mercredi 8 avril 2015

Divas du Nil


Puisque Mort sur le Nil, ce sommet de camp indispensable pour qui aime les garces flamboyantes, les vieilles biques peinturlurées et autres nymphomanes en turbans, a été évoqué dans un récent commentaire, amusons-nous à classer les personnages du pire au plus cool, histoire de voir qui, parmi les noms légendaires du casting, mériterait une nomination aux Orfeoscar.

Néanmoins, je ne reviens pas sur le film en lui-même, à propos de quoi tout a déjà été dit: oui, à l'image de la Tour infernale du même réalisateur, c'est une oeuvre divertissante le temps qu'il faut sans être un grand film pour autant, et oui, c'est surtout l'exotisme, les costumes orgasmiques d'Anthony Powell et plus encore le casting de luxe, qui font le film. Il faut dire que l'intrigue en tant que telle est indigeste, Agatha Christie étant elle-même l'auteur anglophone le plus lourd qui soit (oui, même dans ses romans sérieux sous un pseudonyme, le style est pesant comme tout, malgré un petit talent à poser des atmosphères conflictuelles assez excitantes, avant d'en massacrer aussitôt l'effet pour se réorienter vers des meurtres et des énigmes dont on se contrefiche), et c'est bel et bien de voir les interprètes donner de la couleur à leurs personnages, quoiqu'une performance sur deux soit atroce, qui rend le film appréciable.

Qui s'en sort le mieux, alors?

Les pires

Linnet Ridgeway (Lois Chiles)

En toute honnêteté, la riche héritière se prenant pour le centre du monde est un personnage excitant à souhait qui mériterait d'être classé bien plus haut... n'était-il esquissé par une actrice réussissant l'exploit d'être encore plus mauvaise ici que dans Moonraker, et encore plus oubliable que dans ses caméos dans des films bien plus prestigieux (The Way We Were et Broadcast News). Mais vraiment, ses grimaces et sa tignasse ébouriffée au sommet de la pyramide, lorsqu'elle réalise que sa rivale la suit partout, la font davantage passer pour l'enfant incestueux du Sphinx et d'une vendeuse idiote de gaines en dentelle; tandis que ses fabuleuses remontrances au médecin allemand soulignent son talent à passer, avec une précision inouïe, par pas moins de huit grimaces stupides en seulement trois secondes. Je retire ce que j'ai dit: c'est une performance de génie.

Une bonne alternative? Emily Blunt dans la version télévisée de 2004, où elle épingle à merveille le côté prétentieux de la peste, en particulier lors d'un superbe dialogue de pétasses avec sa fausse meilleure amie, un moment plus que jouissif où l'on entend, entre autres: "Mais pourquoi n'épouses-tu pas ce lord? Il est tellement riche." "Et moi donc. Héhéhé." "Oh, comme tu es méchante avec ta bonne." "Elle s'en remettra. Hahaha." "Belle et riche, je devrais te haïr." "Allons donc, tu détestes déjà tout le monde." "Moi? Ah oui."

Jim Ferguson (Jon Finch)

Salut, je sers à rien, si ce n'est qu'on avait besoin d'un témoin pour raccompagner la folle furieuse agitée de la gâchette à sa cabine, afin de faire avancer l'histoire.

Une alternative? Alastair Mackenzie dans la version télé, bien plus intéressant en aristo communiste sûr de lui, bien décidé à voler dans les plumes d'une vieille rombière conservatrice pour demander la main de sa nièce empotée. 

Louise Bourget (Jane Birkin)

Gnagnagna, et ça pleurniche pour servir le thé, et ça pleurniche en croisière, et gnagnagna, et ça minaude pour faire plier une garce qui ne lui versera jamais le moindre centime de plus. Heureusement que le personnage sait quand même saisir les opportunités quand celles-ci se présentent, sans gagner en charisme pour autant. A noter aussi que Jane Birkin se double elle-même dans la version française... de telle sorte que le seul personnage supposément français devient aussi le seul à parler avec un accent anglais. Bien joué.

