'ai infligé cette horreur dans leur salon.


Horreur. Le mot n'est pas trop faible, car la seule ligne directrice du film, c'est bien une dégringolade malsaine dans le sordide, où l'on part d'un tournage de film porno pour finir par se traîner sur le sol d'un urinoir public, en passant par à peu près toutes les perversions possibles et imaginables dans des intérieurs mal décorés. Évidemment, je ne suis pas stupide au point d'ignorer que c'est un choix assumé d'Andrzej Zulawski : le titre bucolique est je suppose censé percer coûte que coûte sous le vernis de toutes les misères du monde, afin de montrer que l'amour est effectivement la seule chose qu'il restera à Nadine, surtout qu'au milieu de ses égarements, elle n'est d'ailleurs plus définie que par sa capacité à aimer, entre les vestiges de sa reconnaissance envers son mari et ses sentiments naissants envers le photographe. J'en conclus donc que pour faire ressortir le verbe essentiel de l'histoire, le réalisateur a fait le choix d'en inonder sa définition sous le déluge le plus glauque du monde, et ce au prix d'une photographie aux teintes volontairement grisâtres supposées traduire l'état d'esprit "paumé" de l'héroïne. L'ennui, c'est que ces choix de luminosité appuient tellement sur le sordide que tout en devient vraiment affreux, et c'est insupportable à regarder. L'autre jour, je parlais de ma très agréable découverte du Juge et Assassin de Tavernier en évoquant une photographie à couper le souffle, une bonne surprise que je comparais avec "certains films avec Romy Schneider". Je pensais précisément à L'important c'est d'aimer, où chaque plan est si glauque et gris que c'en devient immonde. En outre, pour accentuer les tourments de Nadine, Zulawski s'amuse avec un jeu de zooms en continu, mais ça donne plus le tournis qu'autre chose et ça ne s'intègre pas forcément à l'histoire.


Quelle histoire d'ailleurs ? L'usage de ces zooms frénétiques est en fait rendu caduque par l'absence totale de scénario, si bien qu'on se retrouve devant un film volontairement laid qui en définitive ne raconte rien. Tout ça pour ça ? Je n'aime pas définir une œuvre comme prétentieuse, car c'est souvent un adjectif utilisé à tort et à travers quand on ne sait plus quoi dire, mais le terme est une fois n'est pas coutume très adéquat ici : Zulawski montre qu'il a des références en placardant des posters de June Bride et autres films de prestige partout dans l'appartement principal, mais ça tranche beaucoup trop avec cette atmosphère peuplée d'acteurs médiocres tout justes bons à tourner dans de la série Z, et ça ne fait même pas particulièrement avancer l'histoire, pas même par contraste puisque la question de faire jouer Nadine dans Richard III est rapidement mise de côté. Alors, que cherche-t-on a nous raconter plus on avance dans le film ? Pour mettre les choses au clair, on nous dit que l'important, c'est d'aimer. Sauf que lorsque le scénario se souvient du titre une fois toutes les demi-heures, c'est uniquement pour poser des questions creuses qui alourdissent d'autant plus l'intrigue au lieu de mieux en cerner les contours, comme lors de la séquence au café où Romy Schneider s'énerve : "Mais ça ne veut rien dire "je t'aime"!"


Pour être honnête, on peut éventuellement penser que ce genre de répliques illustre le désarroi de personnages définis comme "paumés", mais devant le montage aberrant qui saute d'une personne à l'autre sans prévenir, force est de reconnaître que si les protagonistes sont aussi largués, c'est que ça arrange surtout le réalisateur pour leur faire faire n'importe quoi sans souci de cohérence. Ainsi, on ne sait plus quoi faire pour dérouler le récit ? Vite, comblons les trous avec des orgies totalement gratuites, ou avec un personnage qui monte sur sa table pour déclamer des tirades tel un fou furieux. Franchement, la seule chose qui semble intéresser Zulawski, c'est de passer en revue une ribambelle de personnages vicelards et répugnants pendant presque deux heures, quand bien même certains n'apportent rien à l'affaire. Ce point de vue est d'ailleurs confirmé par des caricatures ahurissantes d'homosexuels dégoulinants de maquillage, ou par une scène de violence sanglante qui sort de n'importe où à la fin. Et que dire de ces dialogues complètement plaqués, comme celui sur les femmes au Yemen ? Le pire, c'est que pour combler les trous d'un scénario qui fait défiler le maximum de personnages malsains au lieu de donner un minimum d'épaisseur au trio central, on nous balance un thème de Georges Delerue pour augmenter le pathos de certaines séquences. Malheureusement, on n'est pas dans The Pumpkin Eater ici ! Autant dans le film de Jack Clayton les envolées lyriques étaient savamment dosées et uniquement au service d'un portrait de femme compliquée parfaitement brossé, autant l'usage répétitif de la même ritournelle à divers endroits du film de Zulawski donne davantage l'impression qu'on essaie de noyer un poisson qui n'a rien à raconter. À l'image des zooms et des posters de cinéma, le motif de Delerue participe plus d'un bricolage formel que d'un usage réfléchi pour servir une narration.


Le problème, c'est que tout ce vide et ces excès de laideur affectent la performance d'actrice, seul élément susceptible de maintenir un semblant de cohésion dans cet ensemble. La seule ligne à peu près cohérente dans l'histoire, quand on ne s'égare pas pendant des dizaines de minutes sur le quotidien de producteurs vicieux, la concerne d'ailleurs entièrement : arrivera-t-elle à choisir entre deux hommes bien qu'elle soit complètement perdue ? Alors Romy sait parfaitement jouer toutes les émotions qu'on lui demande, entre air hagard, larmes, séduction provocante et crise de nerfs sur une tasse de café, mais qu'essaie-t-elle de montrer dans tout ça ? Certes, elle est paumée, mais pourquoi ne le suggère-t-elle que par moments ? Pourquoi a-t-elle l'air aussi sûre d'elle et posée dans la moitié des séquences ? Méprise-t-elle vraiment son mari comme celui-ci a l'air de le penser ? Ressent-elle vraiment quelque chose pour le photographe avant les dernières minutes ? Ce n'est jamais très clair, mais ça ne me semble pas vraiment traduire les égarements de Nadine. En fait, on a plutôt l'impression que Romy fait comme le réalisateur : elle bricole, elle expérimente avec plusieurs effets qu'elle maîtrise très bien, sans savoir pour autant ce qu'elle a à raconter. On comprend néanmoins qu'elle fut très fière de ce rôle, qui non content de lui avoir donné du grain à moudre comme actrice a surtout eu le mérite de briser son image, encore que l'érotisme de La Piscine était déjà cent fois plus troublant que les images de fesses et les répliques vulgaires de L'important c'est d'aimer. Hélas, les trop fortes imprécisions de la mise en scène et du scénario font tourner ce personnage à vide (concrètement, on se contrefiche de savoir avec qui elle va finir au bout de seulement vingt minutes), aussi ai-je vraiment du mal à considérer cette performance comme la meilleure de l'année, à l'inverse de plusieurs sites que j'ai croisés ça et là. Désolé Romy, mais je donne le César à Adjani!


