dimanche 17 janvier 2016

Pour votre considération


Je viens de revoir quelques films de 1949, et Madeleine Carroll figure bel et bien dans le top 5. A vrai dire, la victoire se joue même entre elle et Susan Hayward à présent! Je n'ai pas le temps de mettre à jour les autres paragraphes de l'article, mais ça me semblait important de le dire puisque plusieurs d'entre vous l'ont élue meilleure performance de l'année. Je n'en avais personnellement pas fait grand cas de prime abord car le film m'avait déçu, mais dans le détail, elle est parfaite, aussi chic que pétillante, puis menaçante et réconfortante, et m'a totalement fait aimer sa version de la légendaire Mrs. Erlynne. Une vraie réussite qui s'élève tout à fait au-dessus d'un scénario pâlichon par rapport à la pièce d'origine.

Pour le moment, nous disons donc: Madeleine Carroll vs Susan Hayward, avec Katharine Hepburn, Ann Sothern et Linda Darnell qui complètent la sélection. Je fais d'ailleurs les mêmes choix de façon internationale, puisque les performances que j'attendais au tournant n'ont pas porté leurs fruits: Alida Valli est secondaire et The Third Man est une énorme déception, Setsuka Hara est trop pure dans le sublime Banshun (mon choix pour les meilleurs film et réalisateur de l'année), et Isa Miranda est hélas tirée vers le bas par son film, Le mura di Malapaga, où elle a néanmoins une forte présence et une vraie capacité à émouvoir malgré son personnage à clichés servant de prétexte à son partenaire. En attendant de nouvelles découvertes bien sûr (toujours pas vu Ginger mais c'est mort, elle chante la pire Marseillaise du monde...), mais c'est la première fois que je suis amplement satisfait par ma sélection 1949, ce qui est assez rare pour être marqué d'une pierre blanche!

Olivia de Havilland a quant à elle dégringolé vers la place qu'elle occupait à l'origine, même si j'ai vraiment tenté de lui être plus favorable entre temps, et j'en profite également pour signaler une revisite de Madame Bovary, Jennifer Jones y étant bien mieux que dans mon souvenir, même si la narration pesante de James Mason donne constamment l'impression qu'une voix lui dicte quoi faire au gré des séquences. C'est étrange, mais ce n'est pas la faute de l'actrice.

Alors, Madeleine Carroll ou Susan Hayward? Je suis totalement partant pour couronner la seconde en 1947, ce qui laisserait la voie libre pour la première... Mais je n'ai pas encore décidé. A méditer!

6 commentaires:

  1. Eh bien quel suspense pour cette année 1949 !
    Idem de mon côté, puisque je suis en train de devenir fan de Susan Hayward, qui me plait dans tous ses films de la fin des années 40 (pour l'instant). Et je viens de prendre une claque avec sa performance dans House of Strangers, qui est comme tu le dis un sommet de charisme, ce qui me plait tout particulièrement.

    Mes préférences actuelles pour cette année sont donc : 1) Susan Hayward (House of Strangers) ; 2) Madeleine Carroll (The Fan ; mais qui pourrait repasser devant tellement son personnage me parle, d'autant que j'aime et peut récompenser Susan partout) ; 3) Jennifer Jones (Madame Bovary) ; 4) Ann Sothern (A Letter to Three Wives ; une actrice que j'apprécie beaucoup malgré peu de grands rôles).

    En revanche, en grand fan de films noirs, j'ai un très bon souvenir de The Third Man, qui sans être parfait crée une atmosphère vraiment singulière (l'air à la cithare y est pour beaucoup).

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    1. Nous avons donc le même top 2! Hayward pour n'importe lequel des deux rôles, mais plus émouvante pour moi dans My Foolish Heart, et Madeleine Carroll. Je suis content de pouvoir nommer Ann Sothern une fois: sa personnalité forte et sympathique le mérite amplement malgré, effectivement, une filmographie médiocre.

      Dans The Third Man, l'air à la cithare a l'effet inverse sur mon esprit: ça casse l'ambiance noire et donne trop de légèreté au film, légèreté qui ne me semble pas fonctionner. Il faut dire aussi que le scénario n'a eu aucune prise sur moi: la couverture de mon DVD révèle "légèrement" le fin mot de l'histoire... Même sans ça, j'ai trouvé le rythme trop lent et me suis ennuyé, malgré d'indéniables traits de génie (le chat et l'apparition dans la pénombre, la séquence finale, les teintes de la photographie de Robert Krasker...). Mais le film noir n'a jamais été mon genre préféré ceci dit.

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  2. Alors, quitte à me contredire, j'ai revu Gingembre en intégralité et c'est vraiment dommage que cette scène soit aussi épouvantable parce que le reste du temps elle est effectivement excellente, drôle, gracieuse, touchante, attachante et nuancée, tout ce qu'on veut, quoi ...

    Bien meilleure que dans Tender Camrad que j'ai découvert il y a peu et où elle a effectivement un très long monologue "à oscar" qu'elle rate complètement. Le réalisateur ne l'aide pas.