Rosalie Otterbourne (Olivia Hussey)

Si la Juliette de Zeffirelli ne s'était pas suicidée dix ans plus tôt, serait-elle devenue cette jeune femme insignifiante au possible, qui a quand même le mérite de dire les choses en face à ceux qui la mettent dans l'embarras? Quoi qu'il en soit, l'actrice n'est pas mauvaise dans sa minuscule scène de larmes, mais comme celle-ci ne dure que dix secondes, elle peine évidemment à marquer les esprits, en n'ayant rien d'autre à se mettre sous la dent.

Une alternative? Zoe Telford dans la version télé, où elle transforme le personnage en une flapper jalouse bien plus flamboyante, avec tout ce qu'il faut d'émotion pour briller dans plusieurs registres, tout en piochant allègrement dans la garde-robe de Maggie Smith dans la version qui nous occupe.

Andrew Pennington (George Kennedy)

Un homme d'affaires véreux parfaitement standard qui a au moins le mérite d'avoir une bonne bouille d'enfant de chœur pervers lorsqu'il projette d'aller escroquer sa pupille depuis son bureau new-yorkais.

Colonel Race (David Niven)

Un personnage sympa cinq minutes qui conserve un certain panache grâce à son épée déguisée en canne, même si son humour tout britannique tombe constamment à plat.

Simon Doyle (Simon MacCorkindale)

En soi, le personnage est une tête-à-claques à qui l'on doit toujours parler comme à un gentil petit chien de compagnie, mais il sait tout de même réagir en certaines occasions, et sa place centrale dans l'histoire le rend plus consistant que les caricatures précédentes. Un bonus: son petit polo entrouvert dans la chaleur de Gizeh, qui le rend bien plus sexy que ses collègues (mais vu la concurrence en face, ce n'est pas très difficile).

Les plus fun

Hercule Poirot (Peter Ustinov)

En théorie, le héros est absolument imbuvable, tout du moins sur le papier, mais Peter Ustinov réussit l'exploit d'en faire un personnage sympathique, certes imbu de lui-même et souvent moralisateur, mais aussi assez compatissant et toujours prompt à user d'humour noir, même devant un cadavre. Ça lui fait gagner des points, et sa composition reste nettement plus légère, même dans ses gestes les plus maniérés, tel le doigt agité sous le nez de David Niven, que l'atroce caricature d'Albert Finney dans l'Orient-Express (nommé pour un Oscar pour ça???). 

Herr Dr. Bessner (Jack Warden)

Un autre personnage bouffi d'importance qui n'a pas, pour sa part, le besoin de faire la morale à tout le monde, morale qu'il transgresse allègrement avec sa clinique aux soins douteux à base d'urine de mule. Quoi qu'il en soit, avec son accent germanique réussi et le mépris universitaire dont il se drape pour jouer à la diva offusquée, l'acteur prête constamment à sourire malgré son air peu avenant.

Jacqueline de Bellefort (Mia Farrow)

Comme la plupart de ses collègues, Mia Farrow a déjà été bien plus mémorable ailleurs, et sa performance dérive parfois vers quelque chose d'assez lourd dans ses expressions interloquées. Peu importe, le personnage est jubilatoire et attire constamment la sympathie sans trop la chercher, sans compter que toutes ses apparitions rocambolesques en plein désert, pour y aller de son petit commentaire sur l'architecture antique, sont à mourir de rire dans leur outrance, surtout quand l'actrice, foulard au vent, arbore un sourire de satisfaction tellement exagéré qu'on se demande si elle n'a pas sniffé de la poudre de pharaon en plein orgasme pour en arriver à un tel point d'extase.