Pour le reste de la distribution, Jacques Dutronc est franchement mauvais : ses répliques sonnent faux dans sa bouche ("Elle a un cul d'adolescent, j'adore ça."), son air constamment amorphe ne colle pas au type geignard qu'il est censé jouer, et sa dernière séquence est tellement irréaliste qu'il n'est pas en mesure de dessiner les contours d'un personnage encore plus imprécis que Nadine. De son côté, Fabio Testi fut apparemment doublé ce qui rend difficile de juger de sa prestation, avec ce photographe qu'on ne comprend pas plus que les acteurs, et tous les autres personnages sont pour leur part trop hideux pour nous permettre d'avoir une once de sympathie pour les performances de leurs interprètes, tous passant leur temps à se rincer l’œil devant des priapées, à lécher du sang ou à se fourrer des godemichés dans le moindre orifice. Je ne sors pas du couvent, mais à ce stade d'obscénités, c'est vraiment navrant.


En somme, j'ai beau essayer de me convaincre qu'il y a tout de même une fine trame narrative à suivre, ces nombreuses séquences qui s'étirent en longueur à propos de tous ces rôles secondaires répugnants font davantage l'effet de divagations qui n'apportent rien à l'affaire. Le tout me semble inutilement glauque et absolument creux, et vous aurez beau m'accuser d'être passé complètement à côté du film, ça n'y changera rien : c'est détestable, et seule la mise en scène des laideurs humaines semble avoir intéressé Andrzej Zulawski. Impossible dès lors de voir ce que tout le monde peut bien trouver à cette œuvre, à laquelle je dois attribuer la note minimale tant c'est insupportable et désespérément affreux. Vivement le prochain film pour oublier tout ça!


mercredi 24 février 2016

Steve Jobs (2015)


Comme précisé hier, je suis également allé voir Steve Jobs au cinéma, principalement pour son casting: je pense d'une part que Michael Fassbender est l'un des meilleurs acteurs contemporains, et il s'avère en outre qu'il vient d'être nommé aux Oscars pour ce rôle en compagnie de Kate Winslet. Quel bonheur de retrouver la talentueuse Britannique dans un rôle de prestige après sa relative éclipse dans la première moitié de la décennie! Pourtant, la présence de ces interprètes au générique n'était pas suffisante pour estomper mes angoisses sur deux sujets. Premièrement, j'ai toujours tenu Danny Boyle en bien piètre estime à cause de cette horreur de Slumdog Millionaire, un film tellement soporifique et sirupeux que je lui ai mis 1/10 devant l'impossibilité de dépasser la première partie. 

Par ailleurs, j'ai absolument horreur de l'informatique, et la perspective de passer deux heures en compagnie de cubes ou autres logiciels en tout genre ne m'enthousiasmait pas du tout. Car incroyable mais vrai, on peut tout à fait très bien vivre sans ordinateur! A la maison, nous n'avons eu Internet qu'en 2007, je n'ai eu ma première machine personnelle qu'un an plus tard, et j'ai très bien vécu sans pendant vingt ans, à une époque où un ordinateur n'était qu'un gros cube volumineux tout juste bon à décorer des CDI, et où il suffisait d'ouvrir une encyclopédie pour faire ses recherches. Bon, maintenant, je m'y suis fait, et c'est vrai que d'avoir découvert toute la filmographie introuvable de Jeanette MacDonald sur Youtube à l'été 2010 était franchement merveilleux, sachant que ça reste toujours bien pratique de pouvoir faire des listes informatisées quand on change tout le temps d'avis, de capturer des images de ses films préférés sur le logiciel au plot, et bien sûr de faire parler Marlene et Tallulah sur votre blog préféré! Mais de là à s'intéresser à la conception même des appareils dans les années 1980 et 1990, le fossé restait grand. Pourtant, j'ai aimé le film.

La principale raison, c'est que ça parle finalement moins d'informatique que de mégalomanie. On se focalise alors davantage sur l'humain à travers les relations compliquées d'un héros talentueux à des subalternes toujours dans l'ombre, et c'est très intéressant de voir chaque personnage y aller de sa petite dose d'émotion dans les mailles d'un filet de manipulations et stratégies marketing aberrantes. Surtout, le scénario brille parce qu'Aaron Sorkin réussit à explorer toutes les facettes du héros à partir de seulement trois jours de son existence, à chaque fois lors des quelques minutes précédant le lancement de nouveaux appareils. Tout se joue en fait en coulisse, sans qu'on nous impose les discours ennuyeux de présentation devant le public, et ce jeu de relations dans des couloirs et loges sombres crée une tension captivante qui donne constamment envie d'en savoir plus. Sont alors passés en revue l'ancien patron au caractère ambigu, les anciens collaborateurs lâchés à la dernière minute après leur date de péremption, la responsable marketing faisant office de confidente et qui est bien sûr amoureuse de Jobs depuis toujours, l'ex petite-amie hystérique et névrosée et enfin la petite fille intelligente qui n'est reconnue par son père que lorsque celui-ci a envie d'oublier la pression qui pèse sur lui. Tout ce monde forme ainsi une galerie de personnages consistants et bien développés soulignant que chacun doit sa part d'ombre et de lumière à un même homme. Ce portrait découpé en trois actes se suit alors avec intérêt, en particulier dans le dernier tiers où certains masques tombent afin de donner encore plus de profondeur à ceux qui restent.

Le scénario permet surtout aux acteurs de réaliser de bonnes performances: la déception de Seth Rogen et Michael Stuhlbarg est bien jouée, malgré une scène de colère un peu commune de la part du premier; et toujours dans le domaine de l'informatique, Jeff Daniels, qui vieillit mal, trouve un bon équilibre entre absence de scrupules et regrets. Katherine Waterston incarne pour sa part un personnage si peu avenant qu'il est difficile de juger de son jeu, surtout qu'on lui demande en permanence d'être éclipsée par le calme froid de son partenaire, et j'avoue que la fille a beau être mignonne, elle n'en est pas moins insupportable, avec ce trope malsain de la fillette de cinq ou neuf ans dotée du cerveau de Platon et qui a tout compris sur tout. Chez les femmes, je suis en fait nettement plus intéressé par Kate Winslet, dont l'accent s'envole par moments vers d'autres contrées, mais qui reste dynamique et chaleureuse tout en donnant vie à un personnage volontairement terne derrière ses grosses lunettes. On sent en tout cas qu'elle a de la personnalité à revendre, et son dénouement a beau être cliché, elle le joue très bien, en particulier lorsque Steve lui demande avec désinvolture et goujaterie pourquoi ils n'ont jamais couché ensemble, à quoi elle répond "parce qu'on n'est pas amoureux", tout en faisant sentir qu'elle ment en un regard à ce moment précis. Cependant, toute réussie soit-elle, cette performance est loin d'être ce que la géniale actrice a fait de mieux: c'est très compétent mais après avoir mis la barre aussi haut entre 1994 et 2004, il lui est difficile de nous surprendre avec un tel rôle. A vrai dire, j'espère même qu'elle ne gagnera pas l'Oscar bien qu'elle le mérite davantage qu'Alicia Vikander et "Rouni Moore" qui n'ont rien à faire dans la catégorie de Diane Ladd, car ce serait vraiment une perte de temps de la récompenser pour une performance simplement plus que correcte, alors qu'il serait de bon ton de lui donner un second trophée pour une future performance exceptionnelle comme premier rôle. Les nostalgiques de Titanic n'avaient qu'à voter pour Kate et Leo en 2004: avec l'autre Cate en second rôle, c'eût été un palmarès excitant!