    L'AACF

    PS : content pour Carroll. Je la nomme deux fois, une fois pour celui-ci et une autre fois pour Le Général meurt à l'aube où elle fait un peu du Dietrich, mais d'une manière qui me touche personnellement davantage.

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    1. Donc, Ginger à voir quand même. J'hésitais justement à me prendre le DVD pour mes achats de fin de mois. Et à propos de 1949, j'élimine en définitive Hepburn, que je nommais davantage par sympathie que par réel éblouissement de sa part. Je la remplace par Bai Kwong dans ma liste internationale, et par Jennifer Jones dans ma liste strictement oscarienne.

      Je n'ai pas vu The General mais pour Carroll, ce sera très difficile de s'imposer: 1936 est archi bondée dans les deux catégories, et je ne sais plus où donner de la tête... C'est d'un niveau de difficulté égal à 1941 pour moi.

      PS: as-tu une idée de qui va gagner cette année? Je me disais que Rampling pouvait encore créer la surprise, mais avec la polémique du jour... Je pense que ça va se jouer entre Larson et Ronan, mais j'ai peur qu'elles créent un "split" et que le noyau de fans de Lawrence soit assez fort pour l'emporter si ça reste assez ouvert... Je ne sais pas.

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  3. Oui, 36, j'ai dû faire des choix très douloureux pour l'imposer. Pas sûr que ce soit juste d'ailleurs, mais bon ...

    Ca se jouera entre les deux perdreaux de l'année, je pense, avec probablement une victoire à la fin pour Gruyère (pardon ...), selon le principe, devenu insupportable (et je pense assez récent) de "à part quand une immense star jamais oscarisée dans la catégorie et encore pas mal de sa personne est en lice, alors c'est toujours la "it girl" de 22 ans avec le corps le mieux pourvu qui sera nommée/gagnera". Ce n'est même plus un concours de popularité, c'est juste à celle qui sera la plus susceptible de faire baver les membres masculins et puissants de l'académie.
    Bon, je suis agacé, parce qu'à la place de Lawrence, j'aurais aimé que ce soit Mirren (SAG) ou Smith (GG et Bafta) qui soit nommées.

    Je vais voir The Danish Girl demain soir, j'écris sur ton blog dans le week-end ou la semaine prochaine pour donner mon avis.

    J'ai adoré Carol.:-)

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    1. Je vais voir The Danish Girl... demain soir aussi! J'essaierai d'en faire une "critique" pour dimanche. Carol, c'est le film qui semble avoir été écrit et pensé spécialement pour moi, j'irai le revoir en salle avant fin janvier, c'est dire...

      Pour 2015, je pense aussi que ce sera l'inconnue fromagère qui l'emportera à la fin. Même en admettant qu'elle le mérite, ce sera un résultat ennuyeux pour moi étant donné que je n'ai jamais rien vu d'elle (pas vu la série qui l'a popularisée) et que c'est toujours agaçant de voir une quasi inconnue rafler tous les prix avant que j'ai pu en juger. Je suis tout de même tenté par son film, ainsi que par Brooklyn: je ne connais Sirsha Ronan que pour Atonement où elle ne m'impressionne pas, et pour Budapest où elle ne fait rien... J'hésite à voir Joy tant que c'est encore en salle, mais l'envie n'y est pas: je n'aime vraiment pas l'empreinte du réalisateur, et Lawrence m'agace. Mais il va bien falloir compléter la liste... Blanchett aurait gagné à être moins diva de son côté.

      Quoi qu'il en soit, le palmarès 2015 sera ennuyeux: DiCaprio va enfin gagner après avoir fait la grimace pendant dix ans spécialement pour gagner des prix, pour les actrices se sera une inconnue sortie de nulle part (ok, je n'ai pas vu le film de 2013 où elle a bonne réputation), et pour les seconds rôles, ça va être Rocky (argh!) et l'un des premiers rôles féminins déguisés. Je suis également ennuyé qu'ils aient nommé le Tarantino chez les actrices car ça va m'obliger à le voir alors que je hais viscéralement ce cinéma là et n'ai jamais pu tenir plus de vingt minutes devant l'un de ses films...

      J'avoue que pour les premiers rôles, le palmarès des années 2010 ne m'inspire pas du tout: on a soit la jolie jeune fille peu inspirante qui décroche l'oscar au moment où elle décroche le rôle et puis s'en va (Portman), soit la mamie avare qui fait exprès de prendre un biopic ultra calibré parce qu'elle en a marre de rester assise sur son siège depuis 30 ans (Streep), soit la it girl super bandante qui l'emporte juste parce qu'elle est la it girl super bandante du moment (Lawrence), soit des actrices respectées qui l'emportent pour des films très médiocres parce qu'on a oublié de leur filer des prix plus tôt et qu'il n'y a pas de it girl super bandante en face cette année-là (Moore et Blanchett). Mais! A part Joy, les quatre autres films en lice pour 2015 me font envie, j'espère que les trois restants ne me décevront pas. On pourrait se retrouver avec une sélection plaisante même si j'ai encore du mal à m'intéresser à toutes ces petites jeunes en compétition.

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