Après Mort sur le Nil, amusons-nous à classer les personnages du Crime de l'Orient-Express dans l'adaptation de Sidney Lumet de 1974, à la seule différence que les suspects étant ici plus nombreux, j'ai largement de quoi établir un Top 10 qui nous épargnera les personnages ultra secondaires et inutiles. Mais attention, dans le cas peu probable où vous n'auriez pas lu le livre, des spoilers sont à prévoir.
La preuve, c'est qu'avant de passer aux choses sérieuses, je précise que toute divertissante soit-elle, l'intrigue (que j'avais déjouée dès l'autopsie dans le livre) comporte d'énormes incohérences que rien ne justifie, en particulier lorsque certains personnages confient sans ambages un quelconque lien avec l'affaire Armstrong bien qu'ils n'aient aucun intérêt à le faire, à l'image du secrétaire qui met les pieds dans le plat sans qu'on le lui demande! Mais le pire, ce sont quand même les déductions totalement bidons du détective, en particulier le coup de la cuisinière qui sort de n'importe où, et qui n'est même pas crédible car pourquoi une grande dame voyagerait-elle avec une cuisinière alors que l'amitié des deux femmes de chambre suffisait à inclure la domestique dans le périple? Et d'ailleurs, en quoi peut-on soupçonner une Allemande vêtue comme la patronne d'un cabaret gay du Berlin des Années folles d'être une cuisinière refoulée? Parce qu'elle vient du pays de la Grützwurst et des Kartoffeln? C'est un peu maigre comme justification, et ça me fait méchamment penser aux raisonnements subtils de la folle furieuse de Lakanal qui m'avait prédit que je me destinerai à des études de philosophie avec spécialisation dans la pensée kantienne uniquement parce que je faisais Allemand LV2, tout cela avant de me marteler le dos à coups de poings en hurlant: "C'est Diderot! C'est Dideroooot! Hahahahahahaha!" Ce pauvre Jacques Chouillet s'en retournerait dans sa tombe, mais je m'égare.
Parmi les autres problèmes du film, quel besoin, également, de faire en sorte que la Suédoise tente de prouver sa débilité, alors que ça n'influence en rien ses actes? Et pourquoi faire une tache de graisse sur un passeport alors que le personnage sait qu'il y a d'autres H dans le wagon? Bref, c'est marrant cinq minutes mais à la fin ce sont autant de rebondissements qui ne servent qu'à meubler les pages. Après, je suis peut-être de mauvaise foi car, une fois encore, c'est moins la résolution du crime qui m'intéresse que les rapports entre des personnages de différentes nationalités, et l'ambiance de voyage de luxe et de blocage inattendu en pleine Yougoslavie enneigée m'excite totalement. L'histoire reste ainsi captivante malgré tout et je pense que le film s'adressait de toute façon à un public déjà au fait de ces détails, et par conséquent plus avide de voir un casting de rêve échanger quelques répliques plutôt que de chercher à savoir à qui appartient un mouchoir en dentelle ou un cure-pire usagé.
Sachant cela, quel sera mon Top 10 des meilleurs personnages du film?
10. M. Beddoes (John Gielgud)
Concrètement, il ne sert pas à grand chose, mais il est très drôle lorsqu'il fait son majordome snob et méprisant envers quiconque ne maîtrise pas la langue de Shakespeare à la perfection ("A kind of English, sir. I think he learnt it in a place called Chicago."), et qui lit secrètement des romans de bonnes femmes avant de s'endormir. En outre, il ment avec aplomb en toutes circonstances, même lorsqu'il n'y a plus lieu de le faire (le coup de la bagarre à la cantine), de quoi lui conférer une certaine classe tout du long.
9. Comte Andrenyi (Michael York)
Un autre personnage qui ne sert pas à grand chose, et qui peut même finir par agacer à force de considérer sa femme comme un pauvre petit moineau à protéger du monde extérieur, mais lorsqu'il lui sourit en plein interrogatoire, il devient subitement séduisant avec sa petite moustache blonde et sa coiffure volumineuse impeccablement gominée.