De toute façon, la lumière de Steve Jobs, c'est le héros lui-même, brillamment incarné par Michael Fassbender, qui a non seulement le talent mais aussi le charisme pour porter ce personnage hors normes pendant deux heures. Son jeu est d'ailleurs formidablement modulé: tout est intense sans qu'il ait besoin d'en faire trop, et il fait aussi bien sentir l'énorme ego du personnage que ses fêlures, en particulier dans sa dernière scène avec sa fille adulte. J'ai néanmoins du mal à en dire plus: c'est un excellent portrait sans concessions qui a en outre le mérite de divertir, et je n'ai décidément rien à lui reprocher, pas plus qu'au film d'ailleurs, dont le seul défaut est qu'il risque ne pas s'avérer si mémorable que ça avec plus de recul. Déjà, un mois après, son souvenir a déjà commencé à s'estomper, et l'ensemble sera à mon avis appelé à n'être plus qu'un film très correct qui n'aura pas été une perte de temps, mais qui sera loin de s'imposer comme l'un des éléments-phares de l'année. A la fin, la seule chose qui me fait tiquer, c'est l'imagerie extrêmement moderne des années 1980. Je sais, c'est stupide, mais je me suis toujours demandé si les gens qui ont vécu à l'époque voyaient le monde comme on le voit maintenant, or le fait est que l'ouverture avec le public dans la grande salle de projection en 1984 fait éminemment moderne, jusque dans le choix des couleurs et des vêtements.

En définitive, je vous ai assez peu parlé du film, mais c'est aussi que les subtilités du texte m'échappent complètement, lorsqu'il s'agit des machinations des informaticiens pour écouler leurs produits ou couler leurs rivaux. J'ai néanmoins passé un bon moment devant Steve Jobs et ne regrette pas ma séance. Mais ça ne m'a toujours pas donné envie de m'intéresser à l'informatique! Je ne sais toujours pas ce qu'est la "3G" et je le vis très bien, et je ne troquerai pour rien au monde mon écriture manuscrite d'écolier, même quand les parents d'amis s'imaginent que leurs enfants correspondent avec un élève de six ans en prenant leur courrier. Parce que le film m'a diverti sans me parler pour autant, je monte à un petit 7/10, en espérant que ça ne retombe pas à 6 quand j'y repenserai plus tard.

mardi 23 février 2016

45 Years (2015)

Un film d'Andrew Haigh.

Je reprends ma série des films actuels à travers mes deux découvertes de fin janvier, Steve Jobs et 45 Years, avant de conclure sur Room et Brooklyn le mois prochain, histoire de dresser un début d'inventaire des films qui me tentaient le plus cette année. Pour les actrices, j'ai honteusement fait l'impasse sur Joy, qui ne m'intéressait pas assez pour justifier une visite en salle, mais encore sur Spotlight, où Rachel McAdams a la réputation de ne rien faire du tout dans un ensemble masculin; sachant que je ne regarderai jamais The Hateful Eight: je hais le cinéma de Tarantino et celui-là est paraît-il encore plus gore et stupide que les autres, donc non merci. Par bonheur, je ne regrette nullement ma découverte de 45 Years, dont l'atout majeur compense largement les impasses de l'année.

Pourtant, l'histoire est assez peu alléchante dans le détail, car le seul point de mire susceptible de créer un mouvement, c'est le visage de Charlotte Rampling, qui se retrouve en proie au doute pendant toute une semaine avant la cérémonie des 45 ans de mariage du couple. Dans les faits, on ne bouge quasiment pas de cet intérieur sclérosé et mal décoré (faites-moi d'ailleurs penser à ne jamais partir à la retraite. Mieux vaut se suicider à soixante ans plutôt que passer trente ou quarante années entre quatre murs dans le même environnement.), et l'on pourrait rapidement s'ennuyer si l'on n'avait que l'histoire à notre disposition. Heureusement, il n'en est rien. A mesure que l'héroïne, Kate, se met à douter de ces 45 ans de certitudes, il se crée une forme de tension impressionnante qui dynamise le quotidien et donne envie de connaître les réactions des jours suivants, tout cela sans absolument aucune goutte de mélodrame ou de réactions disproportionnées. On se retrouve alors avec une histoire adulte et parfaitement naturelle, mais d'un naturel qui passionne et qui reste un grand exploit scénaristique, puisque Andrew Haigh prend toujours soin de ne jamais sortir du strict thème du doute, sans pour autant se laisser dépasser par cet élément aux contours imprécis et difficilement palpables.

Sa mise en scène est d'ailleurs assez inspirée par rapport à la fine marge de manœuvre que lui laisse l'histoire, et l'on appréciera que chaque jour de la semaine s'ouvre sur un plan de Charlotte Rampling isolée, soit dans la campagne brumeuse, soit sous la couette, comme pour la placer sans véritables soutiens au milieu d'un monde qui s'écroule tout autour. Les longs dialogues monotones avec Tom Courtenay sont quant à eux filmés en de longs plans d'abord sur le partenaire qui parle, puis sur celui qui écoute, afin d'isoler une fois de plus l'épouse, cette fois-ci au sein même de son couple. Ce qui aurait pu n'être qu'une histoire ennuyeuse et atrocement "quotidienne" se retrouve au contraire chargée en tension, et ce jusque dans le choix de ne pas montrer le fantôme de l'intrigue qui hante la maison, sauf lors d'une révélation inattendue dans la noirceur d'un grenier. Ainsi, on a beau trouver le temps long en de brefs passages, chaque journée apporte son lot de dynamisme qui permet de ne jamais décrocher dans cet environnement peu accueillant entre brume et pièces exiguës. Je sais d'autre part que certains s'interrogent sur la signification des saisons qui semblent alterner dans une unique semaine: j'admets que ce détail ne m'a pas marqué mais à la réflexion, le choix semble être judicieux, en soulignant que le doute à présent installé ne pourra pas s'estomper du jour au lendemain comme si de rien n'était.

Sinon, 45 Years m'évoque deux autres films. Le premier, c'est A Letter to Three Wives à travers la promenade en bateau sur les canaux anglais, où Kate tente de faire bonne figure au groupe du troisième âge qu'elle accompagne, avant de préférer s'isoler à la poupe pour mieux douter en silence, ce qui m'évoque d'une certaine manière le pique-nique des trois épouses de 1949, où chacune se laisse envahir par le doute sur le bateau tout en essayant de ne pas trop y penser de retour avec le groupe. Le deuxième film qui me vient à l'esprit a tout à voir avec le prénom du chien: Max. Son amour? Non! Je préfère ne pas savoir!

Quoi qu'il en soit, le film faisant la part belle aux réactions silencieuses de l'héroïne, et ne ménageant pas ses gros plans sur l'actrice, il était impératif que la performance principale soit à la hauteur, sans quoi tout l'édifice aurait pu s'effondrer. Or, Charlotte Rampling relève non seulement le défi avec brio, mais elle donne carrément la meilleure performance imaginable pour un film contemporain. Chaque changement discret s'opérant sur son visage est notamment travaillé avec soin, mais aussi avec subtilité pour que tout paraisse justement réaliste, sans aucune ficelle apparente. En fait, tout est dans la nuance, entre sourires et sentiment d'être égarée, entre chaleur et colère contenue, et le tout dernier plan conclut brillamment le portrait esquissé jusqu'alors. L'exploit est d'autant plus grand qu'il n'y a pas, comme précisé plus haut, de catharsis forcée ou de grande scène dramatique. Chaque réaction de l'héroïne se fait tout en discrétion, même dans les séquences les moins adultes où elle cède à la tentation de s'énerver ou de mener son enquête, et ça fait un bien fou. Très clairement, Charlotte Rampling surpasse allègrement Cate Blanchett et Rooney Mara dans les listes de remises de prix, et peu importe qu'elle dise des bêtises à la ville: elle donne l'une des meilleures performances de la décennie et mérite absolument cet Oscar, un trophée qui non content de récompenser l'excellence interprétative de 2015 couronnerait aussi une brillante carrière faite de choix audacieux. Heureusement, Rampling a eu l'Ours, c'est toujours ça de pris. Par contre, je suis un peu moins enthousiaste envers Tom Courtenay: il est très bon, arrive à bien faire sentir le poids de son passé en quelques regards, se sort avec les honneurs de l'exercice périlleux des troubles sexuels des septuagénaires et montre enfin la dose requise d'émotion et de désir de bien faire, mais tout de même, on a du mal à s'intéresser à son personnage étant donné la performance de sa partenaire en face.