Miss Bowers (Maggie Smith)

Là, nous entrons dans le trio de tête, une triade de choc tellement au-dessus du lot que c'est bel et bien parmi ces dames qu'il faut chercher la plus méritante pour une nomination. Sans avoir ma préférence, Maggie Smith reste une concurrente de choix pour son portrait camp à souhait de crypto-lesbienne ultra-virilisée, veston-cravate et cigare à l'appui, qui fait toujours preuve de sarcasme envers sa patronne diabolique en lui envoyant plein de répliques assassines à la figure. En fait, chacun de leurs dialogues est un grand moment en soi, en particulier le savoureux "You bloody old fossil!" qu'elle jette à Bette Davis, preuve que leur alchimie fait des merveilles.

Salome Otterbourne (Angela Lansbury)

Mais plus camp encore que Maggie Smith, c'est bien Angela Lansbury qui est en passe de s'imposer comme le véritable moteur du film, avec son personnage chargé d'alcoolique nymphomane se promenant toutes voiles dehors, et dont chaque froufrou et chaque turban ferait pâlir de jalousie les drag queens les plus exigeantes. Portée par sa voix chaleureuse et sa capacité à se vautrer avec allégresse dans les abysses de ridicule d'une Barbara Cartland sous acide, Lansbury livre ainsi une composition détonante constamment drôle, en particulier lors d'un superbe tango érotique (quand elle se courbe, le bras sur le visage: mythique!), et lorsqu'elle chancelle sur le pont pour retourner à sa cabine, après avoir énoncé sa thèse sur le désir sexuel devant tous les passagers, histoire de bien enfoncer le clou. La séquence où le personnage se glorifie de pouvoir faire une révélation capitale est elle aussi à mourir de rire, avec tous ces gestes ampoulés de la main qu'a parfaitement su capter l'actrice.

Mrs. Van Schuyler (Bette Davis)

Cependant, malgré tout mon amour pour Maggie Smith et Angela Lansbury, c'est quand même Bette Davis qui s'impose comme mon grand coup de cœur nilotique, notamment pour sa capacité à sortir des sentiers battus et s'amuser avec le scénario, au lieu de jouer à la vieille bique rigide du roman. Ainsi, on adore la voir titiller Maggie Smith au fil des séquences, on adore l'entendre dire des répliques telles "Temper, temper, Bowers!", "Well, you should be grateful. If he hadn't, you would have missed out on the pleasure of working for me." ou "You need a nice cool holiday. I was thinking of a trip along the Gobi Desert!"; on adore la voir rire aux phrases désobligeantes que lui lance son infirmière pour rendre les coups, on adore la voir tout observer derrière sa grosse loupe, on adore la voir se cacher dans un placard avec un visage maquillé comme pour un spectacle de kabuki, et l'on adore sa collection de chapeaux! On dirait vraiment mon pendant féminin dans quarante ans, et rien que sa façon de dire "Wrongy!" ou de rire, très fière d'elle, après avoir fait chanceler Maggie Smith me la rend extrêmement sympathique. Angela Lansbury a sans doute un plus gros effort de composition à faire, mais Bette Davis est merveilleuse même en ne faisant rien, et l'exploit est à saluer mille fois.

Nominations possibles: Meilleurs costumes pour Anthony Powell, avec victoire plus que probable, et meilleur second rôle féminin pour une ou plusieurs actrices, à choisir entre Bette Davis, Maggie Smith et Angela Lansbury. Éventuellement meilleure musique originale pour Nino Rota, mais c'est moins prioritaire.

Prochain casting camp à classer: Murder on the Orient-Express (1974). Entre les princesses russes, les divas américaines, les secrétaires flamboyantes et les peignoirs chinois, on sait d'ores et déjà qu'on ne sera pas déçu du voyage.

17 commentaires:

  1. Bon, moi je fais partie de cette génération de garçons sensibles qui "adoooooooooooorent" Agatha Christie. Certes Charlotte Armstrong ("Merci pour le Chocolat", "The Unespected", "Une dose de poison" etc.) est meilleure écrivaine et j'aime beaucoup Dorothy Sayers mais j'ai trop lu et vécu avec Agatha pour ne pas me plonger dans ses œuvres comme dans des pantoufles à chaque déprime ou moment creux.
    J'ai aussi toujours vu les films (ils passaient encore à la TV dans le temps) :
    J'ai une préférence pour Meurtre au soleil, à cause de Sylvia Miles, des maillots de bain de certains messieurs, du générique carte postale, du duo de diva Smith-Rigg et j'en passe.
    Je suis entièrement d'accord avec toi pour le classement (y compris, à la réflexion pour les trois garces ... euh .. grâces) sauf que le mauvais jeu peut me ravir et que du coup Lois Chile me fait beaucoup d'effets (bravo pour la capture d'image !!!!!).