Un personnage extrêmement nerveux porté par un acteur bien décidé à capitaliser sur son image malsaine de Psychose. L'ennui, c'est qu'il joue ici au secrétaire modèle et qu'à force de lorgner sans vergogne du côté d'Hitchcock, sa performance se transforme en une recette assez bizarre, curieux mélange d'Erica Martin et de Norman Bates, ce qui ne rend pas le personnage très cohérent quoiqu'il reste par-là même totalement marquant. On aime particulièrement le sourire pervers soulignant un joyeux bouillonnement intérieur lorsqu'il découvre l'identité de son patron, et confie à la limite de l'orgasme qu'il l'aurait volontiers étranglé s'il avait su plus tôt le fin mot de l'histoire. Flippant!
Déjà, Rachel Roberts fait très bien l'accent allemand, n'hésitant pas à en rajoutant une couche en se la jouant matrone autoritaire martelant bien chaque syllabe comme pour vous priver de déjeuner, et son petit cri tout germanique à la limite de l'hystérie lorsqu'elle découvre la veste dans sa valise rend cette domestique d'apparence réservée assez jouissive. On aime également sa dévotion sans bornes auprès de son employeuse, dont elle parle toujours comme de sa princesse et non de la princesse, ainsi que le sourire de satisfaction qui entrouvre ses lèvres de plaisir lorsqu'on lui fait un compliment sur ses talents de cuisinière, chose néanmoins hors de propos pour un personnage beaucoup trop stylé et maquillé pour l'imaginer derrière des fourneaux. Quoi qu'il en soit, il faut encore louer la capacité de l'actrice à s'effacer pour bien coller à son personnage, tout en suggérant un certain lesbianisme que traduisent encore sa cravate et son costume.
C'est toujours un plaisir de retrouver Sean Connery ailleurs que dans James Bond, surtout quand il a l'extrême bon goût de sortir avec la flamboyante Vanessa Redgrave afin de former un tandem explosif non dénué de romantisme. Il séduit encore par son talent à faire autorité sur le reste des passagers, tout imbu de sa rigueur militaire où perce néanmoins une certaine émotion lorsqu'il évoque une franche camaraderie passée, et il sait en outre improviser sans avoir à rougir alors qu'il lui faut se sortir d'un mauvais pas. Il fait également autorité sur tout un troupeau de moutons avant de traverser le Bosphore, de quoi lui faire gagner des points.
Dotée du personnage le plus voyant, Lauren Bacall ne peut absolument pas passer inaperçue, d'autant que Mrs. Hubbard est constamment prête à vampiriser la moindre conversation pour tout ramener à elle. L'effet comique est réussi, mais il est tout de même regrettable que l'actrice révèle par-là même trop de choses avant même le déclenchement de l'intrigue, au point de se faire reconnaître par le détective au premier regard (voir également Jean-Pierre Cassel et son "Ah, Mr. Ratchett!" qui en révèle beaucoup trop). Ceci dit, même si trop théâtrale trop vite, Mrs. Hubbard n'en reste pas moins très drôle, en particulier lorsqu'elle n'hésite pas à parler de ses détails intimes avec ses deux maris, au point de faire fuir la moitié des passagers et de mettre les autres dans un embarras profond (voir les réactions gênées de la Suédoise, de la princesse et de la secrétaire, c'est hors de prix). Par ailleurs, elle s'illusionne totalement sur son âge ("Il y a vingt ans, j'aurais eu à peine quinze ans!"), ce qui la rend pathétiquement délicieuse, bien que là encore, tout ne soit qu'illusion.
4. Comtesse Andrenyi (Jacqueline Bisset)
De tous les passagers, c'est probablement celle qui réussit le mieux ses entrées, toute aristocratique qu'elle reste en esquivant des oranges qui roulent à ses pieds, ou se présentant à son interrogatoire cigarette à la main. Elle garde en tout cas une classe folle, en particulier avec son chapeau à plumes, ainsi qu'avec son petit rire mignonnement snob lorsqu'elle plaisante sur ses somnifères, après avoir regardé très amoureusement son mari. D'ailleurs, les regards qu'elle lui lance sont toujours très charismatiques, et elle est encore joliment émue à la fin, sans compter qu'elle fait bien l'accent hongrois à chaque réplique.