Avec de tels atouts, 45 Years reste un bon film qui mérite bien 7/10, en particulier pour sa capacité à toujours maintenir l'intérêt sans tomber dans la torpeur attendue, malgré un rythme général un peu lent. Dans le détail, Charlotte Rampling mérite l'Oscar, et force est de reconnaître qu'Andrew Haigh et Tom Courtenay sont hors de tout reproche, en particulier le scénariste-réalisateur qui parvient à mettre en images la notion même de doute, et dieu sait si ce n'est pas chose facile quand on y pense. L'unique bémol du film: il est possible de s'énerver sans avoir besoin de dire "fucking" ou "bloody" avant tous les noms communs. Vraiment. Ce n'est pas parce que Loretta Young n'est plus là pour contrôler qu'il faut en profiter!

vendredi 19 février 2016

Meilleure chanson originale 1940


Après avoir traité deux catégories visuelles, interlude musical avec les chansons de l'année, au prix de d'une difficulté majeure pour moi: était-il moral de nommer une chanson issue d'une histoire fleurant la propagande nazie, quand bien même les paroles en question n'évoquent en rien le contexte politique du film? Après bien des hésitations et poussé par les encouragements de notre cher Anonyme au cœur fidèle, j'ai décidé que l'art surpasse la politique et qu'une grande chanson se devait d'être nommée malgré tout. Voici les résultats dans l'humeur de la saison:


5. ''Tuányuán'' (團圓) ("Réunion") dans
Xīxiāng jì (西廂記) (Le Conte de la Chambre de l'Ouest)
Musique: Yan Hua (嚴華), Paroles: Fan Yanqiao (范煙橋)

Comme vous le savez, Zhou Xuan est ma chanteuse chinoise préférée, et je suis toujours tenté d'avoir un film de ces contrées dans ma sélection dès que possible. Adaptation prestigieuse d'une pièce médiévale de Wang Shifu, cette Histoire du pavillon d'Occident est parcourue de jolies chansons interprétées par la servante (Zhou Xuan), qui y va toujours de son petit commentaire au milieu des manigances matrimoniales de la famille, qu'il s'agisse de ridiculiser le héros, de confesser le fin mot de l'affaire à sa patronne, ou de faire des métaphores printanières sur les papillons. Je sélectionne néanmoins la conclusion du film, cette "Réunion" comportant l'air le plus mélodieux qui est en outre repris en chœur par tous les membres de la maisonnée, tandis que les paroles arborées sur le sens du mariage correspondent à la fin heureuse souhaitée par l'auteur aux débuts du XIVe siècle.


4. ''Une Charade'' dans
Battement de cœur
Musique: Paul Misraki, Paroles: André Hornez

Comme le dit l'héroïne elle-même, les paroles sont peut-être "un peu bêtes", mais ce n'est certainement pas ça qui nuit à la qualité de la chanson. En effet, cette charade est ravissante et se paye même le luxe de renforcer l'humour du film, Danielle Darrieux posant la devinette au petit chien de l'homme évoqué en trois indices, lequel la dévore des yeux de dos en l'écoutant. La mélodie de Paul Misraki sert également de thème d'amour tout au long du film, les mesures de la charade étant jouées au moment même de la rencontre entre les deux héros au bal. C'est charmant et léger comme tout, et le film est si plaisant que je tenais vraiment à le sélectionner quelque part: la musique n'étant pas la moindre de ses qualités, je suis ravi de pouvoir le faire ici.


3. ''When You Wish Upon a Star'' dans
Pinocchio
Musique: Leigh Harline, Paroles: Ned Washington

Pour être parfaitement honnête, j'aime encore mieux la mélodie "An Actor's Life for Me", mais étant donné qu'elle est constituée à 80% d'onomatopées, je l'élimine en faveur de la chanson d'ouverture, dont l'utilisation intempestive par tous les services du publicité du studio dans les années 1990 a profondément marqué mon enfance et me fait tout particulièrement associer l'univers Disney à cet air là. Il faut dire que c'est doux et rassurant et que ça correspond bien à la chaleur d'un foyer que le héros regrettera trop vite d'avoir quitté, tandis que les paroles à mi-chemin entre le conte de fées et la morale de fables mettent du baume au cœur à propos de cette bonne étoile qui est là pour nous guider. J'ai beau préférer d'autres mélodies dans le même film, la magie opère toujours pour mon plus grand plaisir.


2. ''Wo ist dein Herz?'' dans
Das Herz der Königin
Musique: Theo Mackeben, Paroles: Harald Braun

Finalement, je joue la carte de la sécurité et ne classe cette chanson que deuxième, un peu par lâcheté je l'avoue, mais aussi par pragmatisme, Harald Braun étant également le scénariste du film, film qui vante... le rejet de l'étranger, en l'occurrence l'Angleterre. Donc non merci. Mais par bonheur, rien dans les paroles de cette chanson ne va dans le sens du scénario: on parle seulement d'une royale prisonnière à qui le ciel paraît lointain depuis sa chambre obscure, mais dont le cœur bat au rythme des souvenirs d'un âge d'or passé. On frôle le sublime, et la mélodie élégiaque sert à merveille ce genre de propos, au point de faire de la chanson le clou du spectacle. Le bonus: les autres chansons du film, "Schlummerlied" et "Ein schwarzer Stein, ein weißer Stein" évoquent nettement des airs typiques de la Renaissance, preuve que l'histoire a beau valoir ce qu'elle vaut, le soin apporté à la reconstitution reste à louer mille fois. Ajoutons pour finir que la voix grave de Zarah Leander est idéale pour ce type de complaintes royales dans lesquelles l'héroïne ne perd rien de sa dignité.


1. ''Waltzing in the Clouds'' dans
Spring Parade
Musique: Robert Stolz, Paroles: Gus Kahn

Après Danielle Darrieux, c'est finalement une autre de mes idoles également spécialisée dans la comédie raffinée parsemée de charmantes chansons qui permettra à son film de remporter la mise cette année, Deanna Durbin étant également délicieuse dans cette opérette viennoise dont on ne se lasse pas. La musique de Robert Stolz est notamment idéale pour restituer le côté impérial et léger de l'histoire, d'autant que ça intervient à point nommé puisqu'une bonne partie de l'intrigue tourne précisément autour de la conception d'une chanson qu'il convient de présenter à l'empereur. Le charme suranné de la valse fait des miracles, et les paroles aériennes donnent elles aussi envie de s'envoler vers une Vienne de contes de fées pour y danser toute la soirée. J'opte donc pour cette divine romance de printemps, ce qui n'étonnera pas grand monde connaissant mon goût très prononcé pour ce type de musiques et d'atmosphères.