    Pour Meurtre de l'Orient Express, je nommerai sans doute Wendy Hiller et, peut-être ... Bergman (oui, je devine ce que tu en penses) parce qu'elle fait bien l'abruti, quand même.

    Pour Meurtre au soleil, Rigg et peut-être Miles.

    Pour Le miroir se brisa, Kim Novak.

    Pour Rendez-vous avec la Mort, Piper Laurie.

    Pas du tout orienté comme nomination, c'est ça qui est bien ...

    L'AACF

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    1. Je reconnais que Lois Chiles est très mal classée: elle est en fait bien plus fun que tous les vieux croûtons et jeunes pleureuses réunis. Mais elle est tellement mauvaise qu'elle brouille les pistes.

      Pour plus de précisions, j'ai vraiment aimé Christie à l'adolescence, au moins pour ses romans exotiques (le Nil, l'Orient-Express, la Mésopotamie), mais plus pour l'ambiance tourisme de luxe dans les années 1930 que pour savoir qui a tué qui. Je pense notamment à Rendez-vous avec la mort, où j'aurais préféré voir la progéniture s'émanciper face à une matriarche impossible plutôt que d'attendre une piqûre salvatrice pour commencer à réagir. Mais ce n'aurait plus été un roman policier, ceci dit... Ceux dont je garde le meilleur souvenir, autrement, sont Les petits cochons, pour la dame borgne qui tente de réhabiliter la mémoire de sa sœur, et celui dont j'ai oublié le titre mais où il y avait une infirmière néo-zélandaise, j'avais adoré l'héroïne dans celui-là.

      Mais j'ai vraiment du mal avec le style tout de même, et dans bien des cas, avec l'abandon de rapports intéressants entre certains personnages au profit des détails de l'enquête. Pour faire passer la pilule, j'avais pris l'habitude d'imaginer mes actrices préférées dans les rôles (Garson, Crawford, même Garbo une fois), ça rendait la lecture plus agréable.

      Autrement, pour te faire plaisir, on jouera avec Meutre au soleil après l'Orient-Express. Ne serait-ce que pour deviner qui de Peter Ustinov en combinaison ou du bellâtre tout droit sorti d'une plage californienne des années 1980 est le plus sexy!

      A part ça, j'ai horreur du Miroir se brisa que j'avais trouvé plus vulgaire que les autres. Et j'ai vu Rendez-vous il y a trop longtemps mais c'était très mauvais dans mon souvenir.

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    2. Le bellâtre, le bellâtre, vite dit...et la belle Diana Rigg !

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  2. PS : je ne lâche pour 1956 !!!! On veut des prix ! On veut des prix !

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    1. Je vais tenter de publier l'article ce weekend. Je dois aller à la campagne pour affaires mais j'essaierai de le boucler si je trouve une connexion wifi entre deux cornes de chèvres.

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  3. L'infirmière néozélandaie, ça doit être Je ne suis pas coupable. L'héroïne s'appelle Elinor et on fait une allusion à Aliénor d'Aquitaine, je suis sûr que ça a contribué à ton enthousiaste.

    Rendez-vous avec la mort est télévisuel et moins glamour mais c'est filmé dans de beaux extérieurs et Piper Laurie est géniale, je trouve !
    Le Miroir se brisa a été mon premier Taylor, mon premier Rock Hudson, mon premier Kim Novak, mon premier Angela Lansbury (dans un film) et j'en passe ... et puis il y a quelques répliques du style "lève tes deux mentons" qui font toujours mouche chez moi. Mais c'est, encore une fois, très platement filmé (les Hamilton on l'air génial à côté). Vulgaire, peut-être bien (les années 80 qui veulent ça, sans doute).