La performance la plus honnie du film reste pourtant un sommet de drôlerie souvent hilarant, tant la star joue bien à la gouvernante stupide qui cherche toujours à se réfugier dans la religion. "Aaaah! Mon précieux Saint Christophe!" pose d'emblée les bases de la composition, et loin d'être agaçante, Bergman est constamment drôle lorsqu'elle arpente le wagon-restaurant mettant Dieu à toutes les sauces dans des répliques telles: "La neige est un don de Dieu, tout est pour le mieux!" "Seul le pardon de Dieu importe!" Le mieux, c'est lorsqu'elle s'accroche à sa Bible en grimaçant comme une hystérique à la limite de l'orgasme pour conclure que "Dieu qui dit: "Tu ne tueras point", a été bafoué!" Cependant, le clou du spectacle réside dans la séquence de l'interrogatoire, avec toutes ces expressions faciales absurdes qui font planer la pauvre Suédoise comme après un gros joint: "Oui! J'ai vu Jésus... Dans le ciel! Avec les petits enfants attardés! Oui! La robe est lila! Tout lila!" Après, rien de tout cela ne méritait un Oscar, ni même une nomination, mais ça reste très amusant. Reste à savoir si l'actrice avait prévu de jouer sur un mode comique ou si c'est une réinterprétation de ma part.
Ah! Moi, je n'ai pas vu Jésus dans le ciel, mais j'ai vu Vanessa Redgrave en rousse flamboyante dans l'Orient-Express. Et ça vaut toutes les drogues ou religions du monde! Dieu qu'elle est belle! Et charismatique! En effet, rien que son apparition sur une jetée d'Istanbul lui permet de brûler la pellicule et d'éclipser tout ce qui existe alentour, même Sainte-Sophie en arrière-plan, de même que sa façon de porter sa veste sur les épaules au wagon-restaurant: sublime! Et si l'on ajoute le fascinant clin d’œil qu'elle jette à Sean Connery au moment d'être interrogée, son baiser tendre et riant sur la joue de son amant, sa façon joviale de trinquer avec les dames de la dernière séquence et surtout ses fabuleuses réponses lors de l'interrogatoire ("Of course, yes, yes, and I don't know."), avec tout ce qu'il faut de regards défiants avec un soupçon de mépris et de sourires assurés, on obtient une performance explosive qui me séduit davantage à chaque visite. Ça me confirme également que mon idéal féminin reste plus que jamais une rousse indépendante et distinguée, type Eleanor Parker ou Vanessa Redgrave, et cette apparition mythique de la seconde me fait totalement jubiler.
1. Princesse Dragomiroff (Wendy Hiller)
Cependant, l'Orient-Express compte tout de même un personnage encore plus délicieux que Mary Debenham, en la personne de la princesse Dragomiroff, une femme prodigieuse qui parvient à garder la classe avec un kilogramme de plumes sur la tête, et dont chaque regard défiant, superbement ironique, fait des merveilles qui me font clairement envisager au minimum une nomination aux Orfeoscar. Il faut dire qu'avec son visage blanchi à la chaux pour mieux ressembler à un vampire, sa voix évaporée aux intonations savoureuses, sa façon de voler la vedette à tout le monde en entamant elle-même la conversation ("Vous voudriez que je m'accuse d'avoir tué Monsieur Dieu-sait-qui?") et sa manière de rabattre le caquet de Mrs. Hubbard ("I can think of no other reason, Madame!"), elle reste le meilleur personnage de l'histoire, et la dame me parle d'autant plus personnellement qu'elle me rappelle mon arrière-grand-mère par plusieurs aspects, notamment à travers son humour pince-sans-rire, sa voix éthérée et sa manie d'aligner ses photos auprès d'elle. Bref, la princesse était, sans surprise, programmée pour être le meilleur personnage du film, et l'on peut s'étonner, mais se réjouir aussi, qu'Ingrid Bergman ait décliné le rôle pour jouer qui l'on sait. Mais tant mieux pour Wendy, en l'honneur de qui j'ai même appelé mon disque dur externe Dragomir. Il fallait que ce soit dit.