Pour information, le sixième film qui s'est le plus approché de la sélection est Seven Sinners, mais je n'ai jamais réussi à m'enthousiasmer assez pour ses chansons pour sauter le pas. Je reste donc sur le top aristocratique présenté à l'instant, et j'en suis fort satisfait. Si vous ne l'êtes pas autant que moi, voici en échange un inventaire de toutes les chansons éligibles que j'ai pu trouver pour cette année, en espérant que vous y trouverez votre bonheur.


Inventaire


Allemagne

Das Herz der Königin (Le cœur d'une reine) (Marie Stuart): ''Ein schwarzer Stein, ein weißer Stein'' (Une pierre noire, une pierre blanche), ''Einst kommt zu Dir ein fremder Gast'' (Une fois que vous venez chez un hôte étranger), ''Nur nicht dran denken, nichts soll uns kränken'' (Il suffit de ne pas y penser, rien ne doit nous offenser), ''Schlummerlied'' (Berceuse) et ''Wo ist dein Herz?'' (Où est votre cœur?) (Musique: Theo Mackeben, Paroles: Harald Braun). Si le film présente un portrait peu subtil de l'Angleterre pour mieux diaboliser l'ennemi, les chansons ont tout de même le mérite d'être très bien écrites, certaines comme celle des pierres ayant même un esprit ancien qui évoque parfaitement l'époque de l'histoire. Mais l'élégiaque et très beau "Wo ist dein Herz?" reste un sommet imbattable.


Kora Terry: "Für eine Nacht voller Seligkeit" (Pour une nuit de bonheur), "Warum soll ich treu sein?" (Pourquoi devrais-je être fidèle?) et "Wenn es Frühling wird..." (Quand vient le printemps...) (Musique: Peter Kreuder, Paroles: Günther Schwenn).


Argentine

Les films El astro del tango, Canto de amor, El cantor de Buenos Aires, Carnaval de antaño et Cita en la frontera, font apparemment la part belle aux tangos, mais impossible de déterminer s'il y a des originaux parmi eux.


Autriche

Wiener G'schichten (Les Contes de Vienne): "Das Fräulein Resi liebt den Franzl" (La Demoiselle Resi aime son Franzl), "Ja, das sind halt Wiener G'schichten" (Oui, ce sont les contes de Vienne) et "Der Wiener braucht sein Stammcafé" (Le Viennois a besoin de son café préféré) (Musique: Bruno Uher, Paroles: Ernst Marischka).


Birmanie

Chit yay sin: "Chit yay sin" (Paroles et musique: Thahaya Sayar Tin). Impossible d'avoir plus d'informations à ce sujet, l'écriture birmane n'étant pas reconnue sur nos moteurs de recherche. Une vidéo Youtube présente une reprise moderne en précisant le nom du compositeur et de l'interprète d'origine, May Shin, qui joue dans le film de 1940... C'est tout ce que je sais.


Brésil

Les comédies musicales Céu azul (Ciel bleu) et Laranja-da-China (Orange de Chine) contiennent plein de chansons, mais il n'y a pas le moindre extrait à se mettre sous la dent. Certaines pourraient-elles être éligibles?


Chine

Sūsān yànshǐ / 苏三艳史 / L'histoire amoureuse de Su San: "Xīntóu hèn" / "心头恨" / "La Haine au cœur" (Musique: Yan Hua / 嚴華, Paroles: Wu Cun / 吴村). La guitare hawaïenne souligne l'occidentalisation progressive de la musique chinoise à partir des années 1940.


Xīxiāng jì / 西廂記 / Le Conte de la Chambre de l'Ouest: ''Cháo zhāng shēng'' / "嘲張生" / "Ridicule Zhang'', ''Dié er qū'' / "蝶兒曲" / "La Chanson du papillon'', ''Nán'ér lìzhì'' / "男兒立志" / "L'homme déterminé", ''Tuányuán (yī)'' / "團圓(一)" / "Réunion (1)'' et ''Tuányuán (èr)" / "團圓(二)" / "Réunion (2)'' (Musique: Yan Hua / 嚴華, Paroles: Fan Yanqiao / 范煙橋). Il y a encore d'autres chansons des mêmes créateurs, mais je ne parviens pas à mettre la main dessus. L'important, c'est de savoir qu'à l'exception de L'homme déterminé, tous ces airs sont interprétés par Zhou Xuan dans le rôle de la servante-entremetteuse bien décidée à marier le couple qu'elle sert. L'occasion pour l'actrice de livrer une bonne performance comique et de chanter de guillerets commérages s'intégrant très bien à la narration. Le film comporte également l'air ''Kǎo hóng'' / "拷紅" / "L'interrogation de la servante rouge" (Paroles et musique: Jin Gu / 金玉谷), qui intervient au moment où la servante est forcée de faire des confidences à la maîtresse de maison. Ici, la version telle que chantée dans le film. Ici, la version radiophonique sous-titrée. Par contre, contrairement à ce qu'on raconte un peu partout, y compris sur Imdb, le célèbre ''Yuè yuán huā hǎo" / "月圆花好" (Musique: Yan Hua, Paroles: Fan Yanqiao) n'est pas une chanson du film. Je l'ai revu deux fois pour vérifier et j'en ai la certitude: on n'y entend pas cette chanson, mais les notices sont induites en erreur car cette composition des mêmes musiciens est sortie sur les ondes chinoises à la même époque, d'où la probable confusion.


Egypte

Yawm Sa'id (يوم سعيد) (Jour heureux): "Er Anketb me" (إيه انكتب لي) et "Ya nasiat waedi" (يا ناسية وعدي) (J'oublie ma promesse) (Musique: Mohamed Abdel Wahab / محمد عبد الوهاب‎, Paroles: Amin Ezzat). "Mahlaha Eishet El Falah" (محلاها عيشة الفلاح) (Mahlaha et la vie paysanne?) (Musique: Mohamed Abdel Wahab, Paroles: Perm Tunisian). "Alssbba waljamal" (الصبا والجمال) (Jeunesse et beauté) et "Ya warad min yashtarik" (يا ورد مين يشتيريك) (Quelque chose impliquant une réponse) (Musique: Mohamed Abdel Wahab, Paroles: Bechara El Khoury). "Tul eumri eaysh liwahadi" (طول عمري عايش لوحدي) (Toute la vie, seul) (Musique: Mohamed Abdel Wahab, Paroles: Ahmed Rami). "'Iijri 'iijri" (إجري إجري) (Musique: Mohamed Abdel Wahab, Paroles: Mr. Hussein). La chanson "Crazy Leila" (مجنون ليلى) ne serait apparemment pas originale, car si la musique est bien de Mohamed Abdel Wahab, les paroles sont en revanche du poète Ahmed Shawqi (أحمد شوقي). Mais je n'ai pas non plus la certitude que les paroles des autres aient été écrites spécialement pour le film.


Etats-Unis

All This, and Heaven Too: "The War of the Roses" (Musique: M.K. Jerome, Paroles: Jack Scholl) aurait bien été écrite pour le film, même si c'est loin d'être essentiel à la narration.


Beyond Tomorrow: "It's Raining Dreams" (Musique: Harold Spina, Paroles: Charles Newman).


Broadway Melody of 1940: ''I Concentrate On You'' et ''I've Got My Eyes On You'' (Paroles et musique de Cole Porter). J'ignore si les autres chansons du film sont originales, certaines étant clairement des reprises.