    PS : ce maillot qui découvre tout (je ne parle pas de Peter Ustinov) m'a toujours laissé rêveur sur le public visé par le film, mais on en avait déjà parlé, je crois.

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    1. Oui, voilà, c'est bien ce livre dont je parlais. Je l'ai lu à une époque où j'étais très exactement dans la même situation sentimentale qu'Elinor, et ça m'avait donné l'impression plus ou moins rassurante de n'être pas seul à porter un tel fardeau. Je ne me souviens pas de la référence à Aliénor, mais c'est très cool, effectivement, même si j'imagine mal une héroïne d'Agatha Christie soutenir la comparaison avec une figure immortalisée par Kate Hepburn!

      Pour Le Miroir se brisa, rien que l'introduction musicale du générique m'a donné une crise d'urticaire. C'est d'autant plus dommage que ça intervient juste après le prologue très fun qui donne envie de voir un film tout entier consacré à la brune qui tortille ses perles dans un château hanté en noir et blanc.

      Quant au fameux maillot de Nicholas Clay, je vais finir par avouer que ça m'avait assez marqué à 13/14 ans, et que j'avais regardé le film deux fois de rang, en grand secret, juste pour en revenir aux séquences concernées. Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille à ce moment-là, et j'assume mon mauvais goût d'alors pour les sous-bellâtres de films médiocres en rappelant qu'en cette époque troublée, n'importe quel beau mec torse nu de cinéma m'aurait intéressé. Par bonheur, j'ai découvert Fredric March et Nosferatu peu après, et tout est rentré dans l'ordre!

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  4. Bon, je viens de revoir le film du coup. Incroyable tout ce que Smith et Davis sont prêtes à faire pour essayer désespérement de voler la scène à Poirot/Ustinov pendant son monologue de déduction.
    J'ai aussi pris mon courage à deux mains et fait le point sur les films de 78 que j'avais vu : 16. C'est modeste, mais ça permet un début de sélection quand même.
    J'ai mis Page en leading (elle y est tellement sublime de toute manière), ce qui fait que je nomme Davis et Lansbury. Smith, reste, pour moi, la gagnante pour California Hotel : à ce stade de poésie et de légèreté dans le jeu, je passe au dessus de la qualité du film et du scénario.

    Ca donne donc :

    Leading :

    Ingrid Bergman Sonate d’automne (winner)
    Liv Ulmann Sonate d’automne
    Geraldine Page Interiors
    Isabelle Huppert Violette Nozière
    Geneviève Bujold Coma

    Maggie Smith Hotel California (winner)
    Bette Davis Mort sur le Nil
    Hildegard Neff Fedora
    Maureen Stepleton Interiors
    Angela Lansbury Mort sur le Nil

    L'AACF

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    1. Je n'ai pas vu beaucoup de films non plus pour cette année-là. De la sélection officielle, en lead, je réalise que Jill Clayburgh et Jane Fonda m'intéressent assez peu (mais je n'ai vu la première qu'une fois, elle mériterait une seconde chance), et qu'Ellen Burstyn est très oubliable. Page et Bergman sont au-delà des mots et mériteraient toutes deux une victoire. Mes autres candidates personnelles, actuellement, seraient Liv Ullmann si je garde les films étrangers dans ma liste, et Mary Beth Hurt dans Interiors, j'ai adoré son personnage, mais j'ai l'impression d'être le seul.

      En supporting, après avoir revu Mort sur le Nil tout récemment, je réalise que Maggie Smith est quand même meilleure dans California Suite. Je déteste le film, mais elle mérite davantage sa nomination pour ça. Stapleton reste ma gagnante, néanmoins, et j'ajoute Bette Davis (qui monte à 9 nominations!), Angela Lansbury et Stockhard Channing (oui, le film vaut ce qu'il vaut, mais elle est vraiment bien dedans), sous condition de nouvelles découvertes, et dieu sait s'il m'en reste à faire!

