samedi 12 août 2023

Cingle et confluent


J'ai la chance de travailler à Limeuil pour tout l'été, depuis début juillet jusqu'à fin août. Je n'avais jamais entendu parler de ce village avant d'arriver à Bergerac l'année dernière, et je trépignais depuis d'impatience pour le visiter. Je profite donc des pauses dîner pour joindre l'utile à l'agréable, sans compter que j'ai vue sur le confluent formé par la Dordogne et la Vézère depuis mon bureau. Et comme j'adore mon travail, il n'y a décidément que du positif à retirer de ce séjour.


Classé parmi les plus beaux de France, le village mérite le détour pour ses maisons pittoresques qui s'étagent à flanc de colline, et surtout pour son réseau hydrographique de toute beauté. En effet, la commune est le point de rencontre d'un fleuve majestueux en provenance d'Auvergne et d'une somptueuse rivière prenant sa source dans le Limousin. Et ce n'est pas tout, puisque la Dordogne augmentée de la Vézère eut le bon goût de former un cingle surprenant à l'ouest du village, ce qui rend la navigation particulièrement plaisante le long des berges. Comme j'ai profité de la chaude soirée d'hier pour nager d'un cours d'eau à l'autre, c'est l'aspect aquatique que je choisis de mettre en avant pour ce premier article consacré à cette localité fort attrayante.


Cette proximité de l'eau fit de Limeuil un centre de batellerie d'importance au cours des XVIIIe et XIXe siècles. La rue principale du village, qui descend le long de l'éperon rocheux, se nomme d'ailleurs rue du port, témoignage du dynamisme économique d'antan, aujourd'hui supplanté par le tourisme.


Deux ponts, sur chacun des cours d'eau, furent construits à partir de 1891, avant d'être agrandis au cours du XXe sicle afin de permettre aux voitures de mieux s'y croiser. Leurs arches s'observent parfaitement depuis les jardins panoramiques installés tout en haut du village, à l'emplacement de l'ancien château fort, lesquels feront l'objet d'un prochain article.


En attendant, les ponts et le confluent sont également très bien mis en valeur depuis le jardin de l'hôtel de ville, où diverses plantes roses se marient élégamment au bleu des eaux qui se rejoignent, sous l'ombrage d'une tonnelle de vigne vierge fort agréable. C'est l'endroit idéal pour manger son pamplemousse du midi ! Avec les gens en terrasse sur le port et ceux qui se baignent sur chaque rive, on a vraiment l'impression d'être en vacances au travail, c'est fabuleux !


Je ne fais jamais de publicité pour les restaurants car j'ai horreur de m'y sustenter, mais notez qu'il existe un bistro très recommandable rue du port, qui a le bon goût de proposer une salade végétarienne fort copieuse avec des fraises, ainsi qu'un succulent gâteau au chocolat recouvert de mousse. Ce qui n'est malheureusement pas très diététique : moi qui me réjouissait d'avoir perdu 24 kilos l'automne dernier et d'avoir gardé le cap toute l'année, voilà que j'ai déjà repris 3 kilos en un mois. C'est catastrophique. Même en ne mangeant que des légumes pendant une semaine pour compenser, le résultat sur la balance ne baisse plus depuis fin juillet, ce qui me désespère.


Pour me refaire une santé, j'essaie donc de marcher le plus possible dès que je peux. Je m'amuse à remonter la très raide rue du port au pas de course, au grand étonnement des touristes qui doivent se demander qui peut bien être assez masochiste pour s'infliger ça, et quand j'ai un peu plus de temps devant moi, je prends également plaisir à sortir du village historique pour admirer les fresques médiévales de la chapelle Saint-Martin, ou pour contempler les falaises calcaires du cingle depuis les hauteurs.



En rejoignant la rive d'en face, sur la plage de Sors à Alles-sur-Dordogne, on peut admirer ces superbes roches striées de traits horizontaux de plus près. C'est un autre endroit idéal pour pique-niquer.



Si Limeuil a donné son nom au cingle, les falaises les plus impressionnantes se situent très exactement dans le territoire limitrophe de Paunat, autre village touristique renommé pour son église abbatiale qui compte parmi les plus anciennes de Dordogne, et que je n'ai pas encore visitée.



Cet environnement minéral peint de belles couleurs froides rappelle l'importance de la pierre dans l'histoire du Périgord. Ces vues sont évidemment moins spectaculaires que celles, plus célèbres, de la vallée de la Vézère aux Eyzies ou de la vallée de la Dordogne à La Roque-Gageac, mais le tableau n'en est pas moins envoûtant.



Dans leur prolongement occidental, les falaises ressemblent par endroit à des cheminées de fées, ce qui ne manque pas de stimuler l'imagination pour donner envie d'écrire des contes en lien avec la Préhistoire, ou avec des bateliers qui feraient des rencontres mystiques sur un chemin de halage.



Le cingle de Limeuil est cependant moins connu que son voisin, le cingle de Trémolat, un méandre plus étroit d'où rayonnent des champs multicolores qui rendent cet autre point de vue enchanteur. Toutefois, les falaises de Limeuil m'inspirent davantage. Des images du bourg médiéval et des jardins magiques suivront dans les jours qui viennent : affaire à suivre !

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