Dance, Girl, Dance: "Mother, What Do I Do Now?" (Paroles et musique: Bob Wright et Chet Forrest). "Jitterbug Bite" et "Morning Star" Musique: Edward Ward, Paroles: Bob Wright et Chet Forrest).


Dancing on a Dime: "Dancing on a Dime", "I Hear Music" et "Manana" (Musique: Burton Lane, Paroles: Frank Loesser). "Lovable Sort of Person" et "Debutante Number One" (Musique: Victor Young, Paroles: Frank Loesser).


Down Argentine Way: ''Down Argentine Way'', ''Nenita'' et ''Two Dreams Met'' (Musique: Harry Warren, Paroles: Mack Gordon et Carlos Albert).


Hit Parade of 1941: ''In the Cool of the Evening'', ''Swing Low, Sweet Rhythm'' et ''Who Am I?'' (Musique: Jule Styne, Paroles: Walter Bullock).


The House of the Seven Gables: "The Color of Your Eyes" (Musique: Frank Skinner, Paroles: Ralph Freed). Aucun information sur cette chanson, dont je ne trouve nulle trace.


It's a Date: ''It Happened in Kaloha'' (Musique: Frank Skinner, Paroles: Ralph Freed), ''Love Is All'' (Musique: Pinky Tomlin, Paroles: Harry Tobias) et ''Rhythm of the Islands'' (Paroles et musique: Eddie Cherkose, Jacques Press, Leon Belasco).


Lillian Russell: ''Adored One'' (Musique: Alfred Newman, Paroles: Mack Gordon), ''Back in the Day of Old Broadway'' (Paroles et musique: Alfred Newman, Charles Henderson), ''Blue Lovebird'' (Musique: Bronislau Kaper, Paroles: Gus Kahn), et ''Waltz Is King'' (Musique: Charles Henderson, Paroles: Mack Gordon).


Little Old New York: ''Who Is the Beau of the Belle of New York?'' (Paroles et musique: Mack Gordon).


Music in My Heart: ''Hearts in the Sky'', ''It's a Blue World'', ''I've Got Music in My Heart'', ''No Other Love'', ''Oh What a Lovely Dream'' et ''Punchinello'' (Paroles et musique: Bob Wright, Chet Forrest).


Pinocchio: ''Give a Little Whistle'', ''Hi-Diddle-Dee-Dee'', ''I've Got No Strings'', ''Little Wooden Head'' et ''When You Wish Upon a Star'' (Musique: Leigh Harline, Paroles: Ned Washington).


Rhythm of the River: ''I Don't Want to Cry Anymore'' (Paroles et musique: Victor Schertzinger), ''Ain't It a Shame About Mame?'', ''Only Forever'', ''Rhythm of the River'', ''That's for Me'', ''What Would Shakespeare Have Said?'' et ''When the Moon Comes Over Madison Square Garden'' (Musique: James Monaco, Paroles: Johnny Burke).


The Sea Hawk: "Strike for the Shores of Dover" (Musique: Erich Wolfgang Korngold, Paroles: Jack Scholl and Howard Koch) et "Old Spanish Song" (Musique: Erich Wolfgang Korngold, Paroles: Howard Koch).


Second Chorus: ''Love of My Life'' (Musique: Artie Shaw, Paroles: Johnny Mercer).


Seven Sinners: ''I've Been in Love Before'' et ''The Man's in the Navy'' (Musique: Friedrich Hollaender, Paroles: Frank Loesser).


Spring Parade: ''It's Foolish But It's Fun'' et ''Waltzing in the Clouds'' (Musique: Robert Stolz, Paroles: Gus Kahn).


Strike Up the Band: ''Do the La Conga'', ''The Gay Nineties'', ''A Man Was the Cause of It All'', ''Nell of New Rochelle'' et ''Nobody'' (Paroles et musique: Roger Edens), ''Drummer Boy'' (Musique: Roger Edens, Paroles: Roger Edens, Arthur Freed) et ''Our Love Affair'' (Musique: Roger Edens, Paroles: Arthur Freed).


Susan and God: ''Religious Song'' (Paroles et musique: ?). Impossible de savoir si c'est original ou non, mais ça s'intègre tellement bien au film que je me pose la question.


Tin Pan Alley: "You Say The Sweetest Things (Baby)" (Musique: Harry Warren, Paroles: Mack Gordon).


You'll Find Out: ''The Bad Humor Man'', ''I'd Know You Anywhere'', ''I've Got a One Track Mind'', ''Like the Fella Once Said'' et ''You've Got Me This Way'' (Musique: Jimmy McHugh, Paroles: Johnny Mercer).


D'autre part, les films Angels Over Broadway, Barnyard Follies, Hullabaloo, It All Came True, A Little Bit of Heaven et A Night at Earl Carroll's mentionnent des chansons, peut-être certaines sont-elles éligibles. En revanche, Bitter Sweet, The Boys from Syracuse, Irene, Little Nellie Kelly et New Moon sont exclusivement des adaptations.


Finlande

Kyökin puolella: "Öitteni haave", "Sulle salaisuuden kertoa mä voisin" et "Tyttöni pienoinen" (Ma petite fille) (Musique: George de Godzinsky, Paroles: Eine Laine).


SF-paraati (SF Parade): "Näenhän valoisan taivaan" (Ciel lumineux), "Nuoruuden sävel" (Le Ton de la jeunesse) et "Pot pot pot potkut sain" (Viré à coups de pied?) (Musique: Georg Malmstén, Paroles: Reino Ranta Ryynänen).


France

Battement de cœur: "Une charade" (Musique de Paul Misraki, Paroles d'André Hornez), interprétée par Danielle Darrieux. A noter que l'aérien ''Au vent léger'' n'est pas chanté dans le film et ne peut donc être pris en compte, même si la mélodie est récurrente à bien des moments.


Miquette: "Si j'étais un homme" et une chanson indéterminée (écrites par Jane Bos et Georges Van Parys?).


Paradis perdu: "Paradis perdu" (Musique: Hans May, Paroles: Roger Fernay).


La comédie musicale Moulin Rouge contiendrait-elle des chansons originales? Les films de Fernandel, Monsieur Hector et L'héritier des Mondésir, contiendraient quant à eux des chansons originales aux paroles de Jean Manse, mais je n'arrive pas à tenir plus de trois secondes, je ne supporte pas.


Grèce

Το Τραγούδι του Χωρισμού (Le Chant du départ): "Se perimeno" (Σε περιμένω) (Je t'attends), "Sta vathygalaza nera sou" (Στα βαθυγάλαζα νερά σου) (Dans vos eaux bleues), "Sti varka" (Στη βάρκα) (Le Bateau) et "Svynei i zoi mou (Σβύνει η ζωή μου) (Ma vie se fane)" (Musique: Giorgos Mallidis / Γιώργος Μαλλίδης, Paroles: D. Mavrogiannis). Je ne sais pas ce que ça raconte comme les sous-titres sont inexistants, mais d'après Wikipédia: "Le film fut un échec commercial. Les chansons n'ont aucun lien avec l'action."


Hong Kong

Bái yún gù xiāng (白雲故鄉) (Les nuages blancs de la patrie): "Bái yún gù xiāng" (白雲故鄉) (Musique: Lin Sheng Xi / 林声翕, Paroles: Han Wei Zhang / 韦瀚章). Chanson patriotique anti-japonaise, composée alors que Lin Sheng Xi et Han Wei Zhang étaient en exil à Hong Kong, avant la prise de la ville l'année suivante.