      J'ai assez horreur de Fedora, et les actrices m'y laissent de marbre, même si le projet était captivant au départ. J'avoue n'avoir pas vu Coma et je note la suggestion. Isabelle Huppert était, de mémoire, très bien dans Violette sans que ce soit le rôle où je la préfère. J'ai beaucoup aimé Stéphane Audran dans le rôle de la mère, également.

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  5. Bon, Coma c'est prenant, mais c'est une nomination par défaut (j'aime bien Bujold, de toute manière) donc il y a certainement d'autres priorités à avoir.
    Tout le monde parle de Channing, mais je n'ai aucun souvenir ni d'elle, ni du film en fait ! Mais vraiment aucun.
    Fonda m'ennuie (le film aussi), je n'ai pas vu les autres.

    En revanche, là où je me rends compte que c'est chargé c'est pour 74, en supporting (en leading c'est le désert) : je n'arrive pas à les caser toutes. Peut-être même qu'à la fin il n'y aura personne du Crime de l'Orient Express, même pas ma bien aimée Wendy Hiller !

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    1. Wendy doit être de la partie en 74! Je n'ai pas encore déterminé mes autres candidates dans cette catégorie, mais j'ai déjà pas mal d'options intéressantes. Je serais curieux d'avoir les tiennes.

      J'aime beaucoup la sélection officielle en lead par contre. Au moins Rowlands et Dunaway. Perrine m'enthousiasme mais je ne sais jamais dans quelle catégorie la placer. Carroll et Burstyn sont vraiment bien, mais je ne peux pas dire que je sois fan et pourrais les remplacer à l'occasion.

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  6. Il faut que je (re)lise ton article avant de me lancer dans les leading. L'année ne me bottait tellement pas (les films en lice ... c'est tellement loin de ce que j'aime habituellement) que je n'ai rien vu en fait (à part Burstyn). C'est assez exceptionnel chez moi. Je crois que c'est cette année qui m'a fait arrêter mon propre blog d'ailleurs.

    Pour les supporting, je ne sais pas où donner de la tête : je n'ai pas de problème avec Bergman, j'adore Hiller, j'ai toujours trouvé que Bacall trahissait son personnage mais à la réflection je ne déteste pas ... sauf que l'équipe de Frankenstein Junior n'est pas mal non plus et que je nomme par principe Madeline Kahn dès que je peux (elle est géniale dans Blazzing mais je n'aime pas beaucoup le film, c'est vraiment lourd à certains moments) ... sauf que j'aimerais bien nommer au moins une fois Karen Black qui est très bien dans Gatsby ... sauf que ... Béatrice Arthur me fait hurler de rire dans Mame ... sauf que Valentina Cortese quand même ... sauf que je viens de découvrir Sylvia Sims dans Top Secret et qu'elle y est carrément fascinante.

    Aujourd'hui ça donnerait :
    Valentina Cortese La Nuit américaine (winner)
    Sylvia Sims Top Secret
    Wendy Hiller Le Crime de l’Orient Express
    Madeline Kahn Young Frankenstein
    Béatrice Arthur Mame

    avec Hiller (que j'ai beaucoup nommée avant) menacée d'être chassée par Black.

    Je souffre ... mais ça m'amuse en même temps. :-)

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    1. Si tu hésites vraiment, peut-être pourrais-tu compenser pour Black en la nommant comme second rôle 1970 (Five Easy Pieces), premier rôle 1975 (Day of the Locust) et premier rôle 1982 (Jimmy Dean)? C'est ce que je fais personnellement, bien que n'ayant pas vu Gatsby rien ne dit qu'elle sera snobée en 74. On peut aussi considérer le second rôle 75 pour Nashville.