Maintenant, pour ceux qui s'étonneraient de ne voir aucune mention des autres personnages, sachez que je hais la composition d'Albert Finney, pourtant bien charismatique mais si horriblement caricatural qu'il en est insupportable. Les autres hommes ne m'intéressent vraiment pas, de leur côté. Il faut dire que lorsqu'on peut avoir Ingrid Bergman, Lauren Bacall et Vanessa Redgrave à la même table, le reste du monde revêt subitement moins d'importance.
Dans les Mémoires de Bergman j'ai vraiment l'impression que quand elle écrit qu'elle a voulu jouer le rôle de la missionnaire "complètement idiote" (ce sont ses mots - du moins dans la traduction - , si ma mémoire est bonne) c'est parce qu'elle imaginait une composition comique. Je ne pense pas d'ailleurs qu'elle ait pris tout ça au sérieux.
RépondreSupprimerWendy Hiller remporte donc la victoire, nous sommes bien d'accord ! Pour le coup, je pense qu'elle aurait dû être nommée à la place de Bergman, je suis sûr qu'elle était 6ème. Bacall me gêne, parce que je trouve qu'elle adopte trop le personnage à sa personnalité mais en revoyant le film, j'ai trouvé un certain plaisir à tout ça. Et Finney est terrifiant (même si, quelque part, il me fascine). Ma maman détestait cet Hercule Poirot "bossu et répugnant" (c'était la seconde "nostalgie").
L'AACF
Ouf alors! Tout est bien qui finit bien et Greta Ohlsson est une grande comique. Wendy est également dans mes finalistes, et vu que l'année ne m'inspire pas, dans l'immédiat, dans cette catégorie, j'hésite même à lui donner un prix. Mais après un récent visionnage, le rôle me semble un peu léger, encore qu'il n'est pas une seconde où elle ne s'invente un visage différent pour rendre sa composition la plus multidimensionnelle possible. On verra quand j'aurai vu plus de films de 1974, mais la nomination m'aurait en tout cas semblé plus justifiée que celles des candidates officielles, en tout cas Ladd, Shire et Bergman (j'ai Cortese pour 1973 vu que le film est bien arrivé aux States cette année-là et n'ai pas vu Kahn).
SupprimerQuant à Finney, je l'ai découvert après Ustinov dans le rôle, et je le trouvais tellement laid que je n'ai jamais pu faire l'effort de lui être favorable.
PS: je suis désolé, je bloque sur 1956, je n'arrive pas à me motiver pour finir de voir des films qui ne m'intéressent pas, ou revoir des films que je n'aime que modérément pour écrire des paragraphes sur les actrices à prendre en compte...
Tant pis pour 1956 ! Si un blog devient astreignant, où est l'intérêt ?
RépondreSupprimerA ce propos, j'ai été très étonné en découvrant Esther Williams dans L'Enquête de l'inspecteur Graham. J'envisage de la faire passer avant Monroe ou Schell. Mais, pour moi, c'est une année vraiment compliqué, comme je l'ai déjà dit !
Je n'abandonne pas 1956, c'est juste que le temps de voir tout ce que j'avais prévu, je dois encore décaler la publication. C'est une année qui m'inspire peu, d'où le défi, et je n'aime vraiment que deux films: Friendly Persuasion et Written on the Wind, auxquels il faut ajouter Bigger Than Life que j'aime plutôt bien, tandis que je reconnais de jolies qualités à The Rainmaker et The Searchers, qui ne sont néanmoins pas ma tasse de thé. Tous excitants soient-ils, les autres peinent à dépasser le petit 6/10, quand bien même ils ont plein de décors chamarrés pour me séduire.
SupprimerIl faut dire aussi que les vacances de Pâques sont mes préférées de l'année et sont le moment idéal pour passer ses journées dans les bois plutôt que de se forcer à revoir quatre heures de Dix Commandements pour se rafraîchir la mémoire.
Par ailleurs, je me suis pris d'une passion subite pour 1971 cette semaine, aussi ai-je complètement délaissé 1956. Merci tout de même pour la suggestion, je n'avais jamais entendu parler de L'enquête, qui est disponible en ligne. Ça ajoute à mes devoirs par contre!
Pour 1971, si je puis me permettre, ne pas oublier de voir What’s the matter with Helen ? On n'est pas obligé d'aimer, mais ça reste deux numéros assez impressionnants. D'ailleurs, en y pensant, c'est vrai que l'année n'est pas mauvaise.