Hongrie

Erzsébet királyné (La Reine Elisabeth): "Arad felől fúj a szél" (Le Vent souffle d'Arad) (Musique: Huszka Jenő, Paroles: Szilágyi László).


Mindenki mást szeret (Tout le monde s'aime): "A sweetheartom egy bojtar, egy csikos" (L'amie d'un commis) et "Aki ugy sem tud szeretni" (Ceux qui ne peuvent pas s'aimer) (Musique: Szabolcs Fényes?, Paroles: Kálmán Korédi?).


Inde

Achhut: "Ae Ri Saasu Puchhe Nanand Se", "Bansi Banoon Bansidhar Ki", "Din Dukhiya Ko Daan Diya", "Door Hato Ji Door Hato Ji", "Koi Bajao Na Prem Ki Veena", "Nahin Bolun Nahin Bolun Lakh Manaye Krishna Kanhaiya", "Raghupati Raja Raghav Ram", "Re Panchhi Samay Ko Pehchan Lena Tu", "Soja Soja Ri Kahe Tore Bairan Nindiya" et "Suno Suno Mere Bhagwan" (Musique: Gyan Dutt, Paroles: Pyare Lal Santoshi). A ne pas confondre avec Achhut Kannya, un film de 1936 référencé comme celui de 1940 sur Youtube. La première aurait eu lieu en 1939 par contre.


Alibaba: "Dil Ka Saaz Bajaaye Ja", "Dil Chheen ke jaata hai", "Teri In Ankhon Ne Kiya Bimar Haye", "Hum Aur Tum Aur Ye Khushi", "Bhool Gaye Kun Bhool Gaye", "Soz-e-Furkat Hai abhi", "Jise Zindagi Vabal Jaan Use Kun Na Jins-e-aar Ho", "Kyun Pyaar Kia Tha", "Shukr Hai Tum Mile Baad Ummeed Mein Dil Ke" et "Yeh Bheja Hai Humne Payam-e-Mohabbat" (Musique: Anil Biswas, Paroles: Aah Sitapuri).


Aurat: "Aaj Holi Khelenge Saajan Ke Sang" "Meri Asha Ke Jeevan Mein", "More Angnaa Mein Laaga", "Uth Sajani Khol Kiwade" et "Tum Rooth Gayeen" (Musique: Anil Biswas, Paroles: Aah Sitapuri).


Bandhan: "Apne Bhaiya Ko Nach Nachaungi", "Piu Piu Bol Piu Piu Bol", "Chal Chal Re Naujawan", "Manbhavan Lo Sawan Aaya", "Chane Jor Garam", "Hum To Albele Mazdoor", "Kaise Chhipoge O Salone Sajna" et "Ruk Na Sako To Jao Tum" (Musique: Saraswati Devi, Paroles: Kavi Pradeep). Toutes les chansons de cet énorme succès de l'année sont écoutables ici, si le cœur vous en dit (le style indien n'est pas franchement le mien).


Bharosa: "Bagiya Seencha Jaane", "Chhum Chhum Chhanan Naach Rahi Hai Maya", "Saanjh Bhai Samajh Na Paye", "Man Murkh Samajh Na Paye", "More Naina Bhar Aaye Khushi Se", "Ghaat Se Bandhan Khol Re Sajan", "Bairi Milan Na De Sajan", "Bhor Bhai Uth Jaag Re Manwa" et "Kaahe Roki Baat Hamari Krishna Murari" (Musique: G. P. Kapoor, Paroles: Lalchand Bismil).


Chingari: "Baaje Muraliya Baje Murli Meri Janam Ki Bairan", "Kya Pachhtata Murakh Man Jab Chidiya Chug Gayi Khet", "Tori Atariya Chor Sajani", "Sajan Ke Ghar Jao Sajni", "Mohe Bhi Jhoola Jhoolaaye Jao Ho", "Holi Kaise Kheloongi Saanwariya Ke Sang", "Mera Aali Rachega Byaah", "Mil Gaye Jab Hriday Donon" et "Radheshyam Shyam Shyam Radheshyam Bhajo Re Bhai" (Musique: Gyan Dutt, Paroles: J. S. Kashyap).


Diamond Queen: "Jaam Liya To Peele Bande Jeevan Hai", "Kariye kasrat ka prachar" (Musique: Madhaval Damodar, Paroles: Munshi Sham).


Ek Hi Bhool: "Ek Roz Mein Dilli Jaakar Kaali Billi Laayi", "Jaoongi Main Jaoongi sajan Ke Paas Jaaongi", "Mat Kar Tu Abhiman Manwa", "Main Phoolon Ki Sugandh Bankar Upvan Sara Mahkaun", "Paagal Kehte Hain" et "Piya Milan Ko Jaana, Rang Mahal Ko Chhod Suhagin" (Musique: Shankar Rao Vyas, Paroles: Pandit Anuj).


Geeta: "Dhaar Tej Pashemaani", "Door Karo Door Karo Kachchra Door Karo", "Koi Man Ki Been Bajaaye", "Kyun Ghar Chhoda Baawre", "Nainan Ke Teer Hoye Karejwa Mein Peed", "Paap Katan Ko Vrat Lagaaye Karam Karaye Neecha", "Prabhu Dekho Muskai", "Prem Bina Yeh Jeevan Khaali", "Sanwla Murliwla Yashoda Ne Paala" et "Sundar Sadi Phoolonwali Lata Odhkar" (Musique: Datta Koregaonkar, Paroles: S. K. Kallah).


Holi: "Oonchi Nigahon Ke Teer", "Phaagan Ki Rut Aai Re", "Bach Ke Raho", "Dhanwalon Ki Duniya Hai Yeh", "Jeevan Mein Saras Savera Aaya", "Kyun Sajan, Kyun Sajni Dil Mera Baitha Jaaye", "Laakh Chhupaye Koi Man Mein", "Meri Sun Le Toh", "Naina Sharabi Rung Tore Kalejwa Pe Kar Gayo Waar" , "Pagle Man Kise Sunata Hai", "Pihu Bahaar Gaaye Ja", "Preet Kiye Pachhtaye Sajan" et "Sajna Hum Tum Bhaye Udas" (Musique: Khemchand Prakash, Paroles: Deena Nath Madhok).


Kalyani: "Aayi Aayi Raat Suhani Aayi", "Aisa Geet Sunaoon Sajan", "Dukh Ki Nadiya Jeevan Naiya", "Hans Lo Hans Lo Jee Bhar Ke Hans Lo", "Gar Saqi Chala Jaaye Piye Ja Piye Ja", "Bebas Hai Man Ranj Na Jaye", "Jeevan Hai Ujadi Phulwadi", "Keh Rahi Hai Hame Who Ankh Sharmayi Hui" et "Mujhko Bhul Na Jana Pritam" (Musique: H. C. Bali, Paroles: Pyare Lal Santoshi).


Musafir: "Apni Shaam Bhai Aur Jagwaalon Ka Hua Savera", "Aankh Kahe Main Teer Chalaun", "Akeli Na Jaiyo Radhe Shri Jamuna Ke Teer", "Gaoongi Main Toh Girwar Ke Gun Gaoongi", "Khatmal KI Hai Basti", "Gori Tera Nirmal Joban Yun Ganga Ka Paani", "Kisne Haara Hai Mora Bhola Mann", "Piya Nahin Laage Jiya", "Topiwale Babuji", "Woh Bisari Kahani Sun" et "Radha Rani Roothi Ghanshyam Manaye" (Musique: Gyan Dutt, Paroles: Deena Nath Madhok).