      Je n'ai jamais rien vu de Madeline Kahn que tout le monde adore unanimement. Je pensais me prendre Paper Moon dans mes achats d'avril, afin de voir pourquoi elle suscite autant de passions déchaînées. Pour les autres, il me reste encore pas mal de choses à voir dans ce que tu cites. J'ai personnellement un petit faible pour Diane Keaton qui reste le seul personnage qui m'a intéressé dans The Godfather II. Et j'adore Super Jennifer dans La Tour infernale mais ce n'est évidemment pas une performance à Oscar (encore qu'elle y éclipse tout le monde).

      Pour les premiers rôles, j'avoue que Woman Under the Influence est assez médiocre, filmé comme un documentaire caméra à l'épaule, mais la performance de Gena est exceptionnelle: son retour de la clinique et les retrouvailles avec les enfants... Ouch, ça fait mal, et dans le bon sens du terme. Chinatown n'a pas volé sa réputation de chef-d'oeuvre, sans être un film qui me parle particulièrement. Et là encore, la performance d'actrice vaudrait à elle seule le détour, avec l'une des révélation les plus éprouvantes dans un scénario de cinéma. Lenny est très réussi, bien que je préfère, de loin, Cabaret, et Valerie Perrine est vraiment marquante. A côté, Claudine fait pâle figure: Diahann Carroll y est charismatique mais je ne relève rien à conseiller autrement. Je ne sais pas si tu aimerais Goldie Hawn dans Sugarland Express (c'est mon cas), ou Shelley Duvall que beaucoup apprécient dans Thives Like Us mais qui ne me fait ni chaud ni froid. Dommage que je ne sache jamais quoi faire de Scènes de la vie conjugale: éligible ou pas? Télévisé ou pas?

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  7. J'ai fait mes listes trop vite, grâce à toi c'est rectifié : j'ai bien vu Chinatown, j'ai aimé à la fois le film et l'interprétation, donc c'est parfait. Et j'avais classé par erreur le Bergman en 73. Donc l'année me semble beaucoup moins maigre (et alors que je n'ai vu ni Rowlands, ni Perrine).
    Bon, du coup la Suédoise n'est plus ma gagnante 73 ... mais sans doute ma gagnante 74 (tant pis pour le statut : si c'est bon pour les Globes, c'est bon pour mes prix). D'ailleurs, je me demande si le film est réellement passé à la TV en l'état. Je connais la mini-série, mais, après tout, le film était un montage nécessairement différent (?).

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    1. Oui, ça a bien été monté de façon à en faire un film à part, donc pourquoi s'en priver? Après tout, si Gena Rowlands, Diahann Carroll et Ellen Burstyn, entre autres, ont fait pétition pour qu'elle soit nommée pour ce rôle, nous ne devrions pas avoir de scrupules de notre côté. En tout cas, l'avantage de Liv Ullmann (qui est Norvégienne par contre), c'est que même si nommée pour Scènes en 74, on peut quand même l'avoir aussi en 73 pour Cris ou Nybyggarna!

      En revanche, j'imaginais que Streisand était ta gagnante en 73. Surprise donc!

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  8. Ou alors tu peux être vraiment pervers et la nommer pour Lost Horizons (un de mes films cultes ...) mais il faut reconnaitre qu'elle n'y est pas inoubliable ! En revanche j'aimerais beaucoup voir 40 carats. Et surtout les Emigrants, puisqu'on parle d'elle (chaque été je lis un volume de la série de romans qui a inspiré les films, j'aime beaucoup).

    Streisand (qui est bien nommée) n'était même pas deuxième puisque finalement c'est Woodward qui gagne !

    Bon, tout cela nous éloigne à la fois des Divas du Nil ... et de 1956 !

    Comment ça "lourd" ? Moi ? Jamais !

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  9. Heureusement que ma princesse absolue n'y était pas, j'aurais mal apprécié qu'on en dise du mal, je parle de Diana Rigg (à qui je viens de souhaiter l'anniversaire par le biais de son gouvernant, mais DR, bien sûr ne m'a pas répondu. Elle passe,oui, la moitié de l'année en France !) Quant au plus bel homme de la Terre, Simon Mac Cordinkale, heureusement que vous n'en dites pas du mal ! ...
    Angela Lansbury : une merveille !

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