RépondreSupprimerL'AACF
Vu il y a deux jours! Et plutôt bien filmé d'ailleurs, même si je n'aime pas vraiment l'histoire. J'aime bien Debbie Reynolds mais n'aurai pas de place pour elle dans ma liste, tandis que Shelley Winters livre une prestation intéressante, même si, n'aimant vraiment pas l'actrice en général, je n'arrive pas à être plus chaleureux envers elle, même ici.
SupprimerEt en explorant l'année de fond en comble, je note plein de bons films et d'excellentes performances. Ça m'inspire beaucoup plus que 1970 et j'ai déjà du mal à départager plein de beau monde dans chaque catégorie.
Envisages-tu de faire un classement des personnages de Meurtre au Soleil? Certes, il est moins fascinant que Mort sur le Nil mais le duel musical Maggie Smith/Diana Rigg et les tenues très...colorées de Sylvia Miles valent leur pesant d'or.
RépondreSupprimerBon d'accord! Je suis justement d'humeur à regarder des films trash et colorés depuis hier soir (oui, j'ai revu Death Becomes Her), alors va pour Meurtre au Soleil aujourd'hui.
SupprimerAh c'est extrêmement intéressant, tu as dû le dire dans ton panthéon, mais c'est rare de ne pas du tout aimer Shelley Winters. Des explications ? Son côté geignard ? Ses rôles de victime ? Son physique dodu ?
RépondreSupprimerJe n'en ai pas parlé dans mon panthéon car je ne la connaissais alors que pour des seconds rôles. En gros, je ne l'aime pas parce qu'elle geint tout le temps, quand bien même elle le fait avec talent. Elle m'agace dans Une place au soleil même si je conçois totalement qu'on puisse l'y trouver touchante, mais je n'ai d'yeux que pour la flamboyante Taylor; elle se plaint encore dans Phone Call from a Stranger et ne m'intéresse donc pas, je ne me souviens absolument pas de son apparition dans Executive Suite, elle m'agace en mère victime dans La nuit du chasseur, elle est très irritante à crier toutes les deux secondes dans A Patch of Blue, et je n'ai pas vu Le journal d'Anne Frank et Poséidon. Je suis totalement insensible à ses personnages ou sa personnalité et n'arrive donc pas à accrocher.
SupprimerLe miracle: Lolita, où elle est divinement excentrique et fait donc passer la pilule pour une fois. Elle serait même ma gagnante comme second rôle 1962, si ça ne tombait l'année de...
Oui, elle a un côté "éternelle victime" qui peut donner envie de ... la tuer ! C'est ce qui est fait en général (au cinéma). Mais, cela dit, elle a aussi souvent joué des personnages haut en couleurs, très drôles, en second ou en premier rôle, plus proche de son personnage dans Lolita. L'agent lesbienne et vulgaire de SOB, la mère nymphomane et ridicule (elle est beaucoup trop âgée pour le rôle, c'est à hurler de rire) dans Tentacules, la femme forte en gueule des Chasseurs de Scalp, "Frenchie", la femme sans loi qui s'inspire visiblement de Marlène et de Mae West dans un beau western "féminin" etc. Et dans le registre "gnangnan", je l'aime beaucoup dans Liaisons coupables. Mais, elle est, d'une certaine manière, déjà très loin des "vraies" déesses de l'âge d'or.
RépondreSupprimer62 ? Angela Lansbury ? Patty Duke ? Claire Bloom ? Joan Fontaine ? Barbara Stanwyck ? Susannah York ?
Je ne me souviens plus du tout de sa performance dans SOB. Je me rappelle uniquement de Julie Andrews en Petit chaperon rouge... Je prends note pour tes suggestions, même si compléter la filmographie de Shelley Winters n'est vraiment pas ma priorité.
SupprimerPatty Duke est co-lead en 62, catégorie trop chargée pour lui faire une place. Eût-elle été placée dans la bonne catégorie à l'époque, Angela Lansbury n'aurait pas attendu d'avoir 88 ans pour gagner un Oscar qui lui revenait de droit. Je suis loin d'avoir exploré l'année, mais Angela, anytime, anywhere.