Nartaki: "Madabhari Rut Jawaan Hai", "Prem Ka Naata Chhuta", "Aankh Mund Kar Dhyaan Murakh", "Yeh Kaun Aaj Aaya Savere Savere", "Rat Shiv Naam Ki Mala" , "Teri Daya Se Aaj Muraad Mil Gayi", "Kaun Tujhe Samjhave Murakh" et "Kaun Tujhe Samjhave Murakh" (Musique: Pankaj Mullick, Paroles: Arzu Lucknawi).


Pooja: "Aaj Piya Ghar Aayenge", "Aaja Sajaniya Aaja", "Chal Prem Ke Pankh Lagaayein", "Ek Baat Kahun Main Sajan", "Gori Gori Gwaalan Ki Chhori", "Jeevan Hai Ek Prem Kahani", "Jhoolo Jhoolo Meri Asha Nit Nainan Mein Jhoolo", "Kaun Gumaan Bhari Re Baasuriya", "Lat Uljhi Suljha Ja Balam", "Mori Bagiya Mein Aayenge Mali" et "Sukh Kya Dukh Kya Jeevan Kya" (Musique: Anil Biswas, Paroles; Shatir Ghaznavi).


Sajani: "Kheton Mein Milne Aaye Sajan Aur Sajni", "Main Deepak Ki Bati Priyatam", "Main Hun Khet Ki Rani Re", "Meri Guyian Chali Ithlaye", "Mora Piya Bas Kaiaun Desh Ho", "Musafir Jaana Tujhko Dur Chala Ja" et "Pahuncha De Babuji Ko Ae Yar" (Musique: Gyan Dutt, Paroles: Pyare Lal Santoshi).


Sneh Bandhan: "Aag Mein Bagh Lagaane Lagi Thi", "Aabroo Ke Kamaanon Mein Aur Nainon Ke Baanon Mein", "Chali Paniya Gagri Lekar Naar", "Daras Bin Dukhan Laage Nain", "Kaaga Karta Hai Batiyan", "Main Kitni Bholi Thi Sajni", "Pilaaye Ja Pilaaye Ja Bahaare Mai Parasti Hai", "Saiyan Toh Bidesi Bhaye", "Sneh Bandhan Mein Bandhe Hue" et "Teri Aankhon Se Jo Meri" (Musique: Pannalal Ghosh, Paroles: Narayan Prasad Betab).


Zindagi: "Hey Diwana Hoon, Diwana Hoon", "Bichhada Sajan Aaj Mila Hai", "So Ja Rajkumari So Ja", "Door Door Hare Bhare Is Ban Mein", "Jeevan Asha Ye Hai Meri", "Kaajar Kaahe Daarun Nainan Mein" et "Main Kya Jaanu Kya Jaadu Hai" (Musique: Pankaj Mullick, Paroles: Kidar Sharma et Arzu Lucknavi).


Apparemment, les films Aaj Ka Hindustan, Aaj Ki Duniya, Aandhi, Abla Ki Shakti, Aflatoon Aurat, Alakh Niranjan, Anarbala, Anjaam, Anuradha, Apni Nagariya, Azadi-e-Watan, Bahurani, Bholi Lutaran, Captain Kishore, Chalti Duniya, Deepak Mahal, Desh Bhakta, Dharma Bandhan, Diwali, Dorangia Daku, Ghar Ki Rani, Haar Jeet, Hind Ka Lal, Hindustan Hamara, Jadu Nagri, Jagat Mohini, Jai Swadesh, Jhuthi Sharm, Kumkum the Dancer, Main Hari, Narsi Bhagat, Nirali Duniya, Pagal, Pak Daman, Prem Nagar, Punar Milan, Qaidi, Rangila Jawan, Reshmi Sari, Sant Dnyaneshwar, Sandesha, Saubhagya, Shamsherbaaz, Tatar Ka Chor, Usha Haran, Wayda et Yaad Rahe contiennent aussi des chansons en hindi.


Dans les autres langues indiennes, Lagna Pahave Karun comporte des chansons en marathi. Sakuntalai (சகுந்தலை) et Utthama Puthiran (உத்தம புத்திரன்) en contiennent un bon nombre en tamoul. Enfin Illalu (ఇల్లాలు) bénéficie de chansons de Tapi Dharma Rao et Saluri Rajeswara Rao en télougou, de même que Sumangali (సుమంగళి) avec ses chansons de Samudrala Raghavacharya mises en musique par Chittor V. Nagaiah.


Mexique

La comédie musicale Allá en el trópico contiendrait-elle des chansons éligibles?


Philippines

Sawing gantingpala: Imdb parle d'une chanson-titre en tagalog, aux paroles d'Aurora A. Quezon sur une musique de Juan Silos Jr, dont je ne trouve nulle trace.


Pologne

Sportowiec mimo woli (Athlète malgré lui): "Na cześć młodości" (En l'honneur de sa jeunesse) (Musique: Henryk Wars, Paroles: Ludwik Starski). Une comédie tournée avant la guerre, mais sortie après l'invasion nazie, au moment où plus personne n'avait évidemment le cœur à rire. Plusieurs des interprètes apparaissant dans la vidéo sont morts avant la fin de la guerre.


Royaume-Uni

Les films Band Waggon, Laugh It Off et Let George Do It! sont musicaux. Mais ont-ils des chansons originales? Room for Two, Sailors Three, Somewhere in England et Under Your Hat comportent également des chansons, à vérifier.


Tchécoslovaquie

Dívka v modrém (La Fille en bleu): Il existe une chanson, "Růže nad mojí mříží" (Les roses sur la grille), mais est-ce un air classique réinterprété, ou est-ce original?


Katakomby (Catacombes): "Generální tajemník" (Le Secrétaire général), "Z kocourkovských luhů a hájů" (Les bois et champs de Kocourkov) et "Zkouška" (Examen) (Musique: Julius Kalaš, Paroles: Karel Hrnčíř et la chorale de Kocourkov).


Pelikán má alibi (Pelikán a un alibi); "Sedím na větvi a zpívám" (Je chante assis sur une branche). Je la note au cas où, mais impossible de trouver la moindre information à ce sujet.


Přítelkyně pana ministra (La Fiancée du ministre): "Když se dva miluji" (Quand deux amours) (Composée par Josef Dobeš) et "Oci cokoládové" (Les Yeux chocolat) (Composée par Jiří Mihule). Je ne sais pas si les autres chansons du film sont originales, certaines sont traditionnelles pour sûr.


Union soviétique

Vassilissa Prekrasnaya / Василиса Прекрасная: ''Nad moryami sinimi" / "Над морями синими" / "Au-dessus des mers bleues'', ''Pesnya Vasilisy" / "Песня Василисы" / "La Chanson de Vassilissa'' et ''Tri brata" / "Три брата" / "Trois frères'' (Musique: Leonid Polovinkin / Леонид Половинкин, Paroles: ?). Les paroles sont-elles originales?


Notons que l'Azerbaïdjan pourrait également être représenté cette année, avec Yeni Horizont (Новый горизонт) (Nouvel Horizon), un film contenant des chansons d'Aliaga Vahid (Əliağa Vahid) mises en musique par Niyazi. Seulement, j'ai du mal à déterminer si c'est sorti en 1940 ou en 1941...


C'est tout pour aujourd'hui. J'attends avec impatience vos propres choix musicaux pour cette année, afin de m'aider à déterminer ce qui plaît le plus aux